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Nov 22

La démocratie n’est pas la guerre, par Edwy Plenel

Publié le dimanche, 22 novembre 2015 dans Libertés

Le débat sur l’état d’urgence est une question d’efficacité : quelle est la bonne riposte au défi totalitaire de l’État islamique ? La surenchère sécuritaire de la présidence Hollande est une réponse de court terme, inspirée par l’immédiateté politicienne plutôt que par le souci de solutions durables. Concédant à l’adversaire une victoire symbolique, elle désarme notre société autant qu’elle la protège, mettant en péril nos libertés individuelles et nos droits collectifs. 

Il n’y a pas, d’un côté, des gouvernants responsables et, de l’autre, des commentateurs irresponsables, des hommes d’État versus des enfants de chœur, des impliqués face à des indifférents. Les six députés – trois socialistes, trois écologistes – qui, jeudi 19 novembre, ont voté contre la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, alors même que, légalement, il pouvait encore durer six jours, ne sont pas moins soucieux de leurs concitoyens et sensibles à leur sécurité que les promoteurs de cette fuite en avant vers l’état d’exception et, par conséquent, la mise en suspens de la démocratie. 

Car la démocratie, ce n’est pas simplement le fait de voter, qui n’en est qu’un des instruments. C’est une culture concrète, une pratique vivante, un écosystème complexe qui suppose la participation des citoyens, l’équilibre de pouvoirs et de contre-pouvoirs, l’indépendance de la justice, des libertés d’expression et d’information, de réunion et de manifestation, une société mobilisée, un contrôle des gouvernants par les gouvernés… Sans compter le respect des opposants. 

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Nov 21

NÉOFASCISME : GLISSEMENT PROGRESSIF VERS LA CATASTROPHE

Publié le samedi, 21 novembre 2015 dans No Pasaran !

ob_d3ed25_droit-dans-le-murEst-il encore besoin d’analyser le lien qui existe entre crise économique et sociale et montée du fascisme ? Apparemment oui !… L’évolution des évènements politiques et leurs échéances à court terme sont, dans ce domaine, on ne peut plus inquiétantes.

La montée du néofascisme, aujourd’hui, en France et de manière générale en Europe est un fait incontestable. Appelons-le néofascisme pour ne pas tomber dans l’erreur qui consisterait à plaquer sur la réalité contemporaine des schémas du siècle dernier.

QUELQUES RAPPELS UTILES

Le fascisme

C’est un mouvement politique qui naît dans une société en crise économique, morale et politique.

C’est un mouvement politique qui surfe sur les angoisses, les peurs, les fantasmes et qui affirme pouvoir apporter des solutions, là où toutes les organisations politiques traditionnelles ont échoué.

C’est un mouvement politique qui affabule – en créant par exemple des « boucs émissaires » chargés de tous les maux, mais ne remet absolument pas en question les fondements du système en cause et en crise.

C’est un mouvement qui fait dans le simplisme, propose des images, des slogans, martelés jusqu’à saturation et permettant de créer un monde mythique coupé de la réalité.

C’est finalement un mouvement qui sauvegarde les intérêts du système capitaliste en détruisant momentanément le tissu social et les acquis sociaux.

AU BORD DU GOUFFRE

La configuration économique, politique et morale dans laquelle nous sommes correspond aux prémices de la dérive néofasciste.

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Nov 18

État d’urgence ? Principes et réalités de 1955 à nos jours, par Paul Alliés

Publié le mercredi, 18 novembre 2015 dans Libertés

Une des premières et principales annonces gouvernementales après les attentats de vendredi concerne l’instauration de l’Etat d’urgence. Une mesure peu ou mal commentée. Quelle est sa nature, sa portée ? Est-elle adaptée à la situation ?

L’État d’urgence a été conçu et défini par une loi du 3 avril 1955 portée par le gouvernement Edgar Faure (qui venait de succéder à Pierre Mendes-France) pour renforcer la guerre en Algérie sans pour autant abandonner les pouvoirs aux militaires (ce que fera Guy Mollet un an plus tard). Les communistes et les socialistes de l’époque avaient voté contre. 

