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Août 10

Grèce. Réflexions après la défaite, par Alexis Cukier

Publié le lundi, 10 août 2015 dans Point de vue

43bb07bff44fb9697ccbb535141ad060Les six premiers mois du gouvernement conduit par Syriza ont constitué une séquence politique d’une importance décisive pour l’avenir de la Grèce et des gauches radicales européennes. Le résultat est manifeste : le gouvernement d’Alexis Tsipras a échoué à amorcer la mise en œuvre d’une politique alternative à l’austérité et au néolibéralisme. Il a capitulé devant la stratégie de diktat politique et d’asphyxie économique des institutions européennes en acceptant un troisième mémorandum dont les conséquences économiques (par exemple la hausse de la TVA) et politiques (notamment le retour de la Troïka à Athènes) désastreuses sont déjà tangibles. C’est une catastrophe pour la Grèce et pour l’ensemble des forces sociales et politiques européennes progressistes qui s’était engagé aux côtés du gouvernement grec dans la lutte contre l’Europe néolibérale. Il est urgent d’analyser les causes de cette défaite, afin que telle débâcle politique ne puisse plus se réitérer, et que la poursuite de la destruction économique et politique de la Grèce par un gouvernement issu d’un parti de la gauche radicale puisse au moins nous servir de leçon de réalisme pour l’avenir.

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Août 9

«Non à la mutation mémorandaire de SYRIZA» Par Antonis Ntavanellos

Publié le dimanche, 9 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Le texte que nous publions ci-dessous, écrit le 31 juillet, s’adresse aux membres de SYRIZA. Il est rendu, par des parenthèses, le plus explicite possible.

Les développements au sein de SYRIZA seront déterminés par de nombreux points d’ordre différent.

ntavanellos14111113951. Solidarité [contre les attaques calomnieuses]. Ces derniers jours, il est clair qu’une campagne politico-journalistique a visé des dirigeants de SYRIZA qui, sous diverses formes, ont manifesté leur désaccord avec le troisième mémorandum [Memorandum of understanding signé le 13 juillet 2015]. Il s’agit de Panagiotis Lafazanis [ex-ministre de la Reconstruction productive et de l’Energie], Nadia Valavani [vice-ministre des Finances ayant démissionné], Zoé Kostantopoulou [présidente du parlement] et Yanis Varoufakis [ministre des Finances démissionnaire]. Il est remarquable que SYRIZA en tant que parti, officiellement, a maintenu le silence face à des attaques immorales. Nous demandons que le parti exerce son pouvoir et son influence, afin de mettre fin à ces procédés. Des membres de la direction de SYRIZA devraient avoir à l’esprit le modèle de 1981 concernant le PASOK [ Andreas Papandréou, en 1981, a gagné les élections face au dirigeant de la Nouvelle Démocratie, Georgios Rallis; à cette date, il était dit que la Grèce disposait de «son premier gouvernement socialiste»]. Ils devraient apprendre comment, à l’époque, des procédés  similaires (complicités entre les secteurs du parti, les médias et des services de l’Etat) ont fonctionné contre des dirigeants du PASOK qui étaient identifiés à des traditions ou des pratiques plus radicales. Nous ne devons pas permettre qu’un tel processus se reproduise à l’intérieur de SYRIZA [référence est faite ici que des éléments des campagnes de dénigrement proviendraient de membres du cercle gouvernemental resserré de SYRIZA].

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Août 6

L’affrontement inévitable, par Pierre KHALFA.

Publié le jeudi, 6 août 2015 dans Point de vue

La signature le 13 juillet d’un accord mettant la Grèce sous tutelle et imposant des mesures d’austérité inouïes constitue une débâcle politique pour un gouvernement qui avait été élu pour restaurer la souveraineté populaire et en finir avec les politiques néolibérales. Quelles leçons peut en tirer pour l’avenir la gauche de transformation sociale et écologique ? Quatre points sont à souligner. 

