« La dynamique de la gauche est de se construire dans les mouvements réels » par Mahmoud RACHEDI, secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST) Algérie –
Les difficultés de la situation en Grèce et l’importance crucial du rôle de Syriza en tant que parti, par Antonis Ntavanello
Grèce. Les échéances s’approchent. Le programme et l’action, par Charles-André Udry
L’entretien que nous publions ci-dessous du ministre de la Reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie, Panagiotis Lafazanis, une figure du Courant de gauche de Syriza – un courant peu structuré et hétérogène –, traduit la distance entre des convictions effectives de Lafazanis et les orientations d’un gouvernement qui représente une addition de «points de vue» plus qu’une structure ayant un agenda clair et précis. Et il ne cesse de plier, pas à pas, face à l’Union européenne (UE). Certes avec des hésitations et des sursauts de divers ministres et même d’Alexis Tsipras, du moins dans ses déclarations au sein des instances de Syriza.
De fait, le gouvernement de Tsipras – en fait un gouvernement de coalition – met les vastes secteurs de la population qui le soutiennent encore dans une position de complète passivité politique: tous les deux jours, ils attendent les «résultats» d’une réunion à Berlin, à Moscou, à Pékin, à Bruxelles…
(suite…)
Chez EELV, on sort l’arme lourde, par Guillaume LIEGARD (publié dans Regards)
Une nouvelle fois écartelé entre les partisans d’une alliance à sa gauche, ceux d’un retour au gouvernement et ceux de l’autonomie, le parti écologiste accrédite de plus en plus le scénario de sa scission. Laquelle aurait le mérite de le sortir de son impasse.
En mars 2014, la sortie du gouvernement des écologistes avait été l’objet d’un âpre débat au sein de la direction d’EELV. Depuis lors, une forme de guerre de basse intensité, comme on dit en géopolitique, couvait. De petites phrases assassines en remarques acides, trois camps se sont clairement affirmés : ceux qui souhaitent la participation au gouvernement de Manuel Valls, ceux qui envisagent un rapprochement avec le Front de gauche, et entre les deux un groupe intermédiaire plutôt porté sur une politique de l’autonomie des écologistes.
Lola SANCHEZ (Podemos) : « La victoire n’est qu’une question de temps »
Lola Sanchez était en France pour y parler du Traité transatlantique et de la place des femmes en politique. À trente-sept ans, elle a fait de sa place dans l’hémicycle européen l’endroit idéal pour lutter – lutter avant tout pour le peuple, pour la justice et l’égalité des droits. Nous l’avons rencontrée afin de discuter des gauches européennes, malmenées par la Troïka, mais aussi de Podemos.
Regards. Dans El Pais, Jean-Claude Juncker a affirmé que les propositions de Podemos sont « incompatibles avec les règles européennes ». Après la Grèce de Syriza, la Commission européenne attaque de front l’Espagne de Podemos. Que répondez-vous à cela ?
Lola Sanchez. La Commission européenne se rend compte que quelque chose bouge dans les sociétés européennes, quelque chose qui va à l’encontre des politiques d’austérité. Ce qui s’est passé en Grèce est un exemple, car les institutions sont en capacité de menacer et d’attaquer la Grèce plus qu’elles ne pourront le faire avec un futur gouvernement de Podemos en Espagne. L’Espagne est en effet la quatrième économie de l’Union européenne et personne ne pourra nous menacer de la sorte. Nous nous ferons plus fermes et nous viendrons au secours des Grecs. Ce que Juncker démontre, c’est que, bien évidemment, le projet politique de Podemos n’est pas compatible avec les règles actuelles de l’UE. Nous ne sommes pas antieuropéistes, ni contre la monnaie unique. Nous sommes contre ce modèle d’Europe, un modèle fait pour les grands pouvoirs économiques, pour les banques. Ce n’est pas pour ça qu’est née l’Europe, en théorie, elle est faite pour autre chose, pour le peuple.
