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Oct 12

Quand les chemises tombent, les masques aussi par Guillaume ETIEVANT (Fondation COPERNIC)

Publié le lundi, 12 octobre 2015 dans Non classé, Point de vue, TRAVAIL

airfranceLes salariés d’Air France qui ont arraché la chemise de deux cadres dirigeants ont dévoilé bien plus que leurs torses. Ils ont ce faisant contribué à mettre en lumière la tragédie des plans sociaux qui s’imposent aux salariés. Ils ont aussi divulgué la mascarade du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Quelques semaines après le vote de la loi Rebsamen sur le dialogue social et les annonces du rapport Combrexelle qui va donner lieu à une nouvelle loi début 2016, le conflit à Air France tombe bien mal pour le gouvernement.

D’une chemise, l’autre

L’acharnement politique et médiatique contre les syndicalistes et les salariés d’Air France s’explique en partie par les millions de dépenses publicitaires, dont la compagnie arrose les grands médias du pays. Il est également dû à la gêne de l’État quant aux choix très contestables qu’il fait pour maximiser les remontées de dividendes et dont il n’a pas intérêt à tenir la population informée. De fait, la part minoritaire de l’État dans Air France (300 millions d’euros) ne pèse pas grand-chose face à son rôle d’actionnaire majoritaire d’ADP (Aéroport de Paris) dont il détient 5 milliards d’euros du capital. Pour augmenter les profits des aéroports et donc les remontées de dividendes, l’État favorise en effet activement les concurrents d’Air France, quelles que soient leurs pratiques et l’origine de leur financement. Il multiplie notamment les autorisations de décollage et d’atterrissage pour la compagnie Qatar Airways. Il y a quelques mois François Hollande a même été jusqu’à décorer la chemise du patron de Qatar Airways, Akbar al-Baker, de la médaille d’officier de la légion d’honneur. Et ce sont les salariés d’Air France qui payent le prix de ces choix. Quant aux 66 millions d’euros de CICE (Crédit impôt compétitivité emploi), que les contribuables français ont, bien malgré eux, versés à Air France en 2014, ils n’ont, force est de le constater, aucunement été utilisés pour l’emploi.

Vous avez dit « dialogue social » ?

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Sep 29

« Le pouvoir politique a intériorisé les demandes du Medef », entretien avec Philippe Legé

Publié le mardi, 29 septembre 2015 dans Non classé, Point de vue, TRAVAIL

arton291Après les lois Macron et Rebsamen, le rapport Combrexelle menace le Code du travail d’une réforme profonde qui donnerait plus de poids aux accords d’entreprise au détriment de la loi. Philippe Légé décrypte les attaques contre le droit du travail.

C’est un gouvernement de combat qui entame la dernière ligne droite du quinquennat. Le Code du travail est au centre de sa politique de réformes. Entre l’accord national interprofessionnel de 2013 (ANI), puis les lois Macron et Rebsamen, les trois premières années avaient donné le ton. En cette rentrée sociale et tout au long de l’année 2016, les nouveaux chantiers ne vont pas manquer. Ils mettront la majorité à l’épreuve de ses frondeurs, tant les orientations libérales assumées par Manuel Valls et Emmanuel Macron ont vocation à diviser la gauche.

La prochaine conférence sociale se tiendra les 19 et 20 octobre. Les syndicats s’attendent à un coup pour rien, tant la suite semble écrite à l’avance. Sous couvert de « simplification » du Code du travail, le rapport Combrexelle préconise sa refondation pure et simple. Objectif ? Le réduire à des règles essentielles, renvoyer le reste à la négociation dans les branches et dans les entreprises. Pour un droit du travail à la carte ? Certains évoquent un Smic de branche, voire une durée du travail qui ne serait plus légale, mais négociée.

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Sep 22

UNE PREMIÈRE VICTOIRE « SYMBOLE », communiqué de la SCOP TI

Publié le mardi, 22 septembre 2015 dans Autogestion

PRESENTATION SCOP-TI 3La SCOP TI sera présente samedi 26 juillet à GRAULHET, pour la journée « Se passer de patron? Chiche ! »

Pendant 1336 jours, les Fralibs ont mené une lutte sans pareil pour conserver un fleuron de l’industrie sur le territoire français depuis plus d’un siècle, une usine de + de 12 000m2 située à Gémenos depuis 1989 et dans laquelle sont fabriqués thés et infusions.

Pendant 1336 jours, des femmes et des hommes se sont relayés pour faire peser leur droit face aux dérives d’un capitalisme obsédé par les chiffres et peu considérant des conditions de travail et de la qualité du produit vendu au consommateur.

Pendant 1336 jours, médias et citoyens de tous horizons sont venus apporter leur soutien pour que les 182 salariés de Fralibs continuent de faire ronronner les machines sur le territoire français.

