Climat : Nicolas Sarkozy, dangereux marchand de doute
En confirmant son virage climato-sceptique sur France 2 jeudi soir dans « l’Émission politique », l’ex-président vient de saper des dizaines d’années de pédagogie et d’information menées par les scientifiques et les ONG.
Devant un parterre de chefs d’entreprise, Nicolas Sarkozy a nié l’origine humaine du réchauffement climatique, considérant qu’il fallait «être arrogant comme l’homme pour penser que c’est nous qui changions le climat». Un virage climato-sceptique confirmé sur France 2 jeudi soir dans «l’Emission politique». N’en déplaise à l’ancien chef de l’Etat, les systèmes d’observation du climat, déployés aux quatre coins de la planète, ne sont pourtant pas «arrogants». Avec constance, les satellites, les systèmes de mesure au sol, sur mer, en avion ou en ballon, enregistrent les données essentielles qui permettent de décrire l’évolution du climat. Le constat est clair. Les mesures sont fiables. Indiscutables. «Sans équivoque» et «sans précédent», selon les termes du GIEC, le réchauffement climatique est d’origine anthropique.
Point d’arrogance ici. Tout ceci, on le sait. L’accumulation des études, des rapports et des données permet juste d’affiner l’analyse, d’en préciser les effets. Et d’accentuer le message d’urgence, tant les conséquences des dérèglements climatiques se font, chaque année passant, plus durement sentir : notre printemps exceptionnellement pluvieux, notre été exceptionnellement chaud, et le flot des réfugiés climatiques jetés sur la route par ces dérèglements globaux ne nous le rappellent-ils pas au quotidien ? C’est donc au mépris de la communauté scientifique et de savoirs accumulés depuis des dizaines d’années que Nicolas Sarkozy fait naufrage sur les rives dangereuses, mais vouées à disparaître sous la montée des eaux, des «marchands de doute» (1).
Pour le climat, abandonner l’aéroport de Notre-Dame des Landes !, par Maxime Combes (ATTAC)
Ce ne sont pas des militants pour la justice climatique qui l’affirment. Mais les chercheurs Steven Davis et Robert Socolow, de l’université de Princeton. Dans une étude publiée en août 2014, ils montrent comment les « engagements-carbone » – carbon commitments en anglais – des infrastructures existantes hypothèquent le déploiement de nouvelles infrastructures du même type.
Les États ne sont pas prêts à enclencher la «révolution climatique», par Maxime COMBES (ATTAC)
L’accord de Paris franchit les « lignes rouges » fixées par la société civile ! Dans des moments difficiles, on attend d’une conférence internationale qu’elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis.
A l’État d’urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l’essentiel : l’accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C.
François Hollande souhaitait qu’on se souvienne de la COP21 comme du moment déclenchant une « révolution climatique »(1). Par bien des points, l’accord de Paris tranche en faveur des options les plus conservatrices et les moins ambitieuses qui étaient présentes dans le texte de négociation.
L’accord de Paris valide une chose positive : les 195 États de la planète sont d’accord pour maintenir un cadre international et multilatéral – bien que très affaibli – de « gouvernance du climat » : pour véritablement changer la donne, il devient urgent que les règles et principes d’organisation de l’économie mondiale et du commerce international soient soumises à l’objectif climatique.
Alternatiba en état d’urgence climatique : ON LÂCHE RIEN ! Communiqué de presse de la Coordination européenne des Alternatiba
La 9ème Coordination européenne des Alternatiba s’est tenue ce samedi 21 novembre 2015 à Bagnolet en présence de 97 délégués de 30 groupes locaux différents*.
La matinée de travail a été consacrée à l’analyse des négociations internationales sur le climat et au contenu possible de l’Accord de Paris. Les discussions serviront à approfondir la position d’Alternatiba à ce sujet et à adapter la stratégie et les décisions d’Alternatiba concernant la mobilisation pendant la COP21 et les suites de son action à partir de 2016.
Cette analyse fonde d’ailleurs le refus d’entériner les interdictions formulées par le gouvernement au sujet des marches du 29 novembre, actions du 11 décembre et chaînes humaines et rassemblement du 12 décembre.
Etat d’urgence climatique
Si l’Accord de Paris ne garantit pas le maintien de l’augmentation de la température moyenne du globe terrestre au dessous de + 2°C et au contraire fait foncer le monde vers les +3°C ou plus, il nous condamne à franchir des seuils d’emballement irréversible et incontrôlable du climat. Dans ce cas là, ce sera un devoir, une responsabilité historique de manifester publiquement, dans la rue, notre refus d’entériner cette fuite en avant vers le chaos climatique. Nous aurons le devoir d’alerter les populations du monde entier que rien n’est réglé et qu’il faut au contraire plus que jamais se mobiliser, rejoindre et renforcer les alternatives au changement climatique.
Climat : Le projet d’accord doit-être rejeté ! Non aux crimes climatiques !, par Maxime Combes
Un nouveau texte, pouvant préfigurer ce que pourrait être l’accord de Paris lors de la COP21, a été rendu public par l’ONU. Il est inacceptable. En endossant ce texte, les négociateurs des Etats accepteraient que le chaos climatique devienne l’horizon indépassable de l’humanité. Nous devons le rejeter. Un éventuel sursaut politique et citoyen est à ce prix. Version provisoire au 7 octobre 2015.
Les deux présidents et facilitateurs de la négociation, Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, ont rendu public un nouveau texte lundi 5 octobre, à moins de quinze jours de la dernière session de négociations intermédiaires à Bonn (19 oct – 24 oct). A la grande satisfaction de nombreux commentateurs et journalistes, ce texte ne fait qu’une vingtaines de pages, contre plus de quatrevingt pour les textes qui l’ont précédé. Pour certains, c’est une « avancée » sur un texte « plus court, plus lisible (…) plus facile à manier » qui « permettra de faire avancer les négociations ».