Août 1
Le report meurtrier de la restructuration de la dette grecque. Yanis Varoufakis
Publié le samedi, 1 août 2015 dans Notre Economie et la leur
La raison d’une restructuration de la dette est de réduire le volume des nouveaux emprunts nécessaires au sauvetage de l’entité insolvable. Les créanciers proposent une restructuration afin de récupérer une partie de leurs engagements et d’accorder le moins possible de nouveaux prêts à l’entité insolvable.
Contre toute attente, les créanciers de la Grèce semblent dans l’incapacité d’apprécier à sa juste valeur ce principe raisonnable de la finance. Lorsque c’est de la dette grecque qu’il s’agit, un schéma très clair est apparu au cours des 5 dernières années. Et ce schéma reste inamovible à ce jour.
En 2010, l’Europe et le Fond Monétaire International ont consenti de nouveaux prêts équivalents à 44% du PIB à une Grèce déjà insolvable. A l’époque, la simple évocation d’une restructuration de la dette était inadmissible et une raison suffisante pour ridiculiser ceux d’entre nous qui suggéraient qu’elle serait inévitable in fine.
En 2012, alors que le ratio dette/PIB atteignait des sommets, les créanciers privés ont subi une décote significative de 34%. Dans le même temps cependant, de nouveaux prêts pour un montant équivalent à 63% du PIB s’ajoutaient à la dette nationale grecque.
Juil 30
Grèce : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons ! », entretien avec Stathis Kouvelakis
Publié le jeudi, 30 juillet 2015 dans Gauche de combat, International
Juil 29
Lettre ouverte à Yanis Varoufakis : le plan B, c’est la démocratie, par Thomas Coutrot (ATTAC)
Publié le mercredi, 29 juillet 2015 dans A Gauche. . . toute !
Cher Yanis Varoufakis,
Pendant cinq mois, vous avez incarné l’espoir de beaucoup de citoyens européens. Vous avez fait souffler un vent de rigueur intellectuelle et de franchise dans le cercle des hommes gris de l’Eurogroupe.
Vous avez tenté avec ténacité de respecter le mandat des électeurs grecs : interrompre les politiques d’austérité tout en restant dans la zone euro. Mais fin juin, renforcés par l’isolement de la Grèce et la faiblesse des mouvements de solidarité en Europe, les morts-vivants de l’Eurogroupe puis le Conseil vous ont adressé un ultimatum : vous soumettre ou sortir de l’euro.
La victoire du « non » au référendum du 5 juillet renforçait votre légitimité pour refuser le véritable diktat des créanciers. Vous avez indiqué le 13 juillet 1 avoir proposé au soir du référendum à Alexis Tsipras « un triptyque d’actions » pour éviter la soumission : « émettre des IOUs » (des reconnaissances de dettes en euros, c’est-à-dire une monnaie fiscale complémentaire), « appliquer une décote sur les obligations grecques » détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette, et « prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE ». Mais Alexis Tsipras a refusé ce plan et accepté votre démission.
Juil 29
FNSEA : « Qui sème le vent,… ». Tribune libre de Patrick MIGNARD
Publié le mercredi, 29 juillet 2015 dans Agriculture
Mais de quoi se plaignent les agriculteurs, membres de la FNSEA, qui bloquent les routes, attaquent les établissements publics et saccagent les supermarchés – actions, par ailleurs, qu’ils sont les premiers à dénoncer quand ce sont les autres qui les commettent ?
Ce sont tout d’abord les survivants d’un système de développement agricole qui a divisé par dix le nombre d’actifs dans l’agriculture française depuis 1945. A ce titre ils peuvent se considérer comme des privilégiés.