Et le 26 Mai 2014, la détermination et le courage de ces salariés ont été récompensés par la signature d’un protocole d’accord avec le géant Unilever.

C’est une victoire exemplaire de grande portée.

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Sep 15

Rapport Combrexelle : une pédagogie de l’arnaque avec le mode d’emploi législatif, par Richard Abauzit

Publié le mardi, 15 septembre 2015 dans TRAVAIL

Plus de plancher pour les salaires, plus de plafond pour la durée du travail, plus de règles contraignantes en hygiène et en sécurité, plus de sanctions pour les patrons délinquants, tels sont les objectifs.

Le moyen c’est de renverser la hiérarchie des normes : la loi était un plancher, le même pour tous, au-dessus l’accord collectif ne pouvait logiquement n’être que plus favorable aux salariés, et encore au-dessus le contrat de travail  individuel ne pouvait être, suivant la même logique d’égalité des droits, que plus favorable que l’accord ; avec Combrexelle, l’ordre est inverse, l’accord collectif plus défavorable que la loi s’appliquera et pourra également s’imposer au contrat de travail individuel.

Pour la vaseline pédagogique, un seul slogan : on ne peut être plus syndicalistes que les syndicalistes, s’ils signent c’est que c’est « protecteur » pour les salariés.

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Sep 12

Ce tâtonnement, il faut le conserver. . .

Publié le samedi, 12 septembre 2015 dans Articles, Confluences 81

116 dossier page 10 Pilpa 2Entretien téléphonique avec Michel-Henri MAS, animateur des Amis de la Fabrique du Sud (850 adhérent-e-s). La Fabrique du Sud, ce sont, au départ, une vingtaine de coopérateurs qui, après des mois de luttes et moult péripéties, ont pris le relais de PILPA en reprenant leur fabrique de glaces à CARCASSONNE, sous forme de coopérative. Nous lui avons posé quelques questions, en prélude à la journée du 26 septembre.

Confluences 81 : A l’heure où la plupart des luttes , lors des fermetures d’entreprises visent surtout à permettre de gagner un maximum de droits et d’indemnités pour les salariéEs (“partir avec la valise”), comment les “Pilpa” en sont-ils arrivé à reprendre leur entreprise, qui plus est sous forme de “coopérative” ?

Michel MAS : C’est le résultat d’un long processus dans lesquels différents éléments ont contribué à l’élaboration, à la maturation puis à la mise en œuvre de ce projet. Le parcours des personnes, très attachées à l’entreprise, le fait que celle-ci ait été vendue à un fonds d’investissements – qui ne voulait pas vendre à des concurrents – a été un des éléments forts. Des discussions au forum social de la fête de l’Huma, avec l’association A2P, au sein de la fédération agroalimentaire de la CGT-en particulier avec les Fralib -, avec Claude KOWAL (Association pour l’Autogestion) ont persuadé certainEs salariéEs de tenter l’aventure.

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Sep 8

Gérard Filoche répond à la déclaration de Hollande : « Il faut adapter le droit du travail à la réalité des entreprises »,

Publié le mardi, 8 septembre 2015 dans TRAVAIL

 FilocheCe sont les entreprises qu’il faut adapter au droit des humains qui y travaillent. Le code du travail c’est la protection n° 1 des droits de l’homme au travail. Normalement le patronat devrait le promouvoir au lieu de vouloir le faire disparaitre. La constitution est claire : le droit du travail relève du Parlement. Selon son article 34, c’est « la loi (qui) détermine les principes fondamentaux.. du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale »

C’est 110 ans d’histoire qui sont en jeu. Notre pays a séparé le ministère de l’économie et le ministère du travail en 1906. Ce fut un grand progrès historique : car il s’agissait de dire que la construction du droit du travail devait échapper aux exigences sans cesse plus avides de l’économie, des chefs d’entreprise.

On sortait de la catastrophe de Courrières avec plus d’un millier de morts au fond de la mine. Le patron avait fait arrêter les recherches et fait reprendre le travail alors que des mineurs étaient encore vivants au fond de la mine. 

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Mai 27

Alternatives et Autogestion lutte pour une Réduction (massive) du Temps de Travail . . . dessin de Patrick MIGNARD

Publié le mercredi, 27 mai 2015 dans Point de vue

REPOS ETERNEL

Mai 18

Le droit de préemption se réinvite à l’Assemblée Nationale

Publié le lundi, 18 mai 2015 dans Autogestion, Notre Projet

7 mai 2015, vote express à l’Assemblée nationale sur une proposition de loi déposée par les députés du Front de gauche sur un droit de préemption des salariés en cas de vente de leur entreprise. Cette proposition prolongeait la loi Economie sociale et solidaire qui créait déjà un droit d’information des salariés. Le débat s’est rapidement conclu par un rappel à l’ordre de Carole Delga, Secrétaire d’État à l’économie sociale, qui a tout simplement invité les députés à rejeter ce texte.

