Ne signez pas l’accord sur les retraites complémentaires !
Osez le féminisme !, le Planning familial, la Fondation Copernic, Attac et les Effronté-e-s, etc (1) interpellent les organisations syndicales qui se sont prononcées en faveur de la réforme des retraites complémentaires pour qu’elles ne signent pas cet accord.
« Le projet d’accord prévoit que sur les 6 milliards de financement nécessaires, l’essentiel (environ 90 %) sera supporté par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Or, les sacrifices que vous leur imposez seront particulièrement discriminants pour les femmes. »
Lettre ouverte à Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT; Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC; Philippe Louis, président confédéral de la CFTC
Vos organisations défendent les intérêts des salarié-e-s, femmes et hommes, et se sont toujours déclarées attachées à faire de l’égalité professionnelle une réalité. Or vous vous apprêtez à signer un accord sur les retraites complémentaires Agirc et Arrco qui, s’il était mis en oeuvre, aboutirait à pénaliser encore plus fortement les femmes.
Le projet d’accord prévoit que sur les 6 milliards de financement nécessaires, l’essentiel (environ 90 %) sera supporté par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Or, les sacrifices que vous leur imposez seront particulièrement discriminants pour les femmes.
Comme vous le savez, malgré 8 lois successives, les femmes en France gagnent toujours 27% de moins que les hommes, tout temps de travail confondu. Or qui dit inégalités salariales, dit faibles pensions de retraites : les femmes ont ainsi des pensions inférieures de 40% à celles des hommes. Elles ont encore aujourd’hui des carrières plus courtes que les hommes, elles partent en retraite en moyenne plus tard que les hommes (à 62,6 ans dans le régime de base contre 61,9 ans pour les hommes).
Toute augmentation de la durée de cotisation exigée pour avoir une pension à taux plein les pénalise donc plus fortement.
Grèce, le bras de fer européen. L’économiste James Galbraith raconte les coulisses du plan B grec. Mediapart.
De février à juillet, l’économiste James Galbraith a été à Athènes pour travailler aux côtés de « son ami » Yanis Varoufakis, alors ministre des finances. Il raconte les débats autour d’un éventuel plan B et la sortie de l’euro. « On s’est exagéré les difficultés. Pour la prochaine fois, on saura comment faire », dit-il. L’économiste en est persuadé : il y aura une prochaine fois en Grèce ou ailleurs.
Le budget 2016 est régressif, et illusoire, par Thomas Coutrot et Pierre Khalfa
En pariant sur le retour de la croissance et des investissements, le gouvernement ignore la perpétuation des causes de la crise : une demande insuffisante, la financiarisation des entreprises, les limites de notre modèle de développement.
Le projet de loi de finances pour l’année 2016 est à la fois régressif et illusoire. Régressif quand il prévoit 16 milliards d’euros de nouvelles coupes budgétaires, frappant la Sécurité sociale, les collectivités territoriales et l’Etat lui-même. Illusoire quand il est construit sur une prévision imprudente de croissance (1,5 % en 2016).
Il prolonge le budget précédent qui programmait sur trois ans un cadeau de 41 milliards d’euros aux employeurs et un plan d’économies de 50 milliards d’euros. Les économies supplémentaires sur la Sécurité sociale donneront donc lieu à de nouvelles attaques contre l’hôpital public, les remboursements de médicaments et de soins. Et cela alors que, selon la Cour des comptes (rapport de septembre 2014), la fraude des employeurs au paiement des cotisations sociales serait comprise entre 20 et 25 milliards d’euros, plus de deux fois le déficit prévu en 2015.
Budget 2016 : des engagements à géométrie variable, par Philippe LEGE
Pour le ministre de l’Économie, Michel Sapin, le budget 2016 est « celui des engagements tenus ». Mais auprès de qui le pouvoir actuel estime-t-il devoir rendre des comptes ? François Hollande n’avait-il pas promis, le 9 septembre 2012, « d’inverser la courbe du chômage d’ici un an » ?
