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Août 31

La bataille de Grèce, un épisode d’une guerre mondiale prolongée, par Gustave Massiah.

Publié le lundi, 31 août 2015 dans International

Les débats sur la crise grecque et sur la crise ouverte de l’Union Européenne ont suscité de très nombreux commentaires et de très nombreuses analyses. Ce débat va se prolonger d’autant que l’évolution, en Grèce et en Europe, est loin d’être achevée. Voici dix pistes de réflexions lapidaires sur le débat en cours.

gustave-Massiah1. La bataille de Grèce s’est terminée par une défaite de ceux qui refusaient les plans austéritaires.

Une défaite et une reddition pour Syriza qui avait défendu cette position. Une défaite qui va peser lourd, d’abord pour le peuple grec.

Cette bataille a donné lieu à une démonstration de force du pouvoir financier. Elle lui a permis de montrer sa puissance et sa capacité à humilier tous ceux qui lui résistent. C’est un avertissement pour tous ceux qui pensent pouvoir passer outre aux oukases.

Pour autant, la guerre n’est pas terminée, ni en Grèce, ni ailleurs. Que peut-on déjà apprendre de cette bataille.

La question de la dette est la question cruciale. C’est à partir de là que se différencient les choix possibles. Faut-il ou non suspendre unilatéralement le remboursement de la dette. La question s’est posée deux fois, à des moments décisifs ; il est possible qu’elle se repose à nouveau.

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Août 29

Grèce. Stathis Kouvelakis : « Aucune illusion sur le carcan de l’euro »

Publié le samedi, 29 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Membre de la direction d’Unité populaire, Stathis Kouvelakis détaille, pour l’Humanité, les grands axes programmatiques du parti créé par les dissidents de Syriza en vue des élections de septembre.

Athènes (Grèce), envoyé spécial. 

37787.HRQuel est le point de non-retour au sein de Syriza qui vous conduit aujourd’hui à créer un nouveau parti, Unité populaire ?

Stathis Kouvelakis. C’est à la signature de l’accord du 13 juillet. La fracture était apparue avant, quand, en l’espace de quelques jours, le « non » du référendum a été transformé en « oui » et quand le gouvernement grec est allé négocier à Bruxelles avec un mandat qui signifiait de fait l’acceptation du cadre austéritaire. Mais c’est la signature par Alexis Tsipras de l’accord qui a ouvert le processus conduisant à la scission de Syriza – il faudrait d’ailleurs parler plutôt de désintégration de Syriza. Il y a eu ensuite les deux votes au Parlement sur les deux paquets de mesures préliminaires à l’accord, puis celui sur le memorandum qui est venu sceller la rupture. Le gouvernement Tsipras a signé le memorandum sans jamais, à aucun moment, obtenir l’approbation d’une quelconque instance de Syriza. Alexis Tsipras ne peut pas se réclamer d’un seul texte, d’une seule décision qui l’autorisent à faire ce qu’il a fait ; au contraire, les rares fois où le Comité central s’est réuni depuis que Syriza est au pouvoir, il a pris des décisions qui, toutes, allaient dans le même sens : en aucun cas, nous ne signerons un memorandum. « Tout sauf ça ! » Et ce qui est arrivé, c’est précisément ce qui était en principe totalement exclu. Autant la coexistence dans un même parti de courants, de sensibilités ayant des désaccords, y compris sur la question de l’euro, était possible tant que l’objectif central du renversement des memorandums était maintenu, autant la coexistence dans un même parti de tenants de la signature d’un memorandum et d’opposants ne l’était pas. Quand Alexis Tsipras a décidé d’accepter un memorandum, il prenait dans le même geste la décision de dissoudre son parti !

Avez-vous rassemblé tous les parlementaires de Syriza qui se sont prononcés contre le nouveau memorandum ? Avec les vingt-cinq députés, au départ, d’Unité populaire, le compte n’y est pas, si ?  

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Août 26

Défendre notre paysage et notre politique alimentaire contre le « marché » de prédations. Michel BESSON & William ELIE

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Agriculture

Défendre notre paysage et notre politique alimentaire contre le «marché» de prédations

De retour de Millevaches jusqu’aux sources de la grande dépression agricole estivale, petit panorama historique de l’effondrement orchestré savamment par la FNSEA.