Tribune libre : Manolis GLEZOS : « Je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion »
Tribune libre : En Grèce, après les négociations à Bruxelles, tout reste à faire. Par Amélie Poinssot – Mediapart.fr
L’accord trouvé avec l’Eurogroupe est un recul important sur les promesses de campagne de Syriza. Mais ce n’est pas une abdication : le gouvernement Tsipras a dû négocier ferme avec ses partenaires européens. Le résultat est un cocktail de réformes destinées à répondre aux demandes des Européens et de mesures pour faire face à la crise humanitaire qui touche le pays. Explications.
Il a fallu reculer. Après des semaines d’allers et retours entre Athènes et Bruxelles, de pression de certains pays de la zone euro, Allemagne en tête, le gouvernement Tsipras a toutefois sauvé les meubles. Si toutes les promesses de campagne de Syriza ne sont pas dans l’accord signé avec les partenaires de la zone euro, les plus importantes y figurent, en particulier les mesures de lutte contre la crise humanitaire.
Tribune libre : « Un Syriza à la française est-il possible ? », par Guillaume Liégard (Regards)
La « révolution » politique qu’incarne Syriza depuis sa prise de pouvoir suscite un espoir qui se confronte, en France, au constat de tout ce qui nous sépare d’un tel scénario. Que faudrait-il pour qu’il advienne ici, fût-ce sous une forme différente ?
La victoire de Syriza, les premiers pas du gouvernement Tsipras ont soulevé un immense espoir qui dépasse largement les frontières grecques. Pour la première fois, un parti authentiquement de gauche a remporté les élections dans un pays de la zone euro et entend, dans un contexte ô combien difficile, appliquer son programme.
Des marges de manœuvres, il y en a !
Élu depuis près d’un mois, le gouvernement grec a d’abord fait sensation sur la scène européenne en entendant (incroyable !) respecter la volonté populaire. Les premières mesures, sur le terrain de l’immigration, le montant du salaire minimum ou le rétablissement de la législation du travail, ont démontré une rupture avec tous les gouvernements précédents.
Teresa RODRIGUEZ, l’autre visage de Podemos – Un reportage du journal Le Monde.fr
On comprend mieux la profonde gravité qui habite Teresa Rodriguez lorsqu’on la voit se faire apostropher par une passante, au détour d’une venelle colorée de Séville, ce vendredi 13 février au petit matin.
« C’est bien toi, Teresa ? demande la femme, l’air de ne pas en revenir. J’ai déjà voté pour Podemos aux européennes et je voterai pour toi aux élections en Andalousie. Il n’y a que Podemos qui puisse nous sauver et changer ce pays. » »
Le regard sombre et soucieux de la jeune politicienne de 34 ans, un bref instant, s’éclaire. Elle étreint la passante en lui promettant de faire « « tout [s]on possible » » pour ne pas décevoir les attentes, puis reprend son chemin, solennelle. « « Podemos a une responsabilité énorme » », souffle-t-elle.
Inconnue jusqu’aux élections européennes de mai 2014, Teresa Rodriguez est devenuel’un des visages de Podemos (« Nous pouvons ») lorsque le parti antiaustérité a remporté, quatre mois après son lancement, en janvier, cinq sièges d’eurodéputé – dont le sien – et 1,2 million de voix, bouleversant l’échiquier politique en Espagne.
Grèce : une séquence cruciale, par Stathis Kouvelakis
Il est certainement très difficile d’avoir une vision claire sur la situation actuelle des négociations , « négociations » étant un oxymore, étant donné la criante asymétrie dans le rapport de force et le fait qu’une des parties a une arme (la Banque Centrale Européenne) pointée sur sa tâte.
Ce qui est certain, quoi qu’il en soit, c’est que le gouvernement grec a reculé sur des points cruciaux, en particulier sur certains de ses engagements envers le peuple qui l’a placé aux affaires.
(suite…)