
Pierre ZARKA : L’autogestion n’est ni un mot creux, ni un mot vague, ni un mot vide. C’est un mot avec deux sens, deux significations intimement liées. Chacun ne peut prendre sa part dans une lutte pour un projet de société que s’il participe et maîtrise l’élaboration du projet qui le concerne. Que si sa conception qu’il a de son propre rôle est une part de ce projet et du désir collectif. Pour reprendre la question « projet de société ou stratégie de lutte » l’autogestion c’est les deux à la fois. Car on ne change pas le cours d