Tribune libre : 17 octobre 1961 – 17 octobre 2015 : Texte du MRAP 50
Chaque année, nous sommes trop peu nombreux à ne pas oublier les massacres du 17 octobre 1961. C’est pourtant une date qui appartient à notre histoire commune. L’instrumentalisation de l’histoire du conflit algérien alimente la guerre des mémoires. C’est sans doute la cause principale de cette indifférence. Dans le contexte actuel, c’est un constat inquiétant. En effet, le climat politique dans notre pays est singulièrement racialisé et en proie à l’islamophobie. C’est tout autant inquiétant au regard du discours politique mensonger sur l’immigration. La finalité de ce discours est largement de monter une partie du peuple contre l’autre. La finalité de ce discours est d’exciter la fraction la plus raciste et la plus réactionnaire de l’électorat. Tout au contraire, relier les questions de la vérité historique, de la paix et des migrations, permettrait aux citoyens de comprendre et de relever les défis de demain.
S’agissant du 17 octobre 1961, un fossé existe entre la vérité et une trop longue amnésie complète. Ce fossé est révélateur de la manière dont une société s’accommode, ou pas, de la violence d’Etat. Ce fossé est révélateur du mensonge. Ce fossé est révélateur des morts politiques. Ce fossé est révélateur de ce que la société fait des souvenirs. Tous les ans, nous sommes présents avec la même volonté : parvenir à une acceptation, pleine et entière, de ce qui s’est passé ce jour là. Dans l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale, le 17 octobre 1961 a une place particulière. C’est est la répression d’Etat la plus violente que n’ait jamais provoqué une manifestation de rue. L’occultation de cette violence alimente, encore et toujours, le retour du refoulé. C’est une évidence, en France, la vérité sur la colonisation reste un combat toujours inachevé. Malheureusement ces dernières années, le refus de regarder en face le passé colonial a progressé. Cette dénégation s’explique par la soit disant « repentance », dont relèverait toute reconnaissance des exactions coloniales.
Le 17 octobre 1961 est un crime raciste hautement symbolique de la violence coloniale tout entière.
Israël – Palestine : l’intifada des couteaux, par Michel Warshawski
Le couteau de cuisine – l’arme du désespoir
« Troisième Intifada »? s’interrogent les éditorialistes. La question me semble sans grande importance: ce qui est certain par contre, c’est que nous sommes témoins de la fin d’une longue période de calme relatif en Cisjordanie occupée, en particulier a Jérusalem et dans sa grande banlieue. Un calme relatif lie a l’attente d’un éventuel débouché des initiatives diplomatiques menées par Mahmoud Abbas sous les conseils-pressions des Etats-Unis et des pays de l’Union Européenne.
Tout semble indiquer que le long sursis donne au Président palestinien par sa propre population touche a sa fin. Abou Mazen n’a rien obtenu, ne serait-ce que dans le domaine du symbolique. Au contraire, il s’est attrapé des gifles humiliantes de la part d’un gouvernement israélien qui se refuse même a faire semblant de jouer dans la pièce tragico-grotesque que l’on nomme « processus de paix ».
Les dernières provocations israéliennes se sont passées sur l’Esplanade des Mosquées, le site le plus sensible pour les Palestiniens (et pour un milliard et demi de musulmans a travers le monde) sous la forme de parades musclées de la part de plusieurs ministres et députés de la droite au pouvoir, et la profanation d’el Aqsa par les forces de police israéliennes.
Si l’on s’obstine a appeler les événements actuels « Intifada », il est vraisemblable qu’on la nommera l' »Intifada des couteaux », c’est-à-dire une longue série d’initiatives individuelles ou des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart, s’en prennent a des soldats ou a des civils israéliens avec un couteau, un cutter ou même un tournevis. Ils savent qu’ils risquent leur vie, d’autant que Netanyahou et ses sbires ont appelé la population à s’armer et à tirer sur ceux qui attaquent des Juifs, « tirer pour tuer » ont-ils insisté. (suite…)
Quand les chemises tombent, les masques aussi par Guillaume ETIEVANT (Fondation COPERNIC)
Les salariés d’Air France qui ont arraché la chemise de deux cadres dirigeants ont dévoilé bien plus que leurs torses. Ils ont ce faisant contribué à mettre en lumière la tragédie des plans sociaux qui s’imposent aux salariés. Ils ont aussi divulgué la mascarade du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Quelques semaines après le vote de la loi Rebsamen sur le dialogue social et les annonces du rapport Combrexelle qui va donner lieu à une nouvelle loi début 2016, le conflit à Air France tombe bien mal pour le gouvernement.
