C’est ça la politique
Paru dans le numero 69 de Confluences.
Malgré ses airs de virginité et son discours « Je vous aime tous » pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy nous montre maintenant que ses pavés de bonnes intentions ne sont pas loin de ressembler à ceux de l’enfer !
Et à gauche ? A gauche aussi, la magouille, la compromission, les faux semblants… Tout cela fait le quotidien des dirigeants de « grands partis » du PS à la LCR, avides de pouvoir ou soucieux de protéger l’appareil dont ils font partie.
Alors, bien des citoyens rejettent la politique, mais que font-ils aux élections ? Ils s’abstiennent ou « votent utile », « quand même avec ces partis, on sait où l’on va » ! Bien sûr qu’on le sait, ça fait des années que nous y allons tout droit… dans le mur ! Le mur fabriqué par ces appareils qui ne pensent qu’en nombre d’élus ou en nombre d’électeurs pour capter la manne publique suivant les élections. L’image que les partis (je parle de ceux qui ont déjà accédé au pouvoir national) donnent de la pratique politique n’est pas à même d’entraîner beaucoup de citoyens dans leur sillage, si ce n’est quelques ambitieux ou adeptes du clientélisme. Beaucoup de militants de valeur préfèrent investir le terrain social où il se sentent plus utiles et plus à l’aise. (suite…)
Culture : Kafila et Toni Gatlif
Paru dans le numero 68 de Confluences.
Kafila et Toni Gatlif: deux rencontres clés de l’été
Nous avons rencontré Toni Gatlif, au lendemain de son spectacle « Vertiges », dans une « causerie sous les arbres » d’un jardin de Lodève. Timidement, il nous a relaté son passé de petit gitan pauvre et analphabète en Algérie, son exil en France, sa vie de délinquant et enfin, sa rencontre avec Michel Simon qui allait être le déclencheur de sa carrière au théâtre et au cinéma; tout le monde connaît maintenant le réalisateur de « Gadjo Dilo », d' »Exil », de « Vengo » et plus récemment de « Transylvania », la musique est toujours omniprésente dans ses films et dans « Vertiges » c’est sur scène qu’il a porté cette musique: flamenco, tsigane, soufi, orientale ; pour rompre la distance avec le public, il dissimule sur scène, tout l’appareillage de sonorisation (les retours sont dissimulés par des nappes et les chanteurs munis de micros portés presque invisibles); le plateau se transforme ainsi en une sorte de taverne où les spectateurs n’ont aucun mal à s’inviter. Les artistes ne sont pas forcément de grandes vedettes, c’est dans les quartiers populaires des villes, comme à Perpignan, que Toni Gatlif est allé les chercher, et attentif à tous les talents, il a donné leur chance à de jeunes chanteurs et danseurs qui forts de leur mission se sont donnés corps et âme. Le spectacle est réussi et malgré la joie des danses, parfois empreint de la mélancolie d’un peuple qui n’en finit pas de souffrir. (suite…)
La liberté, c’est quoi ?
Paru dans le numéro 67 de Confluences.
Lacaze, le 05 juin 2007
Le festival de Lacaze « La liberté, c’est quoi ? » 2007 aura bien lieu !
Vous l’avez sans doute compris, l’édition 2007 du festival de Lacaze aura lieu bien qu’elle fut fortement compromise ! Après les nombreuses et houleuses discussions du dernier conseil municipal de Lacaze le jeudi 12 avril dernier (voir article dans Confluences mai 2007), le budget du festival a été voté. Sa survie est donc maintenue…enfin, pour cette année ! Peut-être faudra-t-il imaginer que sa pérennisation passe par le milieu associatif. Le programme du festival est très divers cette année, l’éclectisme y sera de mise, et votre présence y est largement attendue de 1 à 99 ans.
Cette année, l’ouverture de l’évènement se fera le vendredi 13 juillet 2007 à partir de 18h00 par le vernissage de l’exposition du collectif d’artistes de Boissezon KRM dont l’exposition « L’esprit du Mur » est étonnante et actuelle. Cette exposition restera ouverte au public jusqu’au 05 août 2007. Le vernissage aura lieu à l’ancien temple de Lacaze et sera gratuit. En ce qui concerne la musique, de nombreux rendez-vous cette année, car le festival vous offrira deux scènes pour profiter des concerts. Le vendredi 13 juillet 2007 à partir de 20h30 et jusqu’à 3h00 du matin, se succèderont Pâte de Free, un groupe de fusion jazz électro, Swing 39’, un groupe de jazz (à la Django), Vibrion, le groupe montant de slam-rock, et enfin Open Dôme, une formation de free jazz plânant. (suite…)
Nous nourrissons le monde
Paru dans le numéro 67 de Confluences.
