La signature le 13 juillet d’un accord mettant la Grèce sous tutelle et imposant des mesures d’austérité inouïes constitue une débâcle politique pour un gouvernement qui avait été élu pour restaurer la souveraineté populaire et en finir avec les politiques néolibérales. Quelles leçons peut en tirer pour l’avenir la gauche de transformation sociale et écologique ? Quatre points sont à souligner. 1. Le premier concerne le champ stratégique européen. La Grèce a eu à affronter la coalition de tous les États européens et des institutions européennes. En face, les mouvements de soutien au peuple grec sont restés limités et n’ont pas permis de peser sur le cours des choses. Cette situation renvoie à un échec historique, celui de la construction d’un mouvement social européen capable d’agir comme force unifiée face aux institutions européennes.
La disparition du Forum social européen, la faiblesse du processus qui l’a remplacé (l’Altersummit), la carence totale de ce géant aux pieds d’argile qu’est de la Confédération européenne des syndicats ont empêché l’émergence d’un contre-pouvoir à l’échelle européenne alors même que les politiques se décident essentiellement à ce niveau. Face à cet échec, la tentation est grande d’abandonner le terrain européen. L’exemple de la Grèce vient de nous rappeler qu’une rupture au niveau national peut être étouffée en l’absence d’appui dans d’autres pays. La construction d’un mouvement social européen capable de faire contrepoids aux institutions européennes est décisive pour rééquilibrer les rapports de forces en Europe, même si d’expérience nous savons que cela ne sera pas facile.
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