04-02-2011--1---Small-En à peine plus d’un demi-siècle, la France a connu de profondes mutations (économiques, démographiques, sociologiques…) et notamment dans le monde agricole : aujourd’hui, il y a moins de 600 000 exploitants agricoles en France, représentant à peine 4 % de la population active alors qu’ils étaient 10 millions d’actifs agricoles en 1945. Aucun autre secteur économique n’a connu une régression d’emplois aussi massive. La révolution verte liée à la mécanisation, à l’emploi d’engrais de synthèse dans l’agriculture, a conduit à une hausse importante de la productivité et à une concentration des terres au sein de quelques grandes fermes d’exploitations agricoles. La motorisation a transformé radicalement les méthodes de travail et les paysages par le remembrement.
Pourtant la crise structurelle que vit le monde agricole témoigne de la faillite des politiques de développement agricole, celle de l’endettement permanent et de la crise du logiciel productiviste, facteur d’érosion, de l’artificialisation et de l’épuisement des sols. La détresse des paysans masque la fuite en avant des systèmes de production et impasses sociales et environnementales. Le modèle agro-exportateur qui entretient l’illusion de «nourrir le monde» est révolu, celui-ci nous rend dépendant de la loi du marché qui broie l’emploi et siphonne les revenus. L’âge moyen des paysans est de 50 ans, leur nombre diminue de 3 % par an, les revenus sont faibles (80% autour du SMIC), l’accès à ce métier est de plus en plus difficile pour les jeunes candidats avec les barrières foncières et de transmissibilité.

Pourtant sans paysans, il n’y aura plus d’autonomie alimentaire en France et donc plus de pays !  

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Août 26

LA LUTTE S’INTENSIFIE, EN GRÈCE, CONTRE LA VENTE MASSIVE DU BIEN COMMUN ET LES IMPOSTEURS DE LA « CROISSANCE VERTE ». Yannis YOULOUNTAS

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Gauche de combat

11709743_1475707332739889_137245184573566494_nLes conséquences de l’accord du 13 juillet, puis du troisième mémorandum ne se sont pas faites attendre. La lutte contre la privatisation de 110 plages (parfois la plage unique d’un île habitée) s’organise un peu partout, notamment dans les Cyclades, après six mois de pause et d’attente vis-à-vis du nouveau gouvernement qui vient de trahir l’engagement qu’il avait pris sur ce dossier. Les premières grandes actions sont prévues début septembre, après la haute-saison touristique. Du côté d’Helleniko, au sud-est d’Athènes, la riposte juridique est privilégiée par la plupart des occupations autogérées et multiformes de l’ancien aéroport et des installations olympiques abandonnées, le tout cédé à un consortium pour une bouchée de pain.

Plus encore, la lutte s’intensifie depuis quelques jours contre la mine d’or d’Eldorado Gold* en Chalcidique (nord de la Grèce, près de Thessalonique). Voici une photo prise hier par Dimitris Kyriakopoulos. D’autres photos viennent d’être mises en ligne sur la page :
https://www.facebook.com/skouriesnogold
Aujourd’hui : convois, covoiturage et même bus** sont mis en place pour amplifier la mobilisation sur place et organiser la solidarité.

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Août 26

Liban: Que le 22 août soit la première étincelle de notre soulèvement contre le régime sectaire et capitaliste

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Libertés

 Au cours de l’hiver 2011, la participation du peuple libanais dans le soulèvement arabe s’est exprimée par des manifestations pour renverser le régime sectaire, et l’instauration d’une société et un Etat laïcs fondés sur la justice sociale et l’égalité, comme un  pas important vers un changement révolutionnaire à tous les niveaux, social, politique et économique. Mais la contre-révolution a rapidement réagi pour saboter ce processus et le pouvoir a réussi à travers ses partis à saper et à détourner ce mouvement.

Aujourd’hui, l’effervescence revient à la rue sous l’impact de la crise des déchets, qui a montré de nouveau le vrai visage du régime, éclaboussé d’ailleurs par d’innombrables scandales et débâcles, dont le pillage des richesses nationales, le détournement des biens publics et le saccage de tous les aspects de la démocratie. Sans parler de la privation des citoyens de leurs droits sociaux et économiques (comme le montre la façon de gérer les promotions et les salaires), et la mise en œuvre d’une loi dont l’application va engendrer la marginalisation et l’extrême paupérisation d’une large frange de la population, et par ailleurs permettre aux banques de piller la majeure partie du revenu national, et renforcer leur mainmise sur l’ensemble de la société.   

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Août 26

Russie : Oleg Sentsov et Alexandre Koltchenko condamnés à 20 ans et 10 ans de « camp à régime sévère »

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Libertés, No Pasaran !

1437479554Retenez ces noms : Sergueï Mikhaïlouk, Viatcheslav Korsakov et Edouard Korobenko, ce sont les « juges ». Sur la première vidéo ci-dessous ils viennent de finir la lecture du verdict. Ils quittent précipitamment la salle dès qu’Oleg Sentsov et Alexandre Koltchenko entonnent l’hymne ukrainien, hymne de liberté, hymne national chanté par l’anarchiste et le cinéaste pour annoncer que la bataille ne fait que commencer. 

Car elle ne fait que commencer. 20 ans et 10 ans ? C’est le signe d’un pouvoir qui veut faire le fort parce que monte sa peur. De son propre peuple, du peuple ukrainien, et des habitants de toutes nationalités de Crimée.

Toutes les caractéristiques d’un procès stalinien en mode grotesque – tenter de faire passer un cinéaste reconnu internationalement et un anarchiste antifasciste pour des « nazis ukrainiens », c’est digne du Ku Klux Klan faisant passer ses victimes pour des agents de la conjuration maçonnique ! – ont été réunies du côté de l’accusation. A quoi s’ajoute le caractère de démonstration poussive d’un impérialisme néocolonial et ethnique.  

