1ère analyse des élections espagnoles du 20 décembre 2015
Merci à Richard NEUVILLE (Ensemble! 07) pour cette première analyse à chaud
Les élections générales (Congrès et Sénat) ont vu une augmentation significative de la participation puisqu’elle s’élève à 73,2% (+4,26% par rapport à 2011), ce qui correspond à 683 000 électeur-trice-s supplémentaires. Les résultats révèlent un bouleversement important du paysage politique dans le pays avec trois enseignements principaux : fin de la domination du bipartisme, émergence de nouvelles forces politiques : Podemos (et ses alliés) et Ciudadanos à l’échelle du pays, marginalisation de Izquierda Unida.
Fin du bipartisme
Si le Parti populaire (PP) remporte les élections générales dans l’État espagnol, il n’obtient qu’une majorité relative au Congrès : 28,72% et 123 sièges mais conserve cependant la majorité absolue au Sénat (124 sièges sur 208). Cependant, il se trouve dans l’impossibilité de gouverner seul et les alliances possibles restent très hypothétiques.
Notre-Dame-des-Landes : rien n’arrêtera la résistance citoyenne
Sur fond de déclaration péremptoire du premier Ministre et de surenchère belliciste de la droite récemment élue à la tête du Conseil régional, le trimestre qui vient s’annonce crucial pour le devenir de Notre Dame des Landes.
« Projet d’aéroport la veillée d’armes » (mardi 15 décembre), « Evacuation de la ZAD l’étau se resserre » (mercredi 16 décembre), les unes du quotidien nantais Presse Océan sont au diapason. Il faut donc se préparer au pire, c’est-à-dire à la résistance citoyenne face à une intervention massive des forces de gendarmerie dans les semaines qui viennent, et en même temps conserver la certitude que l’abandon de ce grand projet inutile, notre victoire, ne peut être que politique.
Oseront-ils ? Il serait fou de prétendre ou de prévoir le contraire quand s’accumulent les décisions de justice favorables aux tenants du projet et quand le premier Ministre lui-même, au mépris des accords passés à l’issue de la grève de la faim du printemps 2012, ne cesse d’annoncer la reprise imminente des travaux.
L’HOMME EST UN MIGRANT. Communiqué du MRAP
Le 18 décembre est la journée internationale des migrants. A cette occasion, le MRAP rend d’abord hommage aux milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui chaque année trouvent la mort au cours de cette périlleuse entreprise qu’est dans notre monde la tentative d’aller chercher dans un autre pays refuge ou vie meilleure. Ses militants apportent tout leur soutien et leur aide à ceux qui doivent surmonter les pires épreuves, physiques ou administratives, pour trouver la paix et un avenir dans notre pays.
Les 230 M de migrants dans le monde ne sont que 3% de la population, mais ils usent d’un droit naturel et éternel de l’homme à se déplacer sur la planète. Quelquefois volontaires, ces changements de pays sont le plus souvent dus à la nécessité de fuir des guerres, des oppressions ou une misère devenues insupportables. Les changements climatiques vont encore engendrer de nouvelles migrations.
Smic: Hollande ne veut rien entendre de la colère du pays, par Laurent Mauduit (Médiapart)
Dîners de cons, par Noël Mamère (tribune libre)
Pendant la soirée électorale, TF1 a diffusé un film dont le titre, « le dîner de cons », résume à lui seul le paysage politique qui se dégage de ce week-end de dupes. Deux de ces dîners de cons se sont déroulés sur des scènes parallèles, jouées dans un même espace-temps, sur le même territoire : une France en état d’urgence.
Le premier avait pour cadre le deuxième tour des élections régionales, dont le résultat est à l’image de la confusion qui règne dans les familles politiques dites républicaines. Tous les partis, sauf peut-être le FN, ont perdu. L’extrême droite n’a pas gagné de régions, mais consolide son électorat ; elle n’a jamais engrangé autant de voix dans sa besace, ni acquis autant d’influence dans l’air du temps. La droite dite républicaine a réalisé un piètre résultat en regard de ses espérances, mais elle remporte l’Ile de France, la région la plus riche et la plus peuplée du pays. La gauche, dans toutes ses composantes, disparaît corps et biens dans deux grandes régions du pays. Pas de vainqueurs, donc, mais des vaincus, tel Manuel Valls, qui continuent à creuser leur tombe, tout en nous racontant sur tous les plateaux qu’ils ont bien entendu le message, mais qu’ils ne vont rien changer.
Tout va bien, puisque le FN a été vaincu grâce au sursaut des citoyens. Le vrai « con » c’est donc lui, le peuple-citoyen, l’invité d’honneur du dîner, à qui on aura demandé une fois de plus de venir sauver la patrie en danger face au diable incarné par les filles Le Pen.
Les États ne sont pas prêts à enclencher la «révolution climatique», par Maxime COMBES (ATTAC)
L’accord de Paris franchit les « lignes rouges » fixées par la société civile ! Dans des moments difficiles, on attend d’une conférence internationale qu’elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis.
A l’État d’urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l’essentiel : l’accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C.
François Hollande souhaitait qu’on se souvienne de la COP21 comme du moment déclenchant une « révolution climatique »(1). Par bien des points, l’accord de Paris tranche en faveur des options les plus conservatrices et les moins ambitieuses qui étaient présentes dans le texte de négociation.
L’accord de Paris valide une chose positive : les 195 États de la planète sont d’accord pour maintenir un cadre international et multilatéral – bien que très affaibli – de « gouvernance du climat » : pour véritablement changer la donne, il devient urgent que les règles et principes d’organisation de l’économie mondiale et du commerce international soient soumises à l’objectif climatique.