D’une chemise, l’autre
L’acharnement politique et médiatique contre les syndicalistes et les salariés d’Air France s’explique en partie par les millions de dépenses publicitaires, dont la compagnie arrose les grands médias du pays. Il est également dû à la gêne de l’État quant aux choix très contestables qu’il fait pour maximiser les remontées de dividendes et dont il n’a pas intérêt à tenir la population informée. De fait, la part minoritaire de l’État dans Air France (300 millions d’euros) ne pèse pas grand-chose face à son rôle d’actionnaire majoritaire d’ADP (Aéroport de Paris) dont il détient 5 milliards d’euros du capital. Pour augmenter les profits des aéroports et donc les remontées de dividendes, l’État favorise en effet activement les concurrents d’Air France, quelles que soient leurs pratiques et l’origine de leur financement. Il multiplie notamment les autorisations de décollage et d’atterrissage pour la compagnie Qatar Airways. Il y a quelques mois François Hollande a même été jusqu’à décorer la chemise du patron de Qatar Airways, Akbar al-Baker, de la médaille d’officier de la légion d’honneur. Et ce sont les salariés d’Air France qui payent le prix de ces choix. Quant aux 66 millions d’euros de CICE (Crédit impôt compétitivité emploi), que les contribuables français ont, bien malgré eux, versés à Air France en 2014, ils n’ont, force est de le constater, aucunement été utilisés pour l’emploi.
Vous avez dit « dialogue social » ?
A PROPOS DU MÉTISSAGE : Réalité et fantasmes . . Tribune libre de Patrick MIGNARD.
Les racistes ont du souci à se faire, pas seulement pour l’avenir, mais aussi pour le passé. Tout leur raisonnement est miné par une réalité qui le rend caduque : le métissage n’est pas un danger pour l’avenir, il est la règle de l’évolution de l’espèce humaine.
C’est peut être une manière d’ « enfoncer une porte ouverte » que d’aborder à nouveau ce sujet,… mais par les temps qui courent, il est bon de revenir, une fois encore, sur des évidences qui, par leur absence, nourrissent tous les fantasmes.
Coucherie préhistorique
Comme aurait dit Brassens,… nos ancêtres étaient de « sacrés polissons » au point que Madame Néandertal aurait fricoté sérieusement avec Homo Sapiens, et/ou l’inverse. Certes ce n’était pas hier,… il y a de cela environ 80 000 ans, et pas chez nous non plus,… au Proche Orient,… justement d’où partent les migrants.
Qui a vendu la mèche ? Une équipe de scientifiques dirigée par un biologiste suédois. Svante PAABO qui a séquencé l’ADN issue d’os fossiles de néandertaliens découverts dans la grotte de Vindija, en Croatie.
Un sacré métissage quand on sait que Néandertal a disparu il y a 30 000 ans et qu’Homo Sapiens c’est nous. Et ce métissage se lit aujourd’hui chez tous les humains actuels…
Ainsi, l’entrée en matière, si j’ose dire, de l’existence de notre espèce a commencé par un métissage.
AIR FRANCE : JAURES contre VALLS/MEDEF. . .Une citation suffit !
Une citation suffit !
« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »
Jean Jaurès, discours devant la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906
Une vidéo à voir : http://www.francetvinfo.fr/economie/transports/greve-a-air-france/air-france-la-salariee-qui-a-interpelle-ses-dirigeants-se-dit-chamboulee_1117377.html …
et celle ci : http://www.dailymotion.com/video/x39ibaf_echange-entre-francois-hollande-et-sebastien-benoit-cgt_news
samedi 10 octobre 2015 à 10h30 Cercle de silence à Mazamet, devant la mairie
Quand l’expulsion se substitue à l’accueil
À l’heure où le gouvernement fait mine de s’intéresser à la qualité de l’accueil des réfugiés en France et qu’il critique avec fermeté les barbelés hissés ici et là pour bloquer les migrants, il expulse des Soudanais du Darfour, il n’hésite pas à enfermer des Iraniens, des Irakiens et même des Syriens ou à expulser un demandeur d’asile gravement malade en Hongrie.
Le discours sur le respect du droit d’asile et la tradition inconditionnelle de l’accueil ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Le 24 septembre, deux Soudanais du Darfour ont été expulsés à Khartoum. L’un depuis le CRA du Mesnil-Amelot, l’autre depuis celui d’Oissel. La France ayant déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), les expulsions effectives vers le Soudan étaient interrompues depuis un an. En effet, la CEDH estime, dans la majorité des situations, que le risque de subir des traitements inhumains et dégradants au Soudan est avéré.
Les préfectures, avec en tête de liste celle du Pas-de-Calais, ont cependant continué de prendre des mesures d’éloignement à l’encontre des Soudanais. Ceux qui ont été enfermés en rétention étaient depuis un an systématiquement libérés par les juges ou par les préfectures qui craignaient de voir leurs décisions sanctionnées.