1. Le premier concerne le champ stratégique européen. La Grèce a eu à affronter la coalition de tous les États européens et des institutions européennes. En face, les mouvements de soutien au peuple grec sont restés limités et n’ont pas permis de peser sur le cours des choses. Cette situation renvoie à un échec historique, celui de la construction d’un mouvement social européen capable d’agir comme force unifiée face aux institutions européennes.
La disparition du Forum social européen, la faiblesse du processus qui l’a remplacé (l’Altersummit), la carence totale de ce géant aux pieds d’argile qu’est de la Confédération européenne des syndicats ont empêché l’émergence d’un contre-pouvoir à l’échelle européenne alors même que les politiques se décident essentiellement à ce niveau. Face à cet échec, la tentation est grande d’abandonner le terrain européen. L’exemple de la Grèce vient de nous rappeler qu’une rupture au niveau national peut être étouffée en l’absence d’appui dans d’autres pays. La construction d’un mouvement social européen capable de faire contrepoids aux institutions européennes est décisive pour rééquilibrer les rapports de forces en Europe, même si d’expérience nous savons que cela ne sera pas facile. 
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Août 6

Cercle de Silence, samedi 8 août, 10h30 à 11h30 quai de l’Arnette face à la mairie de Mazamet

Publié le jeudi, 6 août 2015 dans Anti Racismes, Libertés

Cercle-Silence-300x292Samedi 8 août, nous nous réunirons comme tous les 2èmes samedis du mois au milieu du marché de Mazamet pour que les Droits des étrangers soient respectés en France et en Europe

samedi 8 août, 10h30 à 11h30 quai de l’Arnette face à la mairie de Mazamet

Le projet de loi « Droit des étrangers », adopté le 23 juillet en première lecture à l’Assemblée nationale, s’inscrit globalement dans la même logique que les lois mises en place par la précédente majorité, les aggravant même parfois. Nos organisations demandent une révision du texte qui garantisse le respect des droits fondamentaux des personnes étrangères.

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Août 5

(f)ESTIVES 2015 de l’Objection de Croissance du 19 au 23 août à MERLIMONT (62)

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Construire des alternatives

Août 5

Grèce : Alexis Tsipras s’explique : « Le peuple grec a tenté de s’échapper de la prison de l’austérité. Rattrapé, il a été placé à l’isolement « 

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Point de vue

tsipras_syrizaAfin de bien comprendre les débats qui agitent Syriza en ce moment et qui intéressent toute la gauche radicale, nous publions cet interview d’Alexis Tsipras. Le 29 juillet, le Premier ministre grec s’exprimait longuement à l’antenne de Sto Kokkino. L’entretien, conduit par Kostas Arvanitis, le directeur de cette radio proche de Syriza, offre un éclairage inédit sur cinq mois d’une négociation aux allures de guerre d’usure avec les créanciers d’Athènes et les « partenaires » européens. Avec l’autorisation de nos confrères, nous en publions ici la retranscription intégrale.  

Parlons de ces six mois de négociations. Quel bilan en tirez-vous ?

Alexis Tsipras. Il faudra en tirer les conclusions de façon objective, sans s’avilir ni s’auto-flageller car ce fut un semestre de grandes tensions et de fortes émotions. Nous avons vu remonter en surface des sentiments de joie, de fierté, de dynamisme, de détermination et de tristesse, tous les sentiments. Je crois qu’au bout du compte si nous essayons de regarder objectivement ce parcours, nous ne pouvons qu’être fiers, parce que nous avons mené ce combat. Et parce que les combats perdus d’avance ne sont que ceux que l’on ne livre pas. Nous avons tenté, dans des conditions défavorables, avec un rapport de force  difficile en Europe et dans le monde, de faire valoir la raison d’un peuple et la possibilité d’une voie alternative. Au bout du compte, même si ces rapports de forces étaient déséquilibrés, même si les puissants ont imposé leur volonté, ce qui reste c’est l’absolue confirmation, au niveau international, de l’impasse qu’est l’austérité. Cette évolution façonne un tout nouveau paysage en Europe. L’Europe n’est pas la même après le 12 juillet. Quand Jürgen Habermas lui-même affirme que l’Allemagne a détruit une stratégie de cinquante ans, une stratégie de l’imposition par la persuasion et non par la force, je pense que ce sont des mots qu’il nous faut écouter.

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Août 5

GRECE : Stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage ! Míkis THEODORAKIS

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Gauche de combat

mikis_theodorakisMíkis Theodorákis vient de publier un nouveau manifeste aussitôt approuvé par de nombreuses autres personnalités en Grèce. Les mots sont bien pesés. Par son appel, il demande à « faire respecter toute la volonté du peuple grec, comme il s’est exprimé lors du référendum du Dimanche 5 Juillet 2015 et, ainsi, stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage « .

Parmi les premiers signataires du texte, et à part Geórgios Kasimatis, professeur de droit constitutionnel à l’université d’Athènes, se sont joint à l’appel, Yórgos Vichas (cardiologue, membre du conseil de l’ordre des médecins d’Athènes, initiateur du centre médical solidaire d’Ellinikón et candidat non élu de Syriza aux élections législatives du 25 janvier 2015), Státhis Kouvelákis (professeur au King’s College de Londres et membre du comité central de Syriza), Dimítris Belandís (avocat et membre du comité central de Syriza), Katerina Thanopoúlou ( membre du comité central de Syriza et vice-présidente de la région Attique), Státhis (caricaturiste), Thémos Stoforopoulos (ambassadeur) et Mihális Stylianou (journaliste, directeur de la radio diffusion française en langue grecque pendant la dictature des colonels).

