FERME DES MILLE VACHES : PETITE VICTOIRE, et la lutte continue… Communiqué Confédération Paysanne
Les 9 militants de la Confédération paysanne se sont rendus hier pour écouter le délibéré du procès « Ferme des 1000 vaches » en appel.
Les 9 restent condamnés mais avec des peines bien moindres qu’en première instance, en effet les peines de prison avec sursis ont été commuées en amende avec sursis !
Le détail des peines :
Laurent Pinatel : 5000 € avec sursis
Thierry Bonamour : 3000 € avec sursis
Dominique Henry : 3000 € avec sursis
Olivier Lainé : 3000 € avec sursis
Valentin Sic : 1500 € avec sursis
Pierre Alain Prévost : 1500 € avec sursis
De ces 6 là, ceux qui ont refusé de donner leur ADN ont une amende supplémentaire de 300€
Les refus de prélèvement d’ADN (Emmanuel Aze, Elina Bouchet, Morgane Laurent) : coupables mais dispensés de peine
Puis en parcourant l’intégralité du jugement, nous avons lu :
« La Cour d’appel retient la culpabilité de chacun dans la mesure où elle écarte l’état de nécessité et qu’elle estime qu’il existe des indices matériels permettant d’établir l’implication de chacun. »
Défendre notre paysage et notre politique alimentaire contre le « marché » de prédations. Michel BESSON & William ELIE
Défendre notre paysage et notre politique alimentaire contre le «marché» de prédations
De retour de Millevaches jusqu’aux sources de la grande dépression agricole estivale, petit panorama historique de l’effondrement orchestré savamment par la FNSEA.
En à peine plus d’un demi-siècle, la France a connu de profondes mutations (économiques, démographiques, sociologiques…) et notamment dans le monde agricole : aujourd’hui, il y a moins de 600 000 exploitants agricoles en France, représentant à peine 4 % de la population active alors qu’ils étaient 10 millions d’actifs agricoles en 1945. Aucun autre secteur économique n’a connu une régression d’emplois aussi massive. La révolution verte liée à la mécanisation, à l’emploi d’engrais de synthèse dans l’agriculture, a conduit à une hausse importante de la productivité et à une concentration des terres au sein de quelques grandes fermes d’exploitations agricoles. La motorisation a transformé radicalement les méthodes de travail et les paysages par le remembrement.
Pourtant la crise structurelle que vit le monde agricole témoigne de la faillite des politiques de développement agricole, celle de l’endettement permanent et de la crise du logiciel productiviste, facteur d’érosion, de l’artificialisation et de l’épuisement des sols. La détresse des paysans masque la fuite en avant des systèmes de production et impasses sociales et environnementales. Le modèle agro-exportateur qui entretient l’illusion de «nourrir le monde» est révolu, celui-ci nous rend dépendant de la loi du marché qui broie l’emploi et siphonne les revenus. L’âge moyen des paysans est de 50 ans, leur nombre diminue de 3 % par an, les revenus sont faibles (80% autour du SMIC), l’accès à ce métier est de plus en plus difficile pour les jeunes candidats avec les barrières foncières et de transmissibilité.
Pourtant sans paysans, il n’y aura plus d’autonomie alimentaire en France et donc plus de pays !
FNSEA : « Qui sème le vent,… ». Tribune libre de Patrick MIGNARD
Mais de quoi se plaignent les agriculteurs, membres de la FNSEA, qui bloquent les routes, attaquent les établissements publics et saccagent les supermarchés – actions, par ailleurs, qu’ils sont les premiers à dénoncer quand ce sont les autres qui les commettent ?
Ce sont tout d’abord les survivants d’un système de développement agricole qui a divisé par dix le nombre d’actifs dans l’agriculture française depuis 1945. A ce titre ils peuvent se considérer comme des privilégiés.
Ce sont ensuite les représentants d’une organisation syndicale qui a été chef d’orchestre, avec les différents pouvoirs en place, de la mise en place du capitalisme agro-industriel actuel. La FNSEA a été, en effet, l’outil essentiel de l’élaboration de ce modèle de production qui est en train de décimer le monde paysan et d’empoisonner nos campagnes et les consommateurs. C’est tellement vrai que cette organisation a vu son président (1979-86) – François GUILLAUME – devenir ministre de l’agriculture (1986-88) de Jacques CHIRAC, chantre, s’il en est, du modèle agricole actuel.
Ce sont enfin les acteurs des mécanismes d’un système de production agricole fondé, comme l’a toujours défendu ce syndicat, sur la performance et la rentabilité à outrance,… n’hésitant pas pour cela à sacrifier le foncier rural, les paysages, la terre par l’emploi massif de tous les poisons qu’a pu inventer l’industrie chimique.
Les raisons de la colère. Communiqué Confédération Paysanne du Tarn
Ce plan de soutien aux éleveurs surendettés, notamment les jeunes, est certes nécessaire à court terme, cependant il ne doit pas servir à maintenir un système à bout de souffle et passer sous silence les véritables raisons de la crise et de la baisse générale des prix payés aux éleveurs.
La Confédération Paysanne du Tarn partage la détresse et la colère des éleveurs devant la rapacité sans bornes de la transformation, de la distribution et de leurs actionnaires.
Mais cette situation est aussi le résultat de la marche forcée vers toujours plus de libéralisation sauvage des marchés, d’industrialisation de l’agriculture et de mondialisation des échanges. Porté par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 20 ans, ce modèle ultra libéral et productiviste défendu par la FNSEA au nom de la vocation exportatrice de la France a conduit l’élevage Français à la faillite. En désignant comme unique bouc émissaire la grande distribution, la FNSEA tente de se dédouaner de sa collusion avec les entreprises de transformation et de sa responsabilité dans la crise actuelle (Conf / rapport de l’Observatoire des Marges publié par le ministère).
Plan d’urgence pour l’élevage : de l’essence dans le moteur mais un plan en panne de solutions durables, par la Conf’ Paysanne
Les Ami(e)s de la Confédération paysanne cultivent la résistance et sèment des alternatives à l’agro-industrie.(Communiqué de presse)
Réunis à Peyrelevade sur le plateau de Millevaches (16-19 juillet) une centaine d’Ami-E-s de la Conf’ se sont retrouvés pour leurs Journées d’été.
Face à la standardisation de l’alimentation, à l’industrialisation de l’agriculture et à la disparition accélérée des paysans par l’ouverture des marchés (dérégulés), les Ami-E-s de la Confédération paysanne ont réaffirmé leur volonté d’avoir des éleveurs nombreux pour faire vivre les territoires et valoriser la production locale.
Dans le contexte particulièrement sensible de la crise de l’élevage, ils ont débattu de la construction d’alternatives à la financiarisation d’un monde niant les travailleurs et la démocratie. Il s’agit de protéger la production de qualité (paysanne/fermière) du laminage de la grande distribution par des prix rémunérateurs pour celles et ceux qui nous nourrissent et privilégier une agriculture nourricière à taille humaine qui dessine un avenir pour nos campagnes et notre société dans des territoires vivants.
Notre Dame des Landes : » Il est donc hors de question que démarrent les travaux ou qu’il y ait une intervention sur la Zad » – Entretien avec Marcel Thébault
Entretien. Sur le site de Notre-Dame-des-Landes, où se sont réunis environ 15 000 personnes le week-end dernier, nous avons rencontré Marcel Thébault. Avec sa femme, il est producteur de lait au Limimbout, un village qui serait détruit si le projet d’aéroport aboutissait. Menacé d’expropriation, il continue de vivre et travailler sur la Zad comme si le projet n’existait pas. Marcel est membre de la Confédération paysanne. C’est un « paysan résistant » comme il se définit lui-même, un historique du mouvement. Au printemps 2012, il était de celles et ceux qui avaient entamé une grève de la faim, grève qui avait imposé au gouvernement Ayrault de ne procéder à des expulsions avant la fin des recours juridiques.
Quel bilan tires-tu de ce nouveau rassemblement ?
L’affluence, l’ambiance sur ce rassemblement sont une très bonne nouvelle. C’était un pari car c’est un festival sans tête d’affiche, un festival militant. On a pris le risque d’être moins nombreux. On est donc très satisfaits de notre capacité à mobiliser, et que les gens soient toujours très réactifs sur le sujet, qu’ils viennent pour se retrouver et pour s’informer, assister aux forums… La mobilisation est intacte, et c’est un bon point à la veille du 17 juillet. Un très bon message en interne et en externe.
Comment les débats ont-ils évolué depuis les premiers rassemblements estivaux ?
Cette année, on n’a pas de star politique, mais on reste sur un rendez-vous très politique et c’est une bonne nouvelle. On concentre énormément de questions politiques, que ce soit sur l’organisation de la société, les échanges avec des gens qui apportent des idées nouvelles sur le rapport à la terre, à la nourriture…