Le 7 mai dernier, une proposition de loi déposée par les députés du Front de gauche a été discutée à l’Assemblée nationale. Ce texte prolongeait la loi sur l’économie sociale et solidaire qui oblige le propriétaire d’un fonds de commerce ou de la majorité des parts sociales d’une entreprise à informer les salariés, lorsqu’il souhaite céder son bien. Les salariés peuvent alors faire une offre d’achat mais l’employeur n’a pas l’obligation de leur vendre, ils ne sont même pas prioritaires par rapport aux autres repreneurs.

Cette proposition proposait d’y remédier en créant un droit de préemption pour les salariés des entreprises employant jusqu’à 249 salariés. Ce droit devait permettre aux salariés de se substituer à tout autre repreneur de leur entreprise, à condition de s’aligner sur  les conditions de vente que le propriétaire et le candidat à la reprise avaient fixées. De cette façon, les salariés auraient pu mettre en échec les projets d’acquéreurs, dont la préoccupation n’est pas de développer l’entreprise mais d’accroître leur marge au détriment des emplois, en délocalisant l’entreprise ou en extorquant le savoir-faire des salariés. 

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Mai 5

Pour la réintégration de Yann Le Merrer, syndicaliste à La Poste révoqué pour son activité syndicale

Publié le mardi, 5 mai 2015 dans Libertés, Services Publics

Yann Le Merrer, secrétaire départemental adjoint de SUD Activités Postales 92, a été révoqué de la fonction publique par la direction de La Poste le 9 janvier dernier. Cette sanction extrêmement lourde – l’équivalent du licenciement pour un fonctionnaire – est une première pour un militant syndical depuis 1951. 

La Poste reproche à Yann d’avoir fait des prises de parole et animé des Assemblées Générales pendant le mouvement de grève qui a touché les bureaux de Poste des Hauts-de-Seine entre janvier et juillet 2014. C’est uniquement l’activité syndicale qui vient d’être sanctionnée, visite de centres postaux et rencontres de collègues postiers. 

Le jour-même où La Poste organisait une minute de silence dans tous les bureaux du territoire en hommage aux victimes du massacre à Charlie Hebdo et en défense de la liberté d’expression, elle montrait que pour elle, cette « liberté d’expression » devait s’arrêter à la poste de l’entreprise. 

Elle veut étouffer toute expression propre des postiers qui combat la politique de la direction : des suppressions d’emplois par dizaines de milliers et des plans de réorganisation qui se font sur le dos des salarié-e-s de la Poste, aux dépens des usagers. 

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Mai 4

Changer la vie : RTT et égalité des sexes

Publié le lundi, 4 mai 2015 dans Féminisme, Non classé, TRAVAIL

Les 11 et 12 avril dernier s’est tenu, à Paris et à l’initiative d’Ensemble !, un séminaire sur la réduction du Temps de Travail (RTT). Les actes de ces deux journées seront publiés en juin prochain. Mais d’ores et déjà nous vous invitons à lire la contribution de notre camarade Aline. Nous partageons, depuis des années, avec Aline de nombreux combats. Celui-ci en est un, toujours partagé.

Sur le blog « Pour l’Alternative et l’Autogestion 44«  :  http://www.alternatifs44.com/ 

Les 11 et 12 avril dernier s’est tenu, à Paris et à l’initiative d’Ensemble !, un séminaire sur la réduction du Temps de Travail. Les actes de ces deux journées seront publiés en juin prochain. Mais d’ores et déjà nous vous invitons à lire la contribution de notre camarade Aline Chitelman.

Aline » Mon entrée est celle d’une autre société dans une perspective sexuée

La réduction du temps de travail induit-elle à elle seule la réduction des inégalités femmes/hommes dans la société actuelle? Ou ne constitue- t’elle qu’un levier parmi d’autres ? Et dans ce cas, quelles pistes de solutions devons-nous envisager?

Retour sur la partie historique : les acquis successifs, la journée de 8h, la semaine de 40h puis de 35h, les congés payés, la retraite à 60 ans, aucun de ces acquis n’a remis en cause la division sexuée du travail, ni la prise en charge des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées par les femmes. Ils n’ont pas remis en cause les rôles sociaux. L’essentiel des tâches ménagères, l’essentiel du souci d’organisation de la vie familiale et du lien intergénérationnel repose sur elles.

Pourquoi en irait-il autrement avec une nouvelle phase de réduction du temps de travail ?

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