-
Qui a légitimité à organiser un référendum sur un projet d’État dont la Déclaration d’Utilité Publique a déjà été publiée ?
Notre Dame des Landes – Un référendum : pour qui, comment, pourquoi ? Communiqué de presse de l’ACIPA
L’ACIPA a bien entendu les paroles de François Hollande s’adressant aux Français ce jeudi 11 février et annonçant la tenue d’un référendum local sur la question du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Dans la même intervention, il a aussi rappelé par 2 fois que les travaux pourraient débuter à l’automne 2016.
Élevage : quelles perspectives ? tribune libre Michel BUISSON
Les grandes manifestations de fin août et de septembre (sur le terrain, à Paris, Bruxelles), ont débouché sur quelques décisions inefficaces, voire contreproductives. Après une période de résignation, les manifestations d’éleveurs ont repris en France. En effet, les graves difficultés[1] que rencontrent depuis un an les producteurs de porcs, de lait et de viande bovine continuent et surtout risquent de perdurer encore longtemps[2].
En partie d’ordre conjoncturel[3] et spécifique à chaque production (voir encadré en fin), la crise résulte principalement de conditions générales et permanentes : libéralisme grandissant (le pire peut encore advenir avec TAFTA), dumping social au sein des pays d’UE et poids de la grande distribution.
Le libéralisme grandissant c’est d’abord la suppression des quotas laitiers depuis avril 2014 qui favorisaient un certain équilibre entre production et débouchés et donc une certaine stabilité des prix. Cette suppression des quotas déstabilise le marché européen et amplifie les disparités des conditions de production.
Sur la question agricole : de l’industrialisme à l’écologie. Philippe ZARIFIAN
J’ai, dans un texte précédent*, indiqué l’importance de la révolte actuelle de la paysannerie. Mais sans entrer dans les questions de fond qui la sous-tendent. C’est quelques propositions à ce sujet que je voudrais faire, en particulier à partir de mon expérience de chercheur à l’INRA et de mes nombreux voyages.
- http://alternatifs81.fr/?p=17043
Philippe ZARIFIAN
1. La question agraire et agricole dans la tradition socialiste.
Dès le départ, c’est-à-dire dès la création du premier grand parti politique se référant explicitement au socialisme d’inspiration marxiste, le parti social-démocrate allemand, à la fin du 19ème siècle, la vision industrialiste de l’agriculture a été clairement privilégiée. On trouve cette conception pleinement développée et argumentée dans le livre de Karl Kautsky, publié en 1899, et intitulé « La question agraire. Etude sur les tendances de l’agriculture moderne ». Kautsky pose l’industrialisation de l’agriculture et la prolétarisation des paysans comme inévitable, base à partir de laquelle une option socialiste pourra être posée : « Une chose est certaine. Dans un grand nombre de domaines, la production agricole a été transformée en production industrielle; dans beaucoup d’autres domaines, cette transformation est prochaine; nul domaine de l’activité agricole n’est entièrement assuré contre cette prise de possession ».
L’agriculture moderne est mal partie… Il a existé et existe toujours une erreur théorique. Peu importe de savoir si cette « erreur » était en réalité commandée par des intérêts de classe, et donc volontaire, ou pas. La théorie a elle-même ses propres exigences de vérité.
Considérer la terre, son rapport aux plantes et aux animaux comme à des matières premières, assimilables à celles qu’exploite l’industrie, et considérer le paysan comme l’équivalent d’un ouvrier représentent une même erreur. C’est tout simplement faux.
« L’année 2016 va être marquée par le conflit agricole » , entretien avec Aurélie Trouvé dans REGARDS
La France est agitée par la mobilisation croissante des agriculteurs. Surproduction, dérégulation, concurrence intra-européenne, dumping social et fiscal : économiste et spécialiste de l’agriculture, Aurélie Trouvé explique les impasses du modèle actuel. Ingénieur agronome et co-présidente du conseil scientifique d’Attac France, Aurélie Trouvé est maître de conférence en économie, auteure de Le business est dans le pré (Fayard, 2015).
Regards. De quoi les manifestations des agriculteurs sont-elles le nom ?
Aurélie Trouvé. Ce sont les plus grandes exploitations, les plus endettées, qui sont les premières touchées par la crise. Il s’agit d’une crise de surproduction en élevage, notamment de porcs, de bovins, de lait, liée à la dérégulation du marché. En effet, les prix ont été progressivement dérégulés et les quotas laitiers ont été supprimés il y a quelques mois. La volatilité des prix est devenue très forte : sur une année, ils peuvent maintenant varier de quasiment une moitié.
L’incertitude pour les producteurs s’avère ingérable, dans un secteur où les exploitations sont souvent familiales et déjà très endettées. Le lait est en chute libre depuis deux ans et ne permet plus de couvrir les coûts de production. Aujourd’hui, un producteur de lait moyen produit à perte. Une grande partie des exploitations en porcs, lait et bovins sont au bord du dépôt de bilan. Ce sont des milliers d’exploitations qui risquent de cesser leur activité. Depuis vingt ans, on perd déjà 20.000 emplois agricoles chaque année. La crise va donc s’accélérer.
Quels facteurs ont précipité cette crise ?
Expulser les paysans historiques, c’est nous expulser de nos fermes ! Tracteurs vigilants ! Troupeaux solidaires !, par le COPAIN
Nous paysannes et paysans de Copain du 44 et de toute la France affirmons aujourd’hui, confortés par les mises à jour récentes du CéDpa, que l’utilité publique du transfert d’aéroport est clairement remise en cause.
Nous considérons que les déclarations répétées des grands élus des métropoles, départements et régions de Bretagne et Pays de Loire, ne servent qu’à tenter de masquer les mensonges éhontés de l’étude de la DGAC qui ont servi à justifier la DUP de 2008. Aucun d’eux n’ose aujourd’hui parler du fond du dossier. C’est pourquoi ils s’escriment piteusement à exploiter des faits divers vieux de plusieurs années, à fustiger notre ZAD, riche en explorations novatrices, à dilapider les fonds publics dans de vaines pétitions calomnieuses, ou à tenter de réduire l’étendue des promesses de M. Hollande.
Où est l’intérêt public lorsque l’on voit les actions de Vinci progresser de 2,3 points en quelques heures après le rendu du jugement d’expulsion des habitants et paysans historiques ?