Appliquée après le coup du 13 mai 1958 en Métropole (où l’on craint l’opposition de la gauche), elle a été actualisée par une ordonnance du 15 avril 1960 visant à contenir les partisans de « l’Algérie Française » (barricades à Alger en février) se mobilisant contre le tournant du Général de Gaulle devenu favorable à une négociation avec le FLN ; mais elle n’empêchera pas le « putsch des généraux » le 21 avril 1961. 

Laurent Fabius en fit usage pour la Nouvelle-Calédonie en décembre 1984. Saisi par la droite, le Conseil constitutionnel la juge alors conforme à la Constitution. 

Elle a été « ressuscitée » par Dominique de Villepin le 8 novembre 2005 pour répondre aux manifestations dans les banlieues et ce pour les seuls territoires de 31 communes et de 8 Départements de la Région parisienne. Bien au-delà des 12 jours prévus par le texte, elle restera en vigueur jusqu’au 4 janvier 2006 malgré la saisine du Conseil d’État par 75 universitaires. 

Pour la première fois dans son histoire, l’application de cette loi ce 13 novembre 2015 vaut pour tout le territoire de la République sans exception. Cela participe donc de l’extension désordonnée des « pouvoirs de crise » de l’Exécutif. 

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Nov 17

Face aux attentats, agissons pour un monde plus juste. Déclaration du MRAP

Publié le mardi, 17 novembre 2015 dans Libertés

logoLe MRAP a condamné dès samedi matin les horribles attentats de vendredi dernier, revendiqués par Daesh, qui ont fait au moins 129 morts et 200 blessés. Il réaffirme son entière solidarité avec les familles et les amis des victimes si durement éprouvés et, comme des millions de Français et Françaises, partage leur douleur.

Au delà de la colère et de l’émotion, il nous faut réaffirmer un certain nombre d’idées.

Nous devons refuser tout amalgame, toute stigmatisation et rejeter avec force toute utilisation de cette tragédie à des fins racistes ou xénophobes.

Des mesures sont nécessaires pour assurer la sécurité des populations. Elles ne doivent en aucun cas permettre des atteintes aux libertés individuelles et publiques, à la liberté de réunions ou de manifestations.

Dès maintenant nous devons, dans la sérénité, réfléchir sur les causes de telles monstruosités.

Le 25 septembre 2001, au lendemain des attentats de New York, le MRAP écrivait dans une lettre ouverte à Georges Bush « vous préparez une guerre contre le terrorisme et vous êtes convaincu de la gagner mais le terrorisme ne résume ni à un homme, ni à un groupe. Il est diffus et se développe sur le terreau des inégalités, des injustices, des violences qui règnent sur notre planète. La guerre contre le terrorisme ne se gagnera pas par les armes mais par la construction d’un monde nouveau plus juste, plus égalitaire, plus respectueux des peuples ». Nous avions hélas raison. L’Afghanistan, l’Irak, la Lybie ont été bombardés. Grozny a été détruite : les terroristes ne faiblissent pas, leur influence progresse

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Nov 17

Le terrorisme n’a ni religion ni frontières !, par Front populaire (Tunisie)

Publié le mardi, 17 novembre 2015 dans No Pasaran !, Non classé

arton20086-bd133La France a été la cible d’une vague d’attentats terroristes qui a frappé plusieurs sites commerciaux et culturels de Paris et sa banlieue, vendredi 13 novembre, et a fait près de 130 morts et des dizaines de blessés en état grave. 