Ce sont ensuite les représentants d’une organisation syndicale qui a été chef d’orchestre, avec les différents pouvoirs en place, de la mise en place du capitalisme agro-industriel actuel. La FNSEA a été, en effet, l’outil essentiel de l’élaboration de ce modèle de production qui est en train de décimer le monde paysan et d’empoisonner nos campagnes et les consommateurs. C’est tellement vrai que cette organisation a vu son président (1979-86) – François GUILLAUME – devenir ministre de l’agriculture (1986-88) de Jacques CHIRAC, chantre, s’il en est, du modèle agricole actuel.
Ce sont enfin les acteurs des mécanismes d’un système de production agricole fondé, comme l’a toujours défendu ce syndicat, sur la performance et la rentabilité à outrance,… n’hésitant pas pour cela à sacrifier le foncier rural, les paysages, la terre par l’emploi massif de tous les poisons qu’a pu inventer l’industrie chimique.
Juil 28
La crise grecque , un tournant pour l’Europe…et pour nous. Jeanette HABEL (rédigé suite à un débat au sein d’ATTAC)
Publié le mardi, 28 juillet 2015 dans Construire des alternatives
La stratégie de Syriza…et la nôtre : premiers bilans
Un bilan s’impose sur la stratégie suivie par les dirigeants de Syriza …et la nôtre (nous, la gauche de la gauche). A .Tsipras a négocié avec un pistolet sur la tempe. C’était prévisible. Et depuis 5 mois il a fait des choix politiques, en témoignent les débats internes de Syriza, les critiques de la plate-forme de gauche et les révélations de Varoufakis .
Il n’y avait pas qu’une stratégie possible, le résultat de celle qui a été choisie est terrible pour les Grecs d’abord, pour les peuples européens ensuite. Tsipras a eu l’honnêteté de reconnaître qu’il s’agit d’ « un mauvais accord » (en vérité un diktat), un avis partagé par des analystes de tous bords. A noter l’aveuglement du PCF soulignant le « rôle positif « que la France a joué dans cette affaire. Hollande, il est vrai, a aidé Tsipras à reculer devant Merkel comme il l’avait fait lui-même au lendemain de son élection. Le PCF ne semble pas comprendre que cela va aider les dirigeants européens, Hollande/Valls en particulier, à faire passer leurs plans d’austérité.
Autre conséquence, Syriza se déchire, ce qui est aussi le but recherché par l’Eurogroupe. Qui va profiter de la reddition du gouvernement grec? La droite grecque qui va montrer que ses propositions allaient moins loin dans l’austérité et l’abandon de souveraineté que l’accord signé à Bruxelles (les conditions sont plus dures que celles négociées avant le référendum du 5 juillet comme l’écrit Elie Cohen, Les Echos 15/6/2015). Et peut-être demain Aube Dorée pourrait profiter de la confusion politique.
Juil 28
TRIBUNE LIBRE de Michel COSTADAU : Opinion 4-3 TSIPRAS
Publié le mardi, 28 juillet 2015 dans Point de vue
Les Romains disaient « La roche tarpéienne est près du Capitole ». Et Tsipras l’expérimente d’une belle manière, lui qui le dimanche était le héros de tous les Grecs est devenu le lundi un traître indéfendable. C’est quoi au juste ce bazar.
On va commencer par un rappel : le fonctionnement de l’État c’est de mettre de l’argent dans la boucle de l’économie qui, via le travail, les revenus, la consommation et le patrimoine de la population revient dans ses caisses. Quand il en revient davantage, l’État injecte plus d’argent dans la boucle, quand il en revient moins, l’État s’endette et réinjecte moins dans la boucle. Le volume de la boucle s’appelle le PIB, ce que l’Etat rentre et sort s’appelle le Budget. Quand l’État n’est plus en mesure de rembourser ses dettes, il est en faillite et alors interviennent les instances internationales pour « aider » cet État.
