Août 26
Publié le
mercredi, 26 août 2015 dans
Agriculture
Défendre notre paysage et notre politique alimentaire contre le «marché» de prédations
De retour de Millevaches jusqu’aux sources de la grande dépression agricole estivale, petit panorama historique de l’effondrement orchestré savamment par la FNSEA.
En à peine plus d’un demi-siècle, la France a connu de profondes mutations (économiques, démographiques, sociologiques…) et notamment dans le monde agricole : aujourd’hui, il y a moins de 600 000 exploitants agricoles en France, représentant à peine 4 % de la population active alors qu’ils étaient 10 millions d’actifs agricoles en 1945. Aucun autre secteur économique n’a connu une régression d’emplois aussi massive. La révolution verte liée à la mécanisation, à l’emploi d’engrais de synthèse dans l’agriculture, a conduit à une hausse importante de la productivité et à une concentration des terres au sein de quelques grandes fermes d’exploitations agricoles. La motorisation a transformé radicalement les méthodes de travail et les paysages par le remembrement.
Pourtant la crise structurelle que vit le monde agricole témoigne de la faillite des politiques de développement agricole, celle de l’endettement permanent et de la crise du logiciel productiviste, facteur d’érosion, de l’artificialisation et de l’épuisement des sols. La détresse des paysans masque la fuite en avant des systèmes de production et impasses sociales et environnementales. Le modèle agro-exportateur qui entretient l’illusion de «nourrir le monde» est révolu, celui-ci nous rend dépendant de la loi du marché qui broie l’emploi et siphonne les revenus. L’âge moyen des paysans est de 50 ans, leur nombre diminue de 3 % par an, les revenus sont faibles (80% autour du SMIC), l’accès à ce métier est de plus en plus difficile pour les jeunes candidats avec les barrières foncières et de transmissibilité.
Pourtant sans paysans, il n’y aura plus d’autonomie alimentaire en France et donc plus de pays !
(suite…)