Il y a près de 70 ans, le 10 décembre 1948, la Déclaration des Droits de l’homme était signée. Rendez vous, samedi 12 décembre 2015, sur le marché de Mazamet quai de l’Arnette de 10h30 à 11h30.
Qu’avons-nous fait de l’esprit et du respect des droits de l’homme ? Où est la fraternité promise, quand nous fermons nos portes à ceux qui sont en danger ? Où est la garantie de la « sûreté », lorsque la France et l’Europe renvoient vers des pays figurant sur une liste de pays soi-disant « sûrs » des hommes, des femmes des enfants qui, pourtant, y risquent leur vie ? Présupposer que certaines demandes sont frauduleuses, en vertu du pays d’origine du demandeur d’asile, est une négation du droit à chacun de protéger sa vie. Aujourd’hui partout en Europe les ACAT et leur fédération internationale (Fiacat) s’unissent pour demander un traitement digne et humain des migrants.
L’asile est un droit. Le besoin de protection d’une personne n’est pas écrit sur son passeport. Tous les demandeurs d’asile ont droit à un égal examen de leur demande.
La France est-elle encore la patrie des Droits de l’Homme ou n’est-elle plus que le pays de la Déclaration des Droits de l’homme ?
L’ACAT, le MRAP et de nombreuses associations nous disent aujourd’hui 10 décembre (Journée Internationale des Droits de l’Homme) que nous devons continuer à agir pour que les Droits de l’Homme soient appliqués en France.
C’est ce que nous faisons chaque 2ème samedi, au cours du Cercle de Silence, en demandant le respect des droits de tous les hommes par nos contemporains et nos représentants dans les institutions françaises et européennes.
Rendez vous donc sur le marché de Mazamet quai de l’Arnette samedi 12 décembre de 10h30 à 11h30. Nous comptons sur vous.
Pour les citoyens participant au Cercle de Mazamet,
Eric Vergniol
de même dans les autres Cercles de silence
Albi 2ème mardi place du Vigan à 18h 06 75 85 32 63
Castres dernier vendredi place Jean Jaurès à 18h 05 63 77 63 98
Lavaur 1er samedi à 10h 05 63 70 66 37
Nous manifesterons pendant l’état d’urgence. . . Appel des 58
L’interdiction de manifester met en cause la liberté d’expression, d’opinion, et fait le jeu des ennemis de la démocratie et de la liberté.
Suite à la manifestation de solidarité avec les migrantEs de dimanche 22 novembre à Paris, 58 personnes ont été identifiées par la police. Il leur est reproché « la violation de l’arrêté d’interdiction de manifester ». Moins de 48H plus tard, des forces de police ont été mobilisées pour amener à leur domicile des convocations et mener les auditions. Les poursuites sont lancées.
Notre meilleure arme face aux terroristes et aux désordres du monde c’est de nous réunir, nous parler, nous rassembler et manifester nos opinions. Voilà ce que Daesh et d’autres veulent interdire. Voilà ce que nous défendons.
Nous déclarons que nous avons manifesté ou que nous manifesterons pendant l’état d’urgence.
29 novembre 2015, PARIS Place de la République
Des dizaines de personnes interpellées. . .
La place de la République sous les gaz
Libération immédiate de toutes les personnes interpellées ce soir, 29 novembre à PARIS
Non à l’état d’urgence,
Organisons la résistance !
S’opposer à l’état d’urgence, par Laurent Lévy et Marie-Pierre Toubhans (Ensemble !)
Mercredi 24 novembre, Bernard Cazeneuve, s’est engagé à envoyer une circulaire aux préfets « pour que ces perquisitions se fassent, même si on est dans un état d’urgence, dans le respect du droit ».
Cet engagement du ministre de l’intérieur pourrait sembler surprenant : les préfets ont-ils besoin d’une circulaire particulière pour leur rappeler qu’ils doivent respecter la loi ? Doit-on penser qu’ils ont coutume d’outrepasser leurs droits ? Mais au delà de cet aspect comique, le sens de cette annonce est toutefois autre, et s’il vise à rassurer l’opinion publique sur le fait que l’état d’urgence n’est pas le contraire de l’état de droit, il masque une autre réalité : le fait que pour l’essentiel, les perquisitions administratives arbitraires sont désormais parfaitement légales. Les excès auxquels elles ont déjà donné lieu ne sont pas des violations de la loi mais de simples mises en œuvre par les préfets des pouvoirs que leur confère l’état d’urgence. Le problème des perquisitions administratives arbitraires, contrairement à ce que semble dire Bernard Cazeneuve, ce n’est pas leur illégalité.