 A cette douloureuse occasion, le Front Populaire de Tunisie : 

– présente ses sincères condoléances au peuple français et l’assure de son soutien total dans cette pénible épreuve ; 

– condamne avec la plus grande fermeté ces lâches actes terroristes qui ne font que dévoiler, encore une fois, le vrai visage de ces groupes terroristes ennemis de l’humanité et de la civilisation ; 

– considère que les agissements barbares de ces groupes takfiristes n’ont de but que de s’attaquer aux idéaux des lumières, de la liberté et de la coexistence entre les religions, les cultures et les idées ; 

– appelle les forces progressistes en France à faire preuve de vigilance afin que l’état d’urgence décrété par les autorités françaises ne soit pas un prétexte pour porter atteinte aux libertés et exacerber les sentiments racistes à l’encontre des millions d’étrangers résidant en France, et en particulier à l’égard de la communauté arabe et musulmane qui n’a aucun rapport avec le terrorisme mené par des groupes terroristes takfiristes, soutenus par des milieux réactionnaires et ennemis des peuples ; 

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Nov 17

État d’urgence, par le Syndicat de la Magistrature

Publié le mardi, 17 novembre 2015 dans Libertés

Vendredi soir, des attentats meurtriers ont touché la France en plein cœur, faisant plus de cent vingt morts et plusieurs centaines de blessés dans une salle de concert, des bars ou dans la rue. Le Syndicat de la magistrature apporte son entier soutien et exprime toute sa solidarité aux victimes et à leurs proches, ainsi qu’aux nombreux professionnels mobilisés, chacun dans leur domaine, après ces attentats. 

Ces actes criminels d’une brutalité absolue appellent évidemment la réunion de moyens d’envergure pour en rechercher et punir les auteurs et, autant qu’il est possible, anticiper et prévenir leur commission. 

Mais les mesures tant judiciaires qu’administratives qui seront prises ne feront qu’ajouter le mal au mal si elles s’écartent de nos principes démocratiques. C’est pourquoi le discours martial repris par l’exécutif et sa déclinaison juridique dans l’état d’urgence, décrété sur la base de la loi du 3 avril 1955, ne peuvent qu’inquiéter. 

L’état d’urgence modifie dangereusement la nature et l’étendue des pouvoirs de police des autorités administratives. Des interdictions et des restrictions aux libertés individuelles et collectives habituellement encadrées, examinées et justifiées une à une deviennent possibles par principe, sans autre motivation que celle, générale, de l’état d’urgence. Des perquisitions peuvent être ordonnées par l’autorité préfectorale, sans établir de lien avec une infraction pénale et sans contrôle de l’autorité judiciaire, qui en sera seulement informée. Il en va de même des assignations à résidence décidées dans ce cadre flou du risque de trouble à l’ordre public. Quant au contrôle du juge administratif, il est réduit à peau de chagrin. La France a tout à perdre à cette suspension – même temporaire – de l’État de droit. 

Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord protéger nos libertés et nos institutions démocratiques en refusant de céder à la peur et à la spirale guerrière. Et rappeler que l’État de droit n’est pas l’État impuissant.

Nov 16

Grèce. Avec l’Unité Populaire face à de nouveaux affrontements, par Antonis Ntavanellos

Publié le lundi, 16 novembre 2015 dans A Gauche. . . toute !

Le débat sur l’orientation de la gauche radicale en Grèce est à un tournant. Il est défini par le commencement du troisième assaut mémorandaire – sous la direction politique du gouvernement de coalition SYRIZA-ANEL (Grecs indépendants), par la question de la possibilité-plausibilité d’une résistance de masse, ouvrière et populaire, et par la question de l’expression politique de cette résistance dans l’ère post-SYRIZA (au sens de post-gouvernement Tsipras, élu en janvier 2015, et de son évolution jusqu’au 13 juillet 2015, date de la proposition qu’il a faite pour un troisième mémorandum). 

L’Unité Populaire (UP) est un «lieu» central dans cette discussion. Parce que, malgré la défaite électorale de 20 septembre 2015 [l’UP a réuni 2,86 % des suffrages, n’atteignant pas le seuil de 3 % permettant l’entrée dans le Parlement], l’UP maintient un nombre important des militant·e·s au niveau national, un effectif organisé de façon, même rudimentaire, en « organisations » locales et sectorielles, des forces militantes faisant référence au marxisme (sous des angles divers) et à une perspective socialiste. Dans ses rangs existe un rassemblement de militant·e·s disposant d’une expérience dans l’organisation des luttes et dans une intervention dite de masse. 