Depuis lors, elle n’a cessé de s’élever. On compte désormais 5,4 millions d’inscrits à Pôle Emploi (cat. A, B et C). Le niveau du chômage de longue durée est particulièrement préoccupant : 2,4 millions de personnes sont privées d’emploi depuis plus d’un an ; 1,3 million depuis plus de deux ans. Le projet de loi de finances (PLF) 2016 n’est absolument pas conçu pour y remédier[1].
En revanche, il alloue d’énormes cadeaux fiscaux aux entreprises alors que rien de tel ne figurait dans le programme du candidat Hollande. Ce dernier avait renié en quelques mois ses engagements électoraux et se présentait dès le 15 septembre 2013 comme « le président des entreprises » garant de la restauration de confortables profits. C’est surtout cet engagement-là qu’il s’évertue à tenir.
MIGRATIONS ET CHANGEMENT : Et si les mouvements migratoires actuels étaient un facteur de changement ! Patrick MIGNARD
L’Histoire est essentiellement faite de mouvements migratoires, déplacements de populations, mélanges de peuples. Leur importance et spécificités ont toujours provoqué des craintes, des interrogations, des rejets, des conflits suivis dans la plupart des cas d’intégration, voire d’assimilation. Tous ces mouvements ont entraîné des changements dont nous sommes toutes et tous les produits.
Nos sociétés « occidentales développées », ne font pas exception. De manière indirecte ressurgissent des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse, ou plutôt, auxquelles nous ne voulons pas donner de réponse. La pression du changement nous oblige à nous interroger sur nous-mêmes.
Deux exemples :
Le logement
Depuis des dizaines d’années, le problème du logement est récurrent. Tous les Pouvoirs, quelque soit leur couleur politique, qui se sont succédé à la tête de l’État, ont assuré pouvoir résoudre ce problème. Il n’a jamais été résolu. Il est de notoriété publique que des milliers de sans-logis dorment dans nos rues alors que des milliers de mètres carrés de logement sont inoccupés. La démonstration en a été maintes fois faite par des associations comme le DAL (Droit Au Logement). Jamais les politiciens en situation de décider n’ont pris au sérieux – sinon pour les dénoncer – les actions d’occupation de locaux vides. Jamais ils n’ont utilisé de manière appropriée la loi de réquisition qui existe depuis plus de soixante ans… rejetant dans l’illégalité les squatteurs.
Grèce : l’analyse de Yanis Varoufakis
Alexis Tsipras a arraché une victoire retentissante après la défaite humiliante de Juillet devant la Troïka des créanciers de la Grèce. Défiant les partis d’opposition, les sondeurs d’opinion et les critiques dans ses rangs (y compris de moi-même), il a obtenu une majorité réduite mais réelle. La question est de savoir s’il peut à la fois rester à son poste et exercer le pouvoir.
Les plus grands perdants ont été les petits partis représentant les extrêmes du débat après le référendum. Unité Populaire n’est pas parvenu à exploiter la souffrance ressentie par une majorité des électeurs du « Non » après que Tsipras eut adopté un accord qui réduit la souveraineté nationale et accroît le niveau déjà terrible de l’austérité. Potami, un parti réformiste chéri de la Troïka, a également échoué à rallier le plus petit vote «Oui». Avec Tsipras conquérant d’un nouveau genre, maintenant fermement la barre du programme de la Troïka, les partis pro-Troïka n’avaient rien à offrir.
Le plus grand gagnant est la Troïka elle-même. Au cours des cinq dernières années, les projets de loi de la Troïka sont passés par le parlement avec des majorités ultra-minces, procurant des nuits blanches à leurs auteurs. Maintenant, les projets de loi nécessaires au troisième Mémorandum passent avec de confortables majorités, car Syriza s’y est engagé. Presque tous les députés de l’opposition (à l’exception des communistes du KKE et les nazis de l’Aube dorée) votent pour eux.