« ZAD Notre-Dame-des-Landes : Zone à autogestion déterminée », suivi « les composantes de la lutte », par Nicolas de la Casinière
Petit aperçu de pratiques autogestionnaires à Notre-Dame-des-Landes, dans un espace gagné provisoirement aux objectifs fonciers des promoteurs d’un nouvel aéroport en plein bocage nantais.
D’une occupation pensée comme un moyen de résistance enracinée sur le terrain, la Zad de Notre Dame des Landes est progressivement devenue un espace d’expérimentation. La Zad, ce nom technocratique de Zone à aménagement différé devenu Zone à défendre, est un lieu d’expériences plurielles bénéficie de la perspective d’une durée possible, assez rare dans les luttes et donc de temps pour penser autrement le futur proche. La zone autonome temporaire, pour reprendre la formule d’Hakim Bey, a un peu écarté l’immédiateté des menaces d’expulsion militaire, et donc d’une présence très temporaire.
Le gouvernement prépare une répression de masse sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Nicolas de La Casinière (Reporterre)
Effectifs redoublés de magistrats, mobilisation des douanes, antennes mobiles de garde à vue… Dans une circulaire, le ministère de la Justice édicte les dispositifs spéciaux mis en place pour une répression rapide lors des opérations prévues sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes et à Calais.
Le ministère de la Justice a publié début octobre une circulaire adressée à tous les procureurs et aux présidents des tribunaux. Ce texte, que révèle Reporterre, édicte nombre de mesures spécifiques pour accélérer le traitement des « infractions » constatées. Il traite spécialement des « zadistes », mais aussi de la situation à Calais, où le démantèlement du grand campement des migrants est prévu à partir de lundi 24 octobre.
(voir pièce jointe)
Circulaire du ministère de la Justice du 20 septembre 2016.
Les zadistes et les militants ayant des velléités de manifestation ainsi que les jeunes des quartiers populaires sont clairement dans le collimateur du ministère, qui envisage un « nombre conséquent d’interpellations ». La circulaire prévoit des tribunaux d’urgence par la « création d’audiences spécifiques lorsqu’elles n’existent pas, ou le dédoublement de celles déjà prévues » et avec diffusion à l’audience des vidéos retenues pour preuves contre les manifestants, « y compris les extraits des enregistrements de vidéoprotection [vidéo surveillance] ». Il faudra juger sans attendre,
Sylvain FRESNEAU, Paysan et Zadiste (Entretien sur Médiapart)
Issu d’une famille d’agriculteurs installée à Notre-Dame-des-Landes depuis cinq générations, Sylvain Fresneau habite chez lui sans droit ni titre à cause du projet d’aéroport. Alors que l’État veut lancer le défrichage de la zone, il livre son témoignage sur la crise du monde agricole.
Une semaine après l’afflux de plusieurs milliers de personnes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016, l’État annonce vouloir démarrer le défrichage du terrain, pour ne pas mettre en péril le processus des expropriations. Sur les 1 650 hectares de terres déclarés d’utilité publique en 2008 pour y ériger l’aérogare et les routes devant y conduire, environ 650 hectares ont fait l’objet de mesures d’expropriation : les propriétaires de ces parcelles, une cinquantaine de personnes, ont refusé de les vendre à Aéroport du Grand Ouest (AGO), la société concessionnaire du projet dans laquelle Vinci est très largement majoritaire. Parmi elles, se trouve Sylvain Fresneau, producteur laitier et figure historique de la lutte contre l’aéroport.
Des milliers de personnes se disent prêtes à venir défendre la ZAD contre le projet d’aéroport, comment s’organise la résistance à l’évacuation sur la zone ?
Sylvain Fresneau : Depuis les mois de janvier et de février, dates du jugement d’expulsion [pour les paysans qui habitent sur la ZAD – ndlr], ça a été très tendu. On entendait : « Ils vont venir. » Mais on n’avait pas de nouvelles.
ZAD Notre-Dame-des-Landes 8 octobre : Le serment des bâtons.
« Dès notre plus tendre enfance, le bout de bois, puis le bâton, prolongent notre main, en un outil incomparable…
Bâtons de l’exploration prudente, pour sonder d’éventuels dangers…
Pilons heurtant le riz ou le manioc dans les mortiers, qui scandent la vie quotidienne de tant de villages, en Afrique ou ailleurs…
Bâtons pour rouir le chanvre, pour fouler la laine, pour remuer la lessive… comme l’ont fait nos parents…
Bâtons du voyage et de l’échange, de celui du colporteur aux mats des plus grands voiliers, qui assuraient partout dans le monde la circulation des cultures.
Bâtons qui nous rassurent et nous soutiennent quand les problèmes ou l’âge sont là, sous forme de tant de cannes…
Appel unitaire : il faut sauver la ZAD à Notre-Dame-des-Landes
Le 14 septembre dernier, le préfet de Loire-Atlantique a publié deux arrêtés, pièces manquantes avant le lancement des travaux, autorisant le déplacement du campagnol amphibie qui peuple la Zone à Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.
Le gouvernement n’a pas caché ses intentions d’engager l’opération d’évacuation de la ZAD en octobre et prépare ce qui s’annonce comme une opération de maintien de l’ordre d’une ampleur inédite. Or, la Commission européenne a mis en demeure la France pour non-conformité du projet avec le droit européen. Dans l’attente de l’adoption de l’évaluation environnementale globale du projet à travers le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) local, elle n’a pas donné son feu vert au début les travaux.
Rappelons enfin que l’utilité même du projet d’aéroport fut contestée au printemps par une étude d’expertise du ministère de l’Écologie qui le qualifia de «surdimensionné».
Défendre la ZAD pour le climat, contre un projet d’aéroport climaticide et inutile
Notre-Dame-des-Landes, samedi 8 octobre
Notre Dame des Landes : Vigilance et détermination des opposants , par le CéDpa et l’ACIPA
Notre-Dame-des-Landes : très forte mobilisation pour le 16ème rassemblement estival !
On ne pouvait espérer meilleure réponse à la consultation que cette mobilisation exceptionnelle et déterminée, avec la présence sur les 2 jours de plus de 25 000 personnes dont certaines venant à Notre-Dame-des-Landes pour la première fois.
Ce rassemblement a été marqué par la sérénité et la cohésion dans la lutte.
Le thème proposé des « Semailles de Démocratie » a été porteur. Chacun a enrichi la réflexion collective. Entre critique de la situation actuelle et recherche d’alternatives, émerge l’espoir qu’une autre façon de faire vivre la démocratie est possible.
Bravo à tous, participants, musiciens, bénévoles venus parfois de loin avec leurs comités de soutien prêter main forte pendant près d’une semaine.
Bravo et solidarité avec les invités d’honneur de cette édition 2016 : les militants de Bure, en lutte contre le projet de poubelle nucléaire souterraine dans la Meuse. La visite de soutien d’Hugues Aufray créa une heureuse surprise.
Parmi nos prochaines d’actions, rendez-vous est déjà pris le week-end du 8-9 octobre pour une journée de mobilisation sur la ZAD. Car, nous le répétons, il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes !
Les coordinateurs du rassemblement Notre-Dame-des-Landes 2016
NON A L’AEROPORT : TOUTES ET TOUS A NOTRE DAME DES LANDES LES 9 ET 10 JUILLET !