Je suis allé voir « We feed the world » (Nous nourrissons le Monde) le film d’ Erwin Wagenhofer.
Le réalisateur Autrichien pose quelques questions dérangeantes. De l’élevage de poulets, où l’on amène ces 4000 poussins à peine éclos et déjà stressés par les chaînes de transport, il nous conduit naturellement à cet abattoir industriel, 8 semaines après. Là des ouvriers déshumanisés, les accrochent par les pattes au carrousel de la chaîne, et leurs têtes vont plonger un peu plus loin dans le bac d’eau sous tension électrique. Assommés sans coup férir. Le couteau rotatif peut alors faire son office et un opérateur est là, dérisoire, avec son couteau pointu, au cas où quelques lambeaux de chair, retiendraient encore la tête de l’animal. Un ruisseau de sang s’écoule de manière continue. Wagenhofer s’interdit toute émotion: sa caméra est froide, analytique.
Puis un intertitre insolite: « Comment les poules d’Autriche dévorent la forêt amazonienne! »
La caméra est dans un avion qui survole des milliers d’hectares de soja transgénique: le pilote raconte qu’il y a trois ans, s’élevait encore là, une forêt primaire. Au bout de 5 ou 6 ans les sols seront épuisés. Le soja est transporté par bateau puis par route en Europe, donc aussi en Autriche et sert à faire des aliments pour les poulets. Implacable! (suite…)
Gauche ALTERNATIVE, la vraie candidature de gauche aux législatives !
Paru dans le numéro 66 de Confluences.
Evidemment, il faut battre l’extrême droite, absente sur le terrain, représentée par une Conseillère Régionale qui distribue dans les boîtes aux lettres son programme fabriqué à Paris ! Evidemment, il faut battre le député sortant dont on attend encore le bilan et dont les méthodes rappellent le clientélisme «rad-soc» de la 4ème République : payer le petit noir sur le zinc de quelques bistrots castrais ne constitue en rien une «nouvelle» façon de faire de la politique ! Evidemment, il faudra battre le maire de Castres, soutien de N. Sarkozy, s’il est à nouveau présent dans cette élection, dont on ne peut pas dire qu’il a mené dans sa ville une politique sociale ni en faveur des quartiers !
Mais pour cela, il faut autre chose qu’une gauche « traditionnelle ». (suite…)
On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui
Paru dans le numero 66 de Confluences.
Et c’est ce qu’elles ont fait à des époques différentes pour obtenir le droit au divorce (1843 Flora Tristan). A notre époque femmes et hommes ont provoqué d’immenses manifestations pour obtenir « le droit de choisir », c’est-à-dire le droit à la contraception, à l’avortement, à la pilule, libres et gratuites (merci Simone Veil).
« Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? » ENCORE !!!
Les femmes et les hommes ont profité de ces conquêtes, s’en sont contentés, semblant ignorer tout ce qui n’a guère avancé :
- la double journée de travail (80 % des tâches ménagères)
- l’inégalité des alaires, le travail précaire, le temps partiel contraint (80 % des travailleurs pauvres sont des femmes)
- le chômage : taux officiel 8,6 % pour les hommes et 10,6 % pour les femmes
- les barrages sexistes contre les femmes qui veulent occuper un poste en politique (la parité quelle blague !). A l’Assemblée Nationale il n’y a que 12,6 % de femmes. La misogynie prospère dans tous les milieux comme le décrit Geneviève Brisac dans le Monde du 21/03/07 : « On pouvait espérer la France plus civilisée. La candidature d’une femme à la Présidence de la République révèle plutôt un pays attardé et futile ».
- les moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes. (suite…)
Droits des femmes…
Paru dans le numéro 65 de Confluences.
AMNESTY continue sa campagne pour dénoncer les violences faites aux femmes.
Le 22 novembre 2006 des militantes déguisées en Marianne se sont présentées à l’Elysée et à l’Assemblée nationale pour remettre 60 000 PETITIONS : à chaque entrée, elles se sont vues refoulées par la police.
Mais les médias ont bien relayé l’information.
PROCHAINE ACTION : Amnesty interpellera les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet dramatique.
LE COLLECTIF NATIONAL POUR LES DROITS DES FEMMES (CNDF) a travaillé depuis 2 ans à la rédaction d’une « LOI CADRE » en s’inspirant de la loi espagnole et même en demandant plus d’aide et de protection envers les femmes victimes de violences :
- tribunaux spécifiques qui seraient plus à même de prendre en compte la complexité des problèmes,
- ordonnance de protection immédiate envers la plaignante (peut être que quelques personnes à Castres se souviennent d’ELDA qui, en 1978, après avoir porté plainte accompagnée par la Permanente CFDT et obtenu lors du jugement du divorce l’interdiction frappant son ex mari d’approcher le nouveau logement d’Elda, a été assassinée par lui quelques mois après)
- services d’accueil plus nombreux qui donneraient aux femmes une information juridique, sociale et psychologique, assurant leur protection même si elles ne sont pas prêtes à porter plainte.
