ITALIE : un point de vue dissident
. . . celui du petit mouvement d’extrême-gauche Potere al Popolo
Face à la grande confusion politique de ces derniers jours, il faut essayer de rester lucide. De raisonner, de lire avec attention. C’est ce que nous essayons de faire, et nombreux sont ceux qui l’apprécient. D’autres nous critiquent : ils voudraient peut-être que nous rangions dans l’une des deux équipes en lice… Celle du front « souverainiste » de droite, 5 Etoiles et Ligue, l’expression du petit patronat italien : raciste, libéral et violent. Ou celle du front « européiste », des banques et des institutions financières, de l’alliance qui de Liberi e Uguali jusqu’à Berlusconi : raciste, libéral et violent.
Nous ne nous ferons enrôler dans aucun de ces deux camps, qui (suite…)
(Re)CONSTRUIRE, (Re)FONDER la GAUCHE ?
Reconstruire la gauche ?
Plutôt que des discussions d’appareils « par en haut », nous proposons de cheminer ensemble pour bâtir en commun, à partir des luttes auxquelles nous prendrons part, des expérimentations que nous mettrons en place, des analyses que nous en tirerons.
Le cadre de notre action? Ces quelques pistes, nos « piliers » :
Entre les deux, nous n’avons pas à choisir.. . . Qu’ils se démerdent !
Au vu des résultats du 1er tour des élections présidentielles, les électrices et électeurs auront à choisir entre la candidate néo-fasciste, xénophobe et le candidat des banques et du patronat. . .
Entre les deux, nous n’avons pas à choisir.
Pour nous, à Alternatives et Autogestion, « La fonction présidentielle est à l’opposé de notre conception de la société. Élire un souverain tout puissant n’est pas du tout un processus autogestionnaire ».
Pour le 2ème tour, chacun.e agira en fonction de son analyse. Nous proposons d’utiliser nos bulletins A&A pour voter blanc ou nul.
Plus que jamais, pas de résignation : nous devons continuer d’œuvrer au rassemblement des initiatives ! Il s’agit bien plus de faire vivre et de coordonner sur le terrain les expériences et alternatives sociales et écologiques nouvelles mises en œuvre chaque jour.
Il ne s’agit pas d’élire un ou des chefs pour exercer un hypothétique pouvoir politique mais, au contraire, d’encourager les citoyen-ne.s à réfléchir, décider, agir, pour plus d’écologie, de solidarité humaine, de justice sociale – de la campagne à la ville.
Loin de la théorie pure et des promesses insensées, il s’agit d’agir concrètement sur le terrain des luttes en participant à la construction d’une société autogestionnaire, écologiste, féministe et solidaire, avec les associations, les syndicats et les forces sociales qui ont déjà « les mains dans le cambouis ».
Ce sont ces luttes et les conditions de leurs développements qui repousseront la propagation de l’idéologie d’extrême-droite et qui récuseront les prétendus bienfaits du libéralisme.
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Trump à la Maison Blanche: Quand s’ouvre la plus cauchemardesque des boîtes de Pandore! Par Yorgos Mitralias
Un mois après son arrivée à la Maison Blanche, un premier bilan de la présidence de Trump est non seulement possible mais aussi extrêmement utile car plein de précieuses leçons. Et tout d’abord, en dépit de ce que se sont empressés de pronostiquer les vœux pieux des chancelleries et des médias internationaux qui voulaient qu’il “s’adapte aux réalités” et devient “plus large d’esprit”, Trump fait ce qu’il dit, c’est à dire ce qu’il a promis de faire (sans que cela signifie qu’ils réussisse toujours ce qu’il fait). Et même en un temps record…
Ce premier constat a déjà quatre importantes conséquences Trump en action paraît bien plus dangereux que ce que laissaient entendre ses « exploits » préélectoraux. Le fait même qu’il avance méthodiquement et selon un plan préétabli, suivant fidèlement les conseils de son mentor et, selon ce qu’on dit, « virtuel président des États Unis » Stephen Bannon, le rend encore plus dangereux puisqu’on commence à voir combien effrayants sont certains aspects de ses projets qui restaient obscurs et secrets jusqu’à hier. Plus concrètement, des nombreuses « coïncidences » nous amènent a penser sans l´ombre d’un doute que Trump avance suivant à la lettre l’exemple des illustres maîtres à penser, de Mussolini et surtout de Hitler au lendemain de leur montée au pouvoir. Cependant attention : Comme on l’a écrit dans un précédent article (1), il ne suffit pas de le vouloir pour être fasciste, d’autant plus que dans notre cas il ne s’agit pas d’un individu mais d’un régime en formation.Tant que Trump et ses amis continueront à ne pas disposer d’un mouvement de masse organisé qui leur donnera la possibilité de matérialiser leur promesse d’écraser leurs adversaires (minorités ethniques, « raciales » et autres, mais avant tout le mouvement ouvrier et ses organisations), ils resteront une mauvaise copie inachevée des mouvements et régimes fascistes du siècle passé…
Entretien avec Charles PIAGET « . . .à propos du travail »
Au printemps 2015, en pleine lutte contre la loi-travail, nous avons posé à Charles PIAGET, figure emblématique de la lutte des LIP en 1973, quelques questions à propos du travail. . . Ce qu’il nous a dit entre en résonance avec la problématique mise en avant dans la lutte
Quelle a été ta première approche du travail ?
Charles PIAGET : Lorsque je suis sorti de l’école (trois ans d’enseignement en mécanique), j’avais le sentiment d’être formé théoriquement mais pas pratiquement. Je me rendais compte à quel point nous étions déficients, par exemple par rapport aux machines..
Je ne connaissais pas le monde de l’entreprise. Et l’entreprise, on ne la visitait pas. Quelqu’un vous amenait à votre poste et vous n’aviez pas le droit d’en bouger, d’aller voir à côté comment ça se passait. . .Ce pouvait causer votre licenciement. Tout était cloisonné. C’est dans ce contexte que j’ai découvert mon métier de mécanicien-outilleur : fabriquer l’outillage nécessaire à la fabrication des montres.
Nous étions une dizaine de jeunes, sortant de lycées professionnels, fraichement embauchés et là, première surprise, nous nous sommes rendu compte que les anciens refusaient de nous montrer quoi que ce soit, de nous donner le moindre conseil. La concurrence. . . Ils nous considéraient comme de « futurs concurrents » qui risquaient de « leur piquer leur place ». Ils avaient de bons salaires. Au sortir de la guerre, il y avait besoin de professionnels qualifiés. .
Contre le conformisme généralisé, Stopper la montée de l’insignifiance Cornelius CASTORIADIS (1998)
Il manque la voix de Cornelius Castoriadis, ce dissident essentiel, en ces temps de « non-pensée ». Il n’a pas sombré dans le renoncement esthète, ni dans le cynisme ni dans cette apathie repue qui dit : « Tout se vaut, tout est vu, tout est vain ». Il dénonce une élite politique réduite à appliquer l’intégrisme néolibéral, mais souligne aussi la responsabilité du « citoyen » que la précarité désengage de l’activité civique. Silencieusement, s’est mise en place cette formidable régression : une non-pensée produisant cette non-société, ce racisme social. Jusqu’au bout Castoriadis a recherché une radicalité : « Je suis un révolutionnaire favorable à des changements radicaux, disait-il quelques semaines avant sa mort. Je ne pense pas que l’on puisse faire marcher d’une manière libre, égalitaire et juste le système français capitaliste tel qu’il est ».