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Août 26

Tribune libre : « Merci les fauxcialistes ! » Patrick MIGNARD

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Construire des alternatives, Point de vue

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Août 23

Tribune libre Michel COSTADAU.Opinion 10 : Finances

Publié le dimanche, 23 août 2015 dans Non classé, Point de vue

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOui je sais, normalement il faudrait faire le texte sur la religion. Mais, d’une part, j’ai compté que dans le texte sur l’État voyou d’Israël il y avait 35 fois le mot religion, ce qui veut dire qu’on en a déjà un peu parlé, et, d’autre part, il y a moins d’actualité sur ce sujet que sur d’autres plus chauds. Les sujets chauds c’est la Grèce, le réchauffement climatique, l’État Islamique ou l’Ukraine par exemple. Mais au-dessus de tout ça, ou en dessous, si on veut parler de dénominateur commun, il y a le renversement dans l’ordre des pouvoirs qu’a réussi la finance il y a quelques années et dont nous voyons les effets dans les sujets évoqués plus haut. Je voudrais dire finance internationale ou finance mondiale, mais justement ce ne sont que des pléonasmes, car il y a « la » finance c’est tout et elle va bien, merci.
La finance est devenue la puissance mondiale n°1, ça veut dire que tous les autres détenteurs de pouvoir, par exemple les politiques, les religieux ou les intellectuels ne sont plus maîtres de leur jeu, sauf peut-être les mafias et quelques organisations parallèles.

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Août 23

Déclaration de sortie de membres de la section locale de SYRIZA à Paris

Publié le dimanche, 23 août 2015 dans A Gauche. . . toute !, Non classé

150720-sygkentrwsi-enantia-sto-neo-mnimonio-974-1436826837-size_1000-870x418Les évolutions politiques accélérées des dernières semaines nous contraignent à rendre nos démissions de membres de SYRIZA, puisque le parti subit une mutation irréversible et  sans précédent, se transformant en parti de soutien aix mémorandums; ceci de l’exclusive responsabilité du groupe qui le dirige.

Les faits qui nous ont conduit(e)s à une telle décision sont de deux ordres essentiellement:

  1. Le détournement des textes programmatiques fondamentaux du parti (décision politique du 1er Comgrès fondateur, programme de Thessalonique) mais aussi des déclarations de programme du gouvernement qui en confirmait les orientations. SYRIZA fut le parti qui, dès le départ, a lutté contre les choix politiques imposées comme des sens uniques: les mémorandums, le néolibéralisme, le déni de démocratie. Les décisions des dernières semaines annulent les orientations essentielles de SYRIZA et conduisent le parti inéluctablement à la soumission à l’establishment autochtone et international dont SYRIZA deviendra dès à présent l’incontournable serviteur.

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Août 22

Onze points mélancoliques sur le devenir de la situation grecque, par Alain Badiou

Publié le samedi, 22 août 2015 dans Point de vue

arton38451 On avait cru comprendre que Syriza, vainqueur des élections en Grèce, avait pour mot d’ordre un vigoureux «non» à l’austérité ; qu’il allait donc refuser catégoriquement toutes les conditions antisociales, régressives, portant atteinte aux principes les plus élémentaires de l’aspiration à l’égalité et à une vie populaire acceptable, dont les autorités financières diverses et leur couverture européenne faisaient la condition de leurs prêts. Beaucoup se réjouissaient alors de la possibilité qu’émerge, en Europe, une orientation politique enfin absolument différente du consensus réactionnaire dans lequel tous les Etats, depuis trente ans, maintiennent leurs opinions publiques, de gré ou de force. 

2 Bien entendu, on pouvait déjà trouver bien des arguments pour modérer cette espérance. Ne serait-ce que ce mot très malheureux, «austérité», qui laissait entendre qu’on pourrait avoir son contraire (qui est quoi ? le «bien-être» ?) sans changer grand-chose. Alors que tout semblait indiquer que les adversaires, les gens au pouvoir et leurs commanditaires de l’économie sauvage mondialisée, n’avaient pas la moindre intention de changer quoi que ce soit, et entendaient même consolider et aggraver la tendance dominante dont ils sont les gestionnaires et les profiteurs. On remarquait aussi le péril que représentait l’acceptation, pour parvenir au pouvoir, de règles immuables : élections, majorités incertaines, peu de contrôle sur l’appareil d’Etat, encore moins sur les puissances financières, tentation organisée du compromis corrupteur, bref, une marge de manœuvre très étroite. Et enfin on voyait que Syriza n’entretenait pas vraiment, avec la masse des gens, des liens politiques étroits et organisés : son succès était un succès d’opinion, versatile par définition, et surtout incontrôlé, sans garantie contre l’assaut, interne comme externe, des opportunismes pour lesquels parvenir au pouvoir et y rester est la seule règle. Pour toutes ces raisons, j’appartenais au camp des sceptiques.

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