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Août 4

La fin de l’Europe. Cédric DURAND

Publié le mardi, 4 août 2015 dans Notre Economie et la leur

Dans cet article initialement paru sur le site états-unien Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.

Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).

 

DSCN0161 -Medium-Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise  continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.

Comme le déclarait il y a quelques mois Ada Colau, la maire nouvellement élue de Barcelone à la tête d’une coalition inspirée des Indignés :

 « De cette crise, personne ne sortira comme avant. Ce qui nous attend, c’est, au choix, un horizon féodal, avec une augmentation brutale des inégalités, une concentration sans précédent des richesses, de nouvelles formes de précarité pour la majorité des citoyens. Ou alors, une révolution démocratique, où des milliers de personnes s’engagent, pour changer la fin du film ».

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Août 3

Échelle du monde, crise de civilisation, peuple et luttes. Philippe ZARIFIAN

Publié le lundi, 3 août 2015 dans Point de vue

Voici ci-dessous,  un texte que j’ai écrit en 2005 et qui me semble rester d’actualité.

Philippe ZARIFIAN

Échelle du monde, crise de civilisation, peuple et luttes.

1. Crise de civilisation ?

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Peinture de KALIE

Nous avons l’impression – mais nous sommes loin de pouvoir entièrement le rationaliser – que nous vivons une crise d’une profondeur considérable. Nous risquons bien davantage de la sous-estimer que de la surestimer. Quelque chose meurt, dans la trajectoire de la civilisation occidentale, elle-même devenue beaucoup trop influente pour ne pas entraîner dans son sillage les autres espaces civilisationnels.

Meurt d’abord, mais selon d’incessants soubresauts, à la manière d’un dragon blessé, tout le systémisme économique, toute l’énorme machinerie fonctionnelle que le capitalisme, comme rapport social, a engendré. Ce que Deleuze qualifiait d’axiomatique, régulant des flux sans codes et sans territoires, est aussi un vaste mécanisme fonctionnalisant la vie humaine, lui assignant place, rôle, résultats, finalités, et rejetant tout ce qui n’est pas fonctionnellement utile dans une période donnée.

Marx a visé juste en parlant des capitalistes comme des « fonctionnaires » du capital, ou encore en les désignant comme « porteurs » du capital. Le systémisme n’aura pas été un choix théorique, mais une analyse lucide de la « mise en système » d’un fonctionnement qui ne répond à aucune volonté spécifique, qui s’auto-entretient avec une formidable efficacité, un vaste automate auquel jamais personne, dans les phases antérieures de notre civilisation, n’aurait pu penser.

Certes, il aura fallu que certaines passions correspondantes se développent et prennent de l’ampleur socialement : le culte protestant du travail, l’appât du gain, voire la morale utilitariste.

Mais elles n’ont jamais été centrales.

 

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Août 1

Syriza (Grèce) : « Nous faisons face à une lourde défaite ; à l’effondrement d’une stratégie particulière », par Antonis Ntavanellos

Publié le samedi, 1 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Intervention au meeting public, le 27 juillet à Athènes, de la Plateforme de Gauche de Syriza [1].


Camarades,

ntavanellos1411111395Merci à Iskra pour l’invitation et je voudrais lui souhaiter, avec l’ensemble des forces de la plate-forme de gauche, avec les plus larges composantes de la gauche radicale au sein de SYRIZA, mais aussi avec celles se situant en dehors de ses rangs, de trouver l’énergie et la fermeté pour faire face à un défi qui a des dimensions historiques.
Nous sommes confrontés à un accord où chaque militant du mouvement ouvrier, chaque combattant des mouvements plus large de résistance sociale, chaque militant de la gauche politique, ne pourrait que le caractériser comme un nouveau mémorandum [le troisième « MoU – Memorandum of Understanding » qui implique donc prétendu accord entre la Commission européenne, agissant au nom des Etats membres de l’Eurozone et la République hellénique].

Et même un mémorandum plus dur :

• équipé d’un turbo TAIPED [TAIPED : Hellenic Republic Asset Development Fund ; le fonds chargé « de valoriser et de vendre » les biens publics dans le cadre du programme [2] privatisations] ;

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