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Nov 16

Pas de justice ? Pas de paix ! Déclaration d’Alternatives et Autogestion.

Publié le lundi, 16 novembre 2015 dans Communiqués de Presse

imagesLes massacres commis vendredi 13 novembre 2015 à Paris nous saisissent d’horreur. Nous adressons nos pensées solidaires et fraternelles aux victimes, à leurs familles et à leurs proches,
Nous condamnons toute forme de violence. Aucune cause ne saurait justifier la suppression de la vie d’un être humain. Ces assassinats sont des plus lâches.
Nous n’oublions pas les victimes des attentats de Beyrouth jeudi matin. Nous n’oublions pas les victimes à Ankara, à Suruq et au musée du Bardo. Nous n’oublions pas les victimes quotidiennes en Syrie et au Niger et partout ailleurs.
Après la compassion, le recueillement et le deuil, il nous faudra nous interroger sur les causes. Contrairement à ce que les donneurs de leçon d’hier et d’aujourd’hui nous assènent, s’interroger n’est pas excuser !
Oui il faut s’interroger sur le fait que des jeunes gens éduqués dans les valeurs de paix et de respect prennent les armes pour aller assassiner en Syrie, en France ou au Liban. Oui il faut s’interroger sur le fait que l’enfermement dans la religion devienne un refuge pour les blessés de la vie et une réponse aux questions de la jeunesse.
Nous avons tant de réponses alternatives à discuter ensemble. Nous avons tant de refuges à leur proposer. Pourquoi la réponse politique a-t-elle failli à accueillir leurs révoltes ?

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Nov 16

…La-tragédie-de-paris-13- novembre… Philippe Tancelin

Publié le lundi, 16 novembre 2015 dans Libertés

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PEINTURE DE KALIE

…La-tragédie-de-paris-13- novembre…

Qui n’a pas peur ce jour, doit craindre d’ignorer que certains pilotes des peuples du monde ont rompu le contact avec la tour de contrôle du bon sens et de l’honnêteté intellectuelle, morale et politique.

Qui sont ces « va-t-en guerre » qui sans demander son avis à leur peuple se permettent d’engager nos communautés internationales et nationales sur des fronts totalement minés, sans se soucier des conséquences que leurs marchands d’armes peuvent entraîner au sein des populations civiles.

Messieurs-Mesdames les gouvernants imbus de vos autorités, si vous voulez partir en guerre… allez-y de vos corps mêmes et rendez leur vie aux centaines de victimes civiles tombées à cause de vos jeux dangereux aujourd’hui en France, au Liban, en Syrie, en Turquie, et demain ailleurs comme hier en Lybie, en Palestine, en Irak etc… où vous sévissez en tête de vos armées de discours mystificateurs qui ne disent pas le nom de leurs intérêts particuliers.

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Nov 11

Le MRAP dénonce les fantasmes xénophobes de Marine Le Pen en matière de santé publique

Publié le mercredi, 11 novembre 2015 dans No Pasaran !

logoFidèle à son habituelle surenchère électorale de son père, Madame Le Pen vient d’inventer une nouvelle forme d’immigration : « l’immigration bactérienne »! (La Voix du Nord, édition du 10 novembre 2015).

Il faudrait, dit-elle, « éradiquer toute immigration bactérienne ». « Les hôpitaux, font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l’afflux migratoire. Nous refusons cette mise en danger de la santé de nos compatriotes ».

Sébastien Chenu, responsable presse de la campagne et en première position sur la liste FN dans la Somme, a affirmé qu’il s’agissait d' »un lapsus ». Il n’en est rien, puisque cette phrase fait partie du programme sanitaire de la présidente du Front National. C’est en réalité la preuve de la xénophobie obsessionnelle de Madame Le Pen et de la continuité des idées racistes et d’exclusion de son père.  Elle est la digne héritière  de celui qui en 1986 proposait déjà de parquer les « sidaïques » dans des « sidatoriums »

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