C’est au contraire leur légalité.
LES « LOUPS » SONT ENTRES DANS PARIS. . . Coup de gueule de Patrick MIGNARD
Je n’aime pas Paris ! … sauf la « Commune de Paris »
Je n’aime pas la vie parisienne !…. sauf celle d’Offenbach !
Je n’aime pas cette ville qui en impose, qui se montre, s’affiche, domine, toise les autres,… et se prend pour « la plus belle ». « On monte à Paris,… on descend en province ».
Je ne suis pas allé à Paris depuis des années,….
Je n’aime pas m’attabler aux bistrots, déambuler dans les rues, flâner dans les magasins, pas plus que les concerts, les expositions,… et encore moins les matchs quelle que soit la forme du ballon.
Je ne suis qu’un « pauvre con de provincial »… certains diront « pauvre con » simplement. Possible, j’assume et ça me convient ! ! !
Bon, Ok me direz vous… et alors !… On n’en a rien à foutre ! ! ! !
C’est vrai, j’ai gardé ça pour moi depuis des années,…je n’ai emmerdé personne avec cette opinion, sauf quelques « copains parisiens »… je ne l’ai pas refoulée dans mon inconscient. Je vis bien avec !
Et pourtant !
Ce vendredi 13 novembre 2015, et au cours des jours qui ont suivi,… quelque chose s’est passée. Cette insouciance, ce détachement,… je dirais même ce relatif mépris que j’avais pour tout ce qui « est parisien » a, d’une certaine manière, volé en éclats. Ce n’est pas que j’ai subitement aimé tout ce que je n’aimais pas. Non !… Ce n’est pas ça, c’est beaucoup plus profond, beaucoup plus essentiel.
Cette manière de frapper, de tuer dans Paris, dans des endroits aussi anodins, aussi populaires, aussi banals, qu’un concert, des terrasses de café, l’entrée d’un stade,… a quelque chose d’insupportable au sens moral et physique du terme. Les attaques dont a été victime, ce soir-là, Paris sont une atteinte tout simplement à la vie, à la vie sociale, au choix que chacune et chacun d’entre nous a le droit de faire pour mener sa vie.
MRAP Face aux attentats, agissons pour un monde plus juste
Le MRAP a condamné dès samedi matin les horribles attentats de vendredi dernier, revendiqués par Daesh, qui ont fait au moins 129 morts et 200 blessés. Il réaffirme son entière solidarité avec les familles et les amis des victimes si durement éprouvés et, comme des millions de Français et Françaises, partage leur douleur.
Au delà de la colère et de l’émotion, il nous faut réaffirmer un certain nombre d’idées.
Nous devons refuser tout amalgame, toute stigmatisation et rejeter avec force toute utilisation de cette tragédie à des fins racistes ou xénophobes.
Des mesures sont nécessaires pour assurer la sécurité des populations. Elles ne doivent en aucun cas permettre des atteintes aux libertés individuelles et publiques, à la liberté de réunions ou de manifestations.
Dès maintenant nous devons, dans la sérénité, réfléchir sur les causes de telles monstruosités.
(suite…)
Etat d’urgence : ils ne sont que six députés à s’être opposés à sa prolongation
Ils ne sont que six députés, Pouria Amirshahi, Barbara Romagnan, Gérard Sebaoun, Isabelle Atard, Sergio Coronado et Noel Mamere à avoir refusé de voter la prolongation de l’état d’urgence.
Ils ne sont que six sur 558 à avoir refusé un état d’exception aussi inutile pour protéger du terrorisme qu’attentatoire aux libertés démocratiques.
Nous vous invitons à lire ci-dessous les explications de vote de Pouria Amirshahi et de Sergio Coronado.
Pourquoi je voterai contre la prolongation à 3 mois d’un état d’urgence
Par Pouria Amirshahi
Énième sursaut ? Régressions démocratiques ? Réveil des consciences ?
Comment empêcher d’autres morts, d’autres destins brisés par des esprits aussi manipulés que résolus à tuer ? Ce qui se joue depuis janvier 2014 et novembre 2015, c’est-à-dire l’avenir de notre société, se dessine en ce moment. Sur le front extérieur comme intérieur, le président de la République a déclaré la France « en guerre ».
