Projet de loi contre le Code du Travail : un vrai travail de droite, par Jérôme Latta (Regards.fr)
Ainsi se garde-t-il une marge : le chemin qui peut être parcouru « dans le bon sens » ne semble plus comporter de limites, et le patronat se ménage aussi la perspective d’une alternance à droite qui ne pourra que les repousser.
Pour un droit du travail protecteur des salarié-es !
Séquestrations : les conséquences d’une « démocratie sociale » sans contenu, par Didier Gelot et Etienne Pennisat
Sur fond d’augmentation du chômage, la condamnation de 9 salariés, dont 5 syndicalistes de la CGT, de l’usine Goodyear à 2 ans de prison dont 9 mois fermes pour séquestration de deux cadres de leur usine afin de défendre leur emploi, fait l’effet d’une véritable déflagration dans le monde syndical et politique. Elle confirme un processus de criminalisation de l’action syndicale, déjà largement dénoncé par l’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicale (ODRS) dans son dernier rapport.
Cette criminalisation se fait au nom du « dialogue social » tant vanté par le gouvernement. Ainsi, la ministre du Travail, tout en faisant mine de comprendre « la désespérance des salariés », justifie pleinement la sanction envers les syndicalistes en rappelant que « la séquestration et la violence sont inacceptables », qu’ « elles ne font pas partie des outils du dialogue social ». Or, c’est bien précisément parce que la démocratie en entreprise n’est que pure formalisme que la désespérance des salariés peut emprunter les voies de la séquestration comme arme ultime pour se faire entendre.
Code du travail : un nouveau cadeau au MEDEF, réactions de la CGT et de Solidaires
Code du travail : qu’on lui coupe la tête !, par Solidaires
Le premier ministre et la ministre du travail ont présenté le 4 novembre les pistes retenues par le gouvernement pour réformer le code du travail, le « révolutionner » même aux dires de Manuel VALLS. Ces orientations s’inscrivent en toute logique dans le plan de communication du gouvernement avec d’abord le petit livre opportun des duettistes BADINTER/LYON-CAEN, suivi du rapport COMBREXELLE. Il s’agit donc de simplifier, de libérer, de sécuriser… au seul profit des entreprises et des patrons..
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement met en place une commission des sages présidée par le dit BADINTER plus connu pour ses compétences en droit pénal qu’en droit social et dont les derniers écrits n’augurent rien de bon sur les futures conclusions de cette commission à laquelle aucun-e syndicaliste n’est invité-e à participer.
Cette commission devra définir d’ici le début de l’année 2016 les grands principes du nouveau Code du travail, articulé autour de trois piliers : ce qui relèvera des droits fondamentaux garantis à tous, des dispositions relevant des accords de branche ou d’entreprise et enfin des règles applicables sans accord.
Pour un droit de travail protecteur des salariés : non au rapport Combrexelle !
La construction du Code du travail en France est issue d’un siècle entier de grèves et de négociations. Les lois et les conventions internationales concernant les durées légales, le Smic, les conditions de travail, les institutions représentatives du personnel, la santé, l’hygiène, la sécurité, et les droits attachés aux licenciements sont le fruit des combats passés. Il en est de même de la construction du statut de la fonction publique.
À peine les lois Macron et Rebsamen votées, le gouvernement compte engager, en suivant les préconisations du rapport Combrexelle, une réforme qui peut changer la nature du Code du travail et transformer la fonction de la négociation collective.
La volonté affichée de simplification dissimule un projet de déréglementation qui vise à affaiblir les droits des salarié-e-s en élargissant les possibilités pour la négociation d’entreprises de déroger au Code du travail en défaveur des salarié-e-s. Ne nous y trompons pas. L’ensemble des salarié-e-s est visé.
Ne signez pas l’accord sur les retraites complémentaires !
Osez le féminisme !, le Planning familial, la Fondation Copernic, Attac et les Effronté-e-s, etc (1) interpellent les organisations syndicales qui se sont prononcées en faveur de la réforme des retraites complémentaires pour qu’elles ne signent pas cet accord.