Juil 26
Les raisons de la colère. Communiqué Confédération Paysanne du Tarn
Publié le dimanche, 26 juillet 2015 dans Agriculture, Non classé
Ce plan de soutien aux éleveurs surendettés, notamment les jeunes, est certes nécessaire à court terme, cependant il ne doit pas servir à maintenir un système à bout de souffle et passer sous silence les véritables raisons de la crise et de la baisse générale des prix payés aux éleveurs.
La Confédération Paysanne du Tarn partage la détresse et la colère des éleveurs devant la rapacité sans bornes de la transformation, de la distribution et de leurs actionnaires.
Mais cette situation est aussi le résultat de la marche forcée vers toujours plus de libéralisation sauvage des marchés, d’industrialisation de l’agriculture et de mondialisation des échanges. Porté par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 20 ans, ce modèle ultra libéral et productiviste défendu par la FNSEA au nom de la vocation exportatrice de la France a conduit l’élevage Français à la faillite. En désignant comme unique bouc émissaire la grande distribution, la FNSEA tente de se dédouaner de sa collusion avec les entreprises de transformation et de sa responsabilité dans la crise actuelle (Conf / rapport de l’Observatoire des Marges publié par le ministère).
Juil 25
Grèce : une analyse des événements récents et des leçons pour la gauche européenne, par Stathis Kouvelakis
Publié le samedi, 25 juillet 2015 dans A Gauche. . . toute !
Le dernier accord convenu entre le gouvernement de Syriza et les créanciers a choqué une grande partie de la gauche qui a suivi les événements en Grèce. Cet événement semble marquer la fin d’un cycle politique.
Dans cette interview donnée pour le site Jacobin, Stathis Kouvelakis, un des membres dirigeants de la Plate-forme de Gauche de Syriza, couvre les derniers événements, les théories qui se sont confirmées ou pas et les prochaines étapes qui attendent l’aile gauche de Syriza.
Kouvelakis saisit ici l’occasion pour réfléchir de manière plus large sur le bilan de la stratégie de la Plate-forme de Gauche, sur ce qui aurait pu être fait différemment, et sur les perspectives pour une recomposition de la gauche.
Sebastian Budgen – Quelles ont été les raisons du référendum de juillet ? Beaucoup l’ont perçu comme sorti de nulle part ; un joker qu’aurait joué le premier ministre grec Alexis Tsipras. Mais il y a beaucoup d’incertitudes quant à ses motivations — certains ont même spéculé qu’il pensait perdre.
Stathis Kouvelakis – Je pense que le référendum était une tentative de sortir du piège dans lequel était tombé le gouvernement pendant le processus de négociation.
Juil 23
Grèce : Le Parlement vote sous le chantage et la menace, par Zoé Ν. Konstantopoulou, Présidente du Parlement
Publié le jeudi, 23 juillet 2015 dans Point de vue
À M. le Président de la République, M. Prokopis Pavlopoulos
À M. le Premier ministre, M. Alexis Tsipras
Du fait de mes devoirs institutionnels, je vous signale que les conditions dans lesquelles est introduit au débat le projet de loi « Mesures urgentes de mise en œuvre de la L. 4334/2015», composé du texte déposé dans la nuit du 20 au 21 juillet 2014, comportant 977 pages, incluant tous les textes que les parlementaires doivent étudier et prendre en considération afin de former un avis et de voter selon la procédure d’urgence dans la journée en cours, et qui contient : en 1 article (article premier) les 008 articles du Code de procédure civile et ceux de la loi d’introduction du Code de procédure civile, et en un article (article 2) les 130 articles relatifs à la transposition au droit grec d’une directive de l’UE [directive sur les banques et le bail-in, entre autres, NdT] ne garantissent pas que la Constitution soit respectée, que le fonctionnement démocratique soit protégé, que le pouvoir législatif du Parlement soit exercé ni que les parlementaires votent selon leur conscience.
Juil 21
Grèce : les conséquences de la capitulation, par Eric Toussaint (CADTM)
Publié le mardi, 21 juillet 2015 dans Notre Economie et la leur