La source de cette « guerre » prend racine d’abord dans la géopolitique : la faillite des Etats, les corruptions et les bouleversements qui font le terreau de croissance des monstres tels Daech. Interroger cette géopolitique, c’est nous interroger nous-mêmes, Français, sur les désordres du monde. C’est à cette échelle qu’il convient d’assécher immédiatement les sources de financement du groupe « Etat Islamique ». C’est à ce niveau que nous devrons réviser nos alliances – y compris de commerce d’armes – avec des États pour le moins ambigus si ce n’est directement impliqués dans les troubles actuels.
La démocratie n’est pas la guerre, par Edwy Plenel
Le débat sur l’état d’urgence est une question d’efficacité : quelle est la bonne riposte au défi totalitaire de l’État islamique ? La surenchère sécuritaire de la présidence Hollande est une réponse de court terme, inspirée par l’immédiateté politicienne plutôt que par le souci de solutions durables. Concédant à l’adversaire une victoire symbolique, elle désarme notre société autant qu’elle la protège, mettant en péril nos libertés individuelles et nos droits collectifs.
Il n’y a pas, d’un côté, des gouvernants responsables et, de l’autre, des commentateurs irresponsables, des hommes d’État versus des enfants de chœur, des impliqués face à des indifférents. Les six députés – trois socialistes, trois écologistes – qui, jeudi 19 novembre, ont voté contre la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, alors même que, légalement, il pouvait encore durer six jours, ne sont pas moins soucieux de leurs concitoyens et sensibles à leur sécurité que les promoteurs de cette fuite en avant vers l’état d’exception et, par conséquent, la mise en suspens de la démocratie.
Car la démocratie, ce n’est pas simplement le fait de voter, qui n’en est qu’un des instruments. C’est une culture concrète, une pratique vivante, un écosystème complexe qui suppose la participation des citoyens, l’équilibre de pouvoirs et de contre-pouvoirs, l’indépendance de la justice, des libertés d’expression et d’information, de réunion et de manifestation, une société mobilisée, un contrôle des gouvernants par les gouvernés… Sans compter le respect des opposants.
Nous ne céderons pas ! Déclaration de 40 associations et syndicats
Ceux qui ont fait subir à Paris et à Saint Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais nous refusons qu’il devienne un prétexte pour changer nos vies.
Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés.
Ceci ne justifie pas la direction prise par le président de la République et le gouvernement.
C’est la démocratie qui ne fonctionne plus qu’en apparence quand le Parlement est appelé à délibérer d’un jour à l’autre sous la pression de l’émotion et les assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.
État d’urgence ? Principes et réalités de 1955 à nos jours, par Paul Alliés
Une des premières et principales annonces gouvernementales après les attentats de vendredi concerne l’instauration de l’Etat d’urgence. Une mesure peu ou mal commentée. Quelle est sa nature, sa portée ? Est-elle adaptée à la situation ?
L’État d’urgence a été conçu et défini par une loi du 3 avril 1955 portée par le gouvernement Edgar Faure (qui venait de succéder à Pierre Mendes-France) pour renforcer la guerre en Algérie sans pour autant abandonner les pouvoirs aux militaires (ce que fera Guy Mollet un an plus tard). Les communistes et les socialistes de l’époque avaient voté contre.
Appliquée après le coup du 13 mai 1958 en Métropole (où l’on craint l’opposition de la gauche), elle a été actualisée par une ordonnance du 15 avril 1960 visant à contenir les partisans de « l’Algérie Française » (barricades à Alger en février) se mobilisant contre le tournant du Général de Gaulle devenu favorable à une négociation avec le FLN ; mais elle n’empêchera pas le « putsch des généraux » le 21 avril 1961.
Laurent Fabius en fit usage pour la Nouvelle-Calédonie en décembre 1984. Saisi par la droite, le Conseil constitutionnel la juge alors conforme à la Constitution.
Elle a été « ressuscitée » par Dominique de Villepin le 8 novembre 2005 pour répondre aux manifestations dans les banlieues et ce pour les seuls territoires de 31 communes et de 8 Départements de la Région parisienne. Bien au-delà des 12 jours prévus par le texte, elle restera en vigueur jusqu’au 4 janvier 2006 malgré la saisine du Conseil d’État par 75 universitaires.
Pour la première fois dans son histoire, l’application de cette loi ce 13 novembre 2015 vaut pour tout le territoire de la République sans exception. Cela participe donc de l’extension désordonnée des « pouvoirs de crise » de l’Exécutif.