Israël/Palestine : Manuel VALLS ou l’art dangereux de l’amalgame, par l’AFPS
Une fois de plus, Manuel Valls se livre à la pratique détestable et éminemment dangereuse de l’amalgame. Confusion générale entre dénonciation légitime de l’antisémitisme et soutien, à peine voilé, à la politique coloniale israélienne qu’il ménage de toutes ses forces.
Samedi, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher organisée par le CRIF, il a délibérément assimilé la critique de l’Etat d’Israël à l’antisémitisme. Il l’a fait en jouant sur les mots pour associer l’antisémitisme, qui est une réalité, avec ce qu’il a qualifié de « détestation compulsive de l’Etat d’Israël », ajoutant, au cas où le mouvement de solidarité avec la Palestine ne se serait pas senti visé, « comment accepter qu’il y ait des campagnes de boycott ? ».
Et dans un effet de manche propre à flatter son public rappelé qu’il combattait l’antisémitisme « qu’il vienne de l’extrême droite ou de l’extrême gauche… » Saisissant effet de mimétisme avec l’organisateur de la cérémonie, le CRIF, qui depuis des années semble avoir troqué sa vocation à représenter les institutions juives de France contre le rôle de défenseur inconditionnel de la politique israélienne, fût-elle celle du gouvernement le plus extrémiste et raciste qui ait été au pouvoir à Tel-Aviv.
A l’heure où la société française apparaît plus dangereusement fracturée que jamais, de tels propos sont davantage ceux d’un pompier pyromane que d’un responsable politique qui chercherait à répondre aux défis du terrorisme de Daech.
Nous ne cessons de le répéter : si l’on veut s’opposer de façon crédible par tous à toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme, il faut marquer que la critique de la politique d’un Etat ne saurait être confondue avec la mise en cause d’une communauté.
C’est ce que nous faisons en toute clarté en menant campagne pour le boycott, le désinvestissement, les sanctions à l’égard d’Israël tant que cet Etat ne se conformera pas au droit international.
Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité
« Pour nous, c’est définitivement non ! » –
Crimes et libertés. Henri Leclerc
Nul ne conteste que face à une agression criminelle comme celle du 13 novembre, la défense est non seulement légitime mais nécessaire. Et il est vrai qu’on ne se défend pas contre des assassins organisés, les kalachnikovs, et les ceintures d’explosifs simplement avec des discours indignés.
Après le massacre, le gouvernement a d’abord pris des mesures effectivement urgentes et qui se justifiaient. Mais il était infiniment moins évident de faire voter une loi qui prolonge cet état d’urgence pour trois mois.
L’exécutif s’est ainsi doté dans la durée de pouvoirs exceptionnels, mettant sur la touche l’autorité judiciaire constitutionnellement gardienne de la liberté individuelle, au motif qu’elle serait trop lente, trop précautionneuse et sans doute un peu trop indépendante. Des milliers de perquisitions, la plupart de nuit, des centaines d’assignation à résidence très contraignantes ont été ordonnées. Le tout pour des résultats apparemment bien maigres.
Notre-Dame-des-Landes : « Maintenant nous accusons »
Devant le silence assourdissant des responsables face à nos arguments contre le « transfert » de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre Dame des Landes, devant la poursuite implacable d’un projet inutile, coûteux et destructeur, devant les annonces réitérées de reprise imminente des travaux, nous sommes contraints de dénoncer les comportements irresponsables et condamnables qui ont mené à cette impasse
Nous accusons de rétention d’informations capitales :
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la Direction Générale de l’Aviation civile (DGAC) pour n’avoir toujours pas transmis, malgré l’avis de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) l’étude complète du cabinet JLR conseil sur les gains de temps pour les passagers, étude qui a permis de justifier économiquement le transfert et donc fondé la Déclaration d’Utilité Publique en 2007 ;
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la même DGAC pour n’avoir jamais répondu aux questions techniques du CéDpa posées à la fois par l’intermédiaire de la commission du dialogue et en direct lors des réunions de l’automne 2013 ;
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l’État qui, même après la signature du contrat de concession avec Aéroport du Grand Ouest, n’a jamais transmis le cahier des charges initial qu’il avait proposé aux candidats à la construction d’un nouvel aéroport.
Nous accusons de manipulations et mensonges :
Notre-Dame-des-Landes : rien n’arrêtera la résistance citoyenne
Sur fond de déclaration péremptoire du premier Ministre et de surenchère belliciste de la droite récemment élue à la tête du Conseil régional, le trimestre qui vient s’annonce crucial pour le devenir de Notre Dame des Landes.
« Projet d’aéroport la veillée d’armes » (mardi 15 décembre), « Evacuation de la ZAD l’étau se resserre » (mercredi 16 décembre), les unes du quotidien nantais Presse Océan sont au diapason. Il faut donc se préparer au pire, c’est-à-dire à la résistance citoyenne face à une intervention massive des forces de gendarmerie dans les semaines qui viennent, et en même temps conserver la certitude que l’abandon de ce grand projet inutile, notre victoire, ne peut être que politique.
Oseront-ils ? Il serait fou de prétendre ou de prévoir le contraire quand s’accumulent les décisions de justice favorables aux tenants du projet et quand le premier Ministre lui-même, au mépris des accords passés à l’issue de la grève de la faim du printemps 2012, ne cesse d’annoncer la reprise imminente des travaux.