Cette loi-cadre demande des moyens qui imposent la création d’un BUDGET NATIONAL.
Michèle ROUX
Putain de gauchiste !
Paru dans le numero 64 de Confluences.
« Le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt. » Voilà une petite phrase chapardée au fil d’un discours qui m’a beaucoup amusé. Merde alors ! Si j’avais su, j’aurais payé ma cotisation au Medef… J’aurais pu intégrer les milieux bien-pensant de l’économie fatalement mondialisée, évoluer d’une soirée gala à un déjeuner d’affaires avec quelques politiciens bon chic bon genre. J’aurais pu boursicoter, m’intéresser aux cours d’EDF, et blablater intelligemment dans des salons mondains du duel Royal-Sarkozy. C’est bien connu : il n’y a bien que dans les salons mondains où parlent des gens intelligents, grands savants du devenir de la race humaine. « Ce n’est pas la rue qui gouverne ! », clamait l’autre. Ce n’est pas non plus la rue qui réfléchit. Le contraire se saurait, voyons !
Alors c’est ELLE. Tous les journaux ne parlent que d’ELLE. ELLE, et encore ELLE. Les écrans de télé sont restés bloqués sur la grande dame du Poitou, la Pimprenelle, la Madone, la Zapatera… Vous l’appellerez comme vous voudrez. ELLE, elle fait la belle. Se balade, papillonne, rend visite, rencontre beaucoup d’intégristes de tout poil. D’abord, les croisés contre l’Axe du Mal et leur super héros texan. Puis, les UV devenant chers, l’amie Ségo a décidé de s’offrir quelques vacances au Moyen-Orient, s’est trompée de route et a finalement apprécié l’ombre du Grand Mur que l’on construit contre la racaille palestinienne. On en entend tellement parler qu’on croit tout connaître d’ELLE, jusqu’aux sous-vêtements coquins qu’elle ne porte bien sûr qu’en présence de François, son p’tit chou. On aurait presque l’impression qu’elle est déjà la Première Dame de France si le roquet d’en face ne cessait d’aboyer. Et d’aiguiser ses crocs sur un costard trop grand pour lui. Ségo, elle au moins, choisit des tailleurs près du corps. A la fois stricts et décontractés, modernes et de bonne famille. (suite…)
Cher journal Confluences 81
Paru dans le numéro 64 de Confluences.
Cher journal Confluences 81,
je ne converge certes pas toujours vers les idées que tu développes, et les vocables « écologie » et « gauche » – galvaudés et brandis à tour de bras – me hérissent le poil (surtout en cette période !).
En un mot les étiquettes me navrent au plus haut point.
Néanmoins je continue de te soutenir pour plusieurs raisons :
- parce que tu es un périodique « artisanal » de par ta structure et ton fonctionnement, donc « fragile » ;
- journal local et convivial, tu restes proche des intérêts et des préoccupations de tes concitoyens ;
- indépendant, tu ne prêtes tes colonnes à aucun « marchand de soupe », pour récolter trois « ronds », et à ce titre-là, tu mérites toute ma gratitude.
Longue vie, cher Confluences 81 !
Patricia
Poussons la désobéissance civile jusque dans l’ortie culture
Paru dans le numero 63 de Confluences.
Non, ce n’est pas Biocybèle 3ème partie ! A cette époque, sur la foire, personne ne savait qu’une loi d’orientation agricole N° 2006-11 avait été votée en catimini le 05-01-06 (1). Loi scélérate car c’est une nouvelle attaque contre l’agriculture bio, celles des professionnel(les) et la vôtre, jardiniers amateurs ! En faisant des écrits de notre mémoire collective des écrits subversifs, la loi crée une grave atteinte à la transmission des savoirs. Les lobbies de l’industrie des pesticides et des engrais pèsent sur la démocratie en bouclant le parlement, font une main mise sur le vivant qui appartient à nous tous, et à personne.
En résumé : «sont interdits de mise sur le marché, l’utilisation, la détention par l’utilisateur final des produits phytopharmaceutiques (2) s’ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché ou d’une autorisation de distribution pour expérimentation…» L’article L253-7 précise que «la publicité commerciale et toute recommandation pour les produits phytopharmaceutiques ne peuvent porter que sur les produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché…» (suite…)