« Le projet d’accord prévoit que sur les 6 milliards de financement nécessaires, l’essentiel (environ 90 %) sera supporté par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Or, les sacrifices que vous leur imposez seront particulièrement discriminants pour les femmes. »
Lettre ouverte à Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT; Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC; Philippe Louis, président confédéral de la CFTC
Vos organisations défendent les intérêts des salarié-e-s, femmes et hommes, et se sont toujours déclarées attachées à faire de l’égalité professionnelle une réalité. Or vous vous apprêtez à signer un accord sur les retraites complémentaires Agirc et Arrco qui, s’il était mis en oeuvre, aboutirait à pénaliser encore plus fortement les femmes.
Le projet d’accord prévoit que sur les 6 milliards de financement nécessaires, l’essentiel (environ 90 %) sera supporté par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Or, les sacrifices que vous leur imposez seront particulièrement discriminants pour les femmes.
Comme vous le savez, malgré 8 lois successives, les femmes en France gagnent toujours 27% de moins que les hommes, tout temps de travail confondu. Or qui dit inégalités salariales, dit faibles pensions de retraites : les femmes ont ainsi des pensions inférieures de 40% à celles des hommes. Elles ont encore aujourd’hui des carrières plus courtes que les hommes, elles partent en retraite en moyenne plus tard que les hommes (à 62,6 ans dans le régime de base contre 61,9 ans pour les hommes).
Toute augmentation de la durée de cotisation exigée pour avoir une pension à taux plein les pénalise donc plus fortement.
Quand les chemises tombent, les masques aussi par Guillaume ETIEVANT (Fondation COPERNIC)
Les salariés d’Air France qui ont arraché la chemise de deux cadres dirigeants ont dévoilé bien plus que leurs torses. Ils ont ce faisant contribué à mettre en lumière la tragédie des plans sociaux qui s’imposent aux salariés. Ils ont aussi divulgué la mascarade du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Quelques semaines après le vote de la loi Rebsamen sur le dialogue social et les annonces du rapport Combrexelle qui va donner lieu à une nouvelle loi début 2016, le conflit à Air France tombe bien mal pour le gouvernement.
D’une chemise, l’autre
L’acharnement politique et médiatique contre les syndicalistes et les salariés d’Air France s’explique en partie par les millions de dépenses publicitaires, dont la compagnie arrose les grands médias du pays. Il est également dû à la gêne de l’État quant aux choix très contestables qu’il fait pour maximiser les remontées de dividendes et dont il n’a pas intérêt à tenir la population informée. De fait, la part minoritaire de l’État dans Air France (300 millions d’euros) ne pèse pas grand-chose face à son rôle d’actionnaire majoritaire d’ADP (Aéroport de Paris) dont il détient 5 milliards d’euros du capital. Pour augmenter les profits des aéroports et donc les remontées de dividendes, l’État favorise en effet activement les concurrents d’Air France, quelles que soient leurs pratiques et l’origine de leur financement. Il multiplie notamment les autorisations de décollage et d’atterrissage pour la compagnie Qatar Airways. Il y a quelques mois François Hollande a même été jusqu’à décorer la chemise du patron de Qatar Airways, Akbar al-Baker, de la médaille d’officier de la légion d’honneur. Et ce sont les salariés d’Air France qui payent le prix de ces choix. Quant aux 66 millions d’euros de CICE (Crédit impôt compétitivité emploi), que les contribuables français ont, bien malgré eux, versés à Air France en 2014, ils n’ont, force est de le constater, aucunement été utilisés pour l’emploi.
Vous avez dit « dialogue social » ?
Air France : la violence des licenciements ça détruit beaucoup plus qu’une chemise !
« La violence sociale des restructurations, des licenciements massifs, ça détruit beaucoup plus qu’une chemise, même une chemise qui, je n’en doute pas, n’a pas été achetée chez H et M. »
Clémentine Autain