Grèce : La mort sociale des retraités, par Stathis Kouvelaki
Le parlement grec a voté le 5 mai 2016 un projet de loi aux lourdes conséquences pour la population puisqu’il portait à la fois sur la réforme des retraites et de nouvelles mesures fiscales. La discussion à la Vouli (= parlement grec) étalée sur un week-end a duré moins de 48 heures. Cette hâte s’explique facilement : il s’agissait en effet de faire passer de nouvelles décisions anti populaires avant la réunion de l’eurogroupe du lundi 6 mai. Le vote de ces mesures dans les délais impartis figurait en première ligne des exigences posées par la Troïka pour valider l’examen (review) de la mise en œuvre des engagements contractés par le gouvernement grec lors de la signature du troisième mémorandum. Après tout, ce même mémorandum, signé par Alexis Tsipras en juillet 2015 (un document de plus de mille pages sans les annexes), qui impliquait l’ensemble des mesures que le parlement grec ne fait que valider depuis cette date, avait également été voté en moins de 48 heures, là encore pour se conformer aux ultimatums de la Troïka et parfaire le tableau de la vassalisation du pays et de ses institutions représentatives.
« Nous sommes tous des Français ! » communiqué des ouvriers de l’usine autogerée VIO.ME au sujet du mouvement social en France
Nous sommes tous des Français
…… nous sommes tout ce monde qui se trouve dans la rue et a le courage de s’opposer au pouvoir qui afin d’imposer les politiques du capital n’hésite pas à piétiner sa constitution.
Nous sommes ceux qui sont méprisés, les immigrés, les ouvriers qui voient se détruire leurs droits, les mères qui ne voient pas d’avenir pour leurs enfants, les étudiants… qui seront des chômeurs diplômés.
Nous sommes avec ceux qui sont dans la rue et qui ont compris que l’attaque du capital européen a commencé en Grèce mais ne s’y arrêtera pas. Nous sommes avec ceux qui luttent pour l’intérêt général et non le profit personnel.
Nous sommes Français et nous sommes avec vous, courage frères, vous n’êtes pas seuls, nous arrivons.
le 30 mai 2016
La jeunesse grecque à la jeunesse manifestante en France
Chèr-es camarades,
Vos mobilisations constituent un phare pour toute la jeunesse de l’Europe, qui, aujourd’hui est frappée par l’attaque des gouvernements réactionnaires et néolibérales, ainsi que de l’Union Européenne et du FMI. Avec cette lettre nous voulons exprimer notre solidarité internationaliste indéfectible.
Nous voulons apprendre par vos luttes, coordonner notre pas avec le votre. Vos luttes, qui n’hésitent pas devant l’état d’urgence et la répression violente que subissent vos manifestations, sont aussi nos luttes.
Comme vous, nous sommes face à une situation de chômage permanent et de travail précaire. Notre jeunesse est forcée à l’émigration à la recherche d’une vie meilleure. Tous ceux qui restent, nous sommes incapables d’être économiquement indépendants, de s’amuser, de s’éduquer, d’aimer, de vivre. La jeunesse constitue le cobaye de leur politique.
Alors qu’ils essayent d’exploiter nos facultés au maximum, en même temps la majorité de notre génération se trouve face au chômage et au dépérissement de nos capacités et notre créativité.
Grèce, après la grève générale, par l’Unité Populaire
GOUVERNEMENT FANTOCHE DE COALITION POUR LE MEMORANDUM OU FUITE-WATERLOO VERS DES ELECTIONS ? CE QUE PROJETTE TSIPRAS.
L’iSSUE, C’EST UN FRONT POPULAIRE D’ACTION, AVEC UN PROGRAMME RADICALEMENT ANTI-MEMORANDUM, UNE MONNAIE NATIONALE ET UNE RUPTURE AVEC L’UE ALLEMANDE
La grève générale du 4 février n’a pas été simplement réussie. Elle a constitué un séisme politique et social de première grandeur, qui a secoué de fond en comble le gouvernement et plus généralement le monde politique du mémorandum.
UNE RÉUSSITE SANS PRECEDENT
Cette grève générale s’est caractérisée par deux événements impressionnants et vraisemblablement sans précédent.
D’abord, le mouvement réunissait les travailleurs salariés, les travailleurs indépendants des villes et la paysannerie petite et moyenne sur des objectifs communs, contre la destruction du système d’assurance sociale et le pillage fiscal. Jamais peut-être une telle action combattive, d’une majorité tellement importante, n’avait été aussi visible et évidente, entraînant d’importants prolongements politiques.
Le deuxième élément nouveau est la réussite impressionnante de la grève dans toutes les régions de Grèce, avec des rassemblements encore plus imposants et vraisemblablement sans précédent dans les villes de province, petites et grandes, où le monde des commerçants et des agriculteurs a marqué très fortement sa présence – à un point jamais vu.