Les États ne sont pas prêts à enclencher la «révolution climatique», par Maxime COMBES (ATTAC)
L’accord de Paris franchit les « lignes rouges » fixées par la société civile ! Dans des moments difficiles, on attend d’une conférence internationale qu’elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis.
A l’État d’urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l’essentiel : l’accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C.
François Hollande souhaitait qu’on se souvienne de la COP21 comme du moment déclenchant une « révolution climatique »(1). Par bien des points, l’accord de Paris tranche en faveur des options les plus conservatrices et les moins ambitieuses qui étaient présentes dans le texte de négociation.
L’accord de Paris valide une chose positive : les 195 États de la planète sont d’accord pour maintenir un cadre international et multilatéral – bien que très affaibli – de « gouvernance du climat » : pour véritablement changer la donne, il devient urgent que les règles et principes d’organisation de l’économie mondiale et du commerce international soient soumises à l’objectif climatique.
Mobilisons-nous contre les régimes dictatoriaux, les agressions impérialistes et Daesh ! Rejetons les politiques sécuritaires, racistes et d’austérité !
L’intensification du conflit mené par les puissances impérialistes (États-Unis, Russie, États européens, etc…) et régionales (Arabie saoudite, Qatar, Turquie, Iran) au Moyen-Orient ces derniers mois a durement touché les peuples de la région. Elle est le produit des différentes formes de la contre-révolution, représentées par les régimes dictatoriaux et contre-révolutionnaires et les forces islamiques réactionnaires, comme Daesh, conjuguées à la volonté des grandes puissances internationales et régionales d’imposer leur hégémonie politique et économique sur la région.
En Syrie, la première forme de la contre-révolution se manifeste par le soutien au régime d’Al-Assad, que ce soit à travers les raids meurtriers menés par la Russie et l’intervention de la République islamique d’Iran, du Hezbollah, des milices confessionnelles réactionnaires irakiennes ou par la méfiance des puissances occidentales vis-à-vis des forces démocratiques et révolutionnaires syriennes, kurdes incluses.
Ces forces qui luttent pour une alternative démocratique et sociale sont les premières cibles du régime syrien en place, des impérialistes, et de leurs alliés dans la région. Les forces démocratiques syriennes sont aussi la cible des forces islamistes réactionnaires, soutenues à un moment ou à un autre, directement ou indirectement, par les monarchies du Golfe et la Turquie. Et comme toujours, les femmes sont les premières victimes de ces guerres avec notamment la multiplication des viols, des enlèvements et même des mises en vente.
De Bagdad à Paris : pas de paix sans justice !, par Zahra Ali
Fille d’une famille d’exilés politiques irakiens, née en France, musulmane et militante antiraciste et féministe, Zahra Ali analyse les attentats du 13 novembre. Et nous aide à la réflexion.
« Pendant une soirée, Paris a été Bagdad » et conclut : « Plus que jamais, on a besoin d’un mouvement contre la guerre, le racisme et de solidarité avec les réfugiés. » Le matin du 14 novembre 2015, je reçois des messages de ma famille de Bagdad, et d’amis de Syrie et du Liban : « Tout va bien ? », « Es-tu en sécurité ? ».
Je vois apparaître sur ma page Facebook un statut indiquant qu’une centaine de mes « amis » sont « en sécurité ». Je consulte les informations, et comprends qu’il est arrivé un drame et je prends peu à peu connaissance, depuis Londres où je vis, de l’ampleur du massacre. La peur et la tristesse m’envahissent, j’en ai des sueurs froides, et mon cœur se fend : 130 morts et plus de 300 blessés, à Paris, ville où je suis née. Spontanément, mon esprit pense aussi à Bagdad où j’ai vécu et où vit ma famille, et où presque chaque semaine se produit ce drame, cette peur, cette tristesse qui fend le cœur mille fois.
Régionales des 6 et 13 décembre : voter ? Communiqué de la fédération Alternatives et Autogestion 81-12
Les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 vont se dérouler dans un climat qui ne permettra pas aux électeurs de juger sereinement des enjeux essentiels de ce scrutin.
En effet « l’état d’urgence » déclaré par notre gouvernement a déplacé sur le terrain de la sécurité l’intérêt que les citoyenNEs auraient dû porter à leurs problèmes dans les domaines comme la santé, l’emploi, l’éducation, l’écologie, le bien vivre ensemble.
Nous avons condamné, en son temps, les terribles attentats du 13 novembre et demandé des mesures adaptées à cette situation. Mais cela ne doit pas occulter l’avenir : il est plus important encore de construire une société solidaire.
La liste « Nouveau Monde en commun » porte sur sa profession de foi des valeurs que nous partageons et que nous souhaitons faire partager au plus grand nombre.
Une fusion au second tour avec la liste du Parti socialiste serait un renoncement aux valeurs annoncées. Cela serait de nature à compromettre la confiance que nous accordons à « Nouveau Monde ». En effet la politique gouvernementale, soutenue par le P.S. n’est pas une politique « à gauche » et ne peut faire avancer notre société vers plus de solidarité.
C’est en prenant en compte l’ensemble de ces considérations que nous déterminerons notre vote.
Nous vous invitons à faire de même
Alternatives et Autogestion du Tarn
Peinture de KALIE