Etat espagnol/Catalogne: « Droit de décider, maintenant », face au «front anti-sécessionniste», par Jaime Pastor
La jeunesse palestinienne à couteaux tirés avec Israël. MICHEL WARSCHAWSKI
Comment en est-on arrivé à ce que des dizaines de Palestiniennes et de Palestiniens se mettent à attaquer des Israéliens juifs à l’arme blanche ? Ceux que Benyamin Nétanyahou appelle « terroristes » sont pour la plupart nés après les accords d’Oslo, ont grandi avec l’échec désormais avéré du « processus de paix », dans la frustration, la peur et l’humiliation permanentes, sans perspective d’avenir. Las des idéologies, de la diplomatie et des slogans inopérants, ils sont passés à la reconquête d’une dignité bafouée. Quel qu’en soit le prix.
« Est-ce une troisième intifada ? », se demandent commentateurs et politiciens en Israël. Une question dont la pertinence me semble douteuse et à laquelle il est de toute façon beaucoup trop tôt pour répondre. Il est plus intéressant de comprendre comment nous en sommes arrivés à ce que des dizaines de Palestiniennes et de Palestiniens, des jeunes pour la plupart, en sont venus à attaquer le premier Israélien venu avec un couteau, un cutter ou un tournevis hâtivement ramassés sur la table de la maison familiale. Car il s’agit bel et bien d’initiatives individuelles et spontanées, derrière lesquelles ne se trouvent aucune consigne en provenance d’une quelconque organisation.
Code du travail : un nouveau cadeau au MEDEF, réactions de la CGT et de Solidaires
Code du travail : qu’on lui coupe la tête !, par Solidaires
Le premier ministre et la ministre du travail ont présenté le 4 novembre les pistes retenues par le gouvernement pour réformer le code du travail, le « révolutionner » même aux dires de Manuel VALLS. Ces orientations s’inscrivent en toute logique dans le plan de communication du gouvernement avec d’abord le petit livre opportun des duettistes BADINTER/LYON-CAEN, suivi du rapport COMBREXELLE. Il s’agit donc de simplifier, de libérer, de sécuriser… au seul profit des entreprises et des patrons..
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement met en place une commission des sages présidée par le dit BADINTER plus connu pour ses compétences en droit pénal qu’en droit social et dont les derniers écrits n’augurent rien de bon sur les futures conclusions de cette commission à laquelle aucun-e syndicaliste n’est invité-e à participer.
Cette commission devra définir d’ici le début de l’année 2016 les grands principes du nouveau Code du travail, articulé autour de trois piliers : ce qui relèvera des droits fondamentaux garantis à tous, des dispositions relevant des accords de branche ou d’entreprise et enfin des règles applicables sans accord.
Langues dominées : « Comment les langues du peuple ont été rendues illégitimes. . . » Marie-Jeanne VERNY*
Après la triste farce cogérée par le PS et la Droite à propos de la Charte européenne, un ancien article de l’Huma, toujours actuel :
En juin 1794, on ne parle exclusivement le français que dans 15 départements, sur 83. Il a donc fallu une volonté politique implacable pour l’imposer dans toute la France. Mais en éradiquant quasiment l’usage des langues régionales, c’est une part du patrimoine culturel qui a été effacée.
Faire comme si deux langues ne pouvaient pas cohabiter a constitué le fondement de la politique linguistique en France depuis la Révolution. L’Ancien Régime refusant l’accès des classes subalternes à l’instruction au motif que cela créerait des déclassés et mettrait en péril l’ordre social, l’acquisition du français – celui des élites – devint une sorte de bastille à prendre, de sésame pour avoir droit à la parole.
La Révolution de 1789 est une révolution bourgeoise, et les républiques qui l’ont suivie le sont tout autant. Ainsi, c’est la multiplication, dans le Sud-Ouest, au printemps 1790, de révoltes paysannes dont les autorités locales affirment qu’elles n’ont pu les empêcher du fait que les émeutiers ne comprennent pas le français qui amène l’abbé Grégoire, prêtre rallié au tiers état et devenu député de la Convention, à préparer un « Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir le “patois” et d’universaliser l’usage de la langue française ».
Supprimer le « patois », c’est ôter un écran entre les masses et la parole normative des nouveaux maîtres. Non sans naïveté, ceux-ci se disent : quand ils parleront comme nous, ils penseront comme nous et ne bougeront que dans les limites que nous leur fixerons.
Les langues autres que le français n’ont jamais été ressenties comme une menace pour l’unité territoriale de la France. Ce qui est en jeu est fondamentalement d’ordre social. Et ce n’est pas la peur mais un grand mépris qui accompagne l’illégitimation de toute pratique langagière non conforme à celle des dominants.
Pour un droit de travail protecteur des salariés : non au rapport Combrexelle !
La construction du Code du travail en France est issue d’un siècle entier de grèves et de négociations. Les lois et les conventions internationales concernant les durées légales, le Smic, les conditions de travail, les institutions représentatives du personnel, la santé, l’hygiène, la sécurité, et les droits attachés aux licenciements sont le fruit des combats passés. Il en est de même de la construction du statut de la fonction publique.
À peine les lois Macron et Rebsamen votées, le gouvernement compte engager, en suivant les préconisations du rapport Combrexelle, une réforme qui peut changer la nature du Code du travail et transformer la fonction de la négociation collective.
La volonté affichée de simplification dissimule un projet de déréglementation qui vise à affaiblir les droits des salarié-e-s en élargissant les possibilités pour la négociation d’entreprises de déroger au Code du travail en défaveur des salarié-e-s. Ne nous y trompons pas. L’ensemble des salarié-e-s est visé.
Uruguay : un processus historique de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s, par Richard Neuville
« Une partie des mouvements sociaux ne se limitent pas à la défense de l’emploi et à l’augmentation des salaires ou bien à la consommation mais ils essaient d’aller au-delà et cherchent, soit par conviction ou par nécessité, à dépasser le lien de subordination que leur a assigné la société » (Zibechi, 2010).
Le mouvement des entreprises récupérées par les travailleurs uruguayens s’inscrit dans une tradition de luttes pour « l’émancipation économique et sociale »1. Il puise ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier qui, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, a su articuler la formation de syndicats et la constitution d’un mouvement coopératif puissant. Tout au long de son existence, le mouvement coopératif a su conserver une indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Il existe près de 300 coopératives de travail en Uruguay2 (Guerra, 2013 : 28).
La récupération d’entreprises par les travailleur-e-s (ERT) sous la forme coopérative n’est pas une nouveauté dans l’histoire économique uruguayenne. En remontant dans l’histoire des coopératives, nous trouvons des antécédents qui remontent au milieu du XXe siècle. Il est donc possible de parler de processus historique dans ce pays, même s’il intervient principalement dans des périodes de crise.
Notre-Dame-des-Landes : « Face au coup de force annoncé, nous résisterons ensemble dans toute notre diversité! »
Suite à l’annonce publiée ce jour par le gouvernement d’un nouvel appel d’offre pour la construction d’un aéroport à Notre Dame des landes, nous tenons à rappeler notre détermination à empêcher toute tentative de démarrage des travaux ou d’expulsion de la ZAD. Il nous apparaît par ailleurs nécessaire de mettre en avant l’hypocrisie flagrante du gouvernement quant à ses préoccupations environnementales à la veille de la COP 21.
– Trahison des engagements du gouvernement
L’appel d’offre lancé par le gouvernement quant aux travaux de la desserte aéroportuaire est un signe de plus de sa volonté de passer en force et de trahir ses engagements publics de 2014 à ne pas « débuter les travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques actuellement déposés ». Cet épuisement était censé inclure l’ensemble des appels et pas seulement le passage en premier instance. Ces appels lancé par les associations , notamment ceux concernant la loi sur l’eau et les questions environnementales, n’ont toujours pas été jugés. Cette nouvelle annonce s’ajoute à la reprise des procédures d’expropriation et d’expulsion des locataires et paysans « historiques », ainsi qu’à sa campagne d’attaque médiatique contre le mouvement anti-aéroport et les habitants de la zad.
– Nouvelles mobilisations et convoi commun vers la COP 21
Dans ce contexte nous lançons une série de nouvelles mobilisations avec l’ensemble du mouvement anti-aéroport : occupants, paysans, associations,
« Israël a choisi l’occupation et non la paix », » Le dernier jour de l’occupation sera le premier jour de paix ». Marwan BARGHOUTI
L’escalade de violence actuelle n’a pas commencé lorsque deux colons israéliens ont été tués le 3 octobre. Cette escalade a commencé il y a bien longtemps et a continué durant des années. Chaque jour, des Palestiniens sont tués, blessés et arrêtés. Chaque jour, la colonisation avance, le siège de notre peuple à Gaza se prolonge, l’oppression persiste.
Alors que beaucoup veulent que nous nous sentions écrasés par les conséquences potentielles d’une nouvelle spirale de violence, je demande – comme je le plaidais en 2002 – de nous occuper des causes fondamentales de cette situation: la négation de la liberté des Palestiniens.
Quelques-uns ont suggéré que la raison pour laquelle un accord de paix n’avait pu être atteint résidait dans le manque de volonté du président Yasser Arafat [mort en novembre 2004] ou l’incapacité du président Mahmoud Abbas [élu en janvier 2005]. Or, les deux étaient prêts et capables de signer un accord de paix.
Le problème réel est qu’Israël a choisi l’occupation et non la paix, a utilisé les négociations comme un écran de fumée pour camoufler l’avance de son projet colonial.
« Nous devons nous serrer les coudes au lieu de jouer des coudes, pour démontrer que la notion de suprématie raciale est à mettre dans les oubliettes ! » Intervention de notre camarade Roger WINTERHALTER, 17 octobre 2015, STRASBOURG
J’ai donc été invité à participer en présence des associations algériennes et de Madame la Consule d’Algérie et du Mrap à une manifestation à Strasbourg en mémoire des évènements qui se sont passés le 17/10/61 . Il y avait également des représentants du cercle communiste français, d’autres du PCF et des jeunesses communistes.
Le NPA avait organisé une deuxième manifestation sur le même lieu une heure après pour éviter de s’associer aux représentants du gouvernement algérien!!! Brigitte et moi même étions présents aux deux manifestations, la consul était également resté sur place. c’&tait évidemment dommage, mais….
Ceci étant précisé je vais donc tenter de reprendre l’essentiel de mon intervention.
Roger WINTERHALTER
Nous voilà donc réunis pour commémorer ENSEMBLE les évènements du 17/10/61
Quant je dis Ensemble je pense notamment aus associations algériennes et plus particulièrement à Madame la Consule d’Algérie: pour nous, ils représentent ni plus ni moins celles et ceux qui ont été les victimes de l’acharnement de la Police française et d’un Préfet de sinistre mémoire nommé Papon qui avait déjà sévi avant ces évènements et aussi après.
C’était comme le dit si bien le MRAP dans son dépliant « Une nuit d’épouvante » : 11538 manifestants arrêtés et 265 morts !!!
Conférence sociale : la mascarade, par Patrick Le Moal – Fondation Copernic.
La mascarade, au sens propre réunion de gens masqués et déguisés, est au sens figuré une action hypocrite relevant d’une mise en scène trompeuse, fallacieuse. Ce qui se prépare autour de la Conférence sociale pour l’emploi du 19 octobre et des semaines qui vont suivre est bien de cet ordre.
Alors que la question principale des mois à venir est le projet du gouvernement d’engager, à partir des propositions du rapport Combrexelle, une vaste réforme pour changer la nature du code du travail et transformer la fonction de la négociation collective, cette question n’est pas à l’ordre du jour de la conférence sociale du 19 Octobre !
Il prévoit des tables rondes sur la création du compte personnel d’activité, sur les enjeux pour l’emploi et la formation de la transition énergétique,et sur la Nouvelle France Industrielle / la transformation numérique.
Comme si un projet de loi sur le sujet, dans la foulée de la remise du rapport Combrexelle début septembre, n’était pas attendu avant Noël. Cela devient une habitude, comme le texte en préparation pour la COP 21 qui ne mentionne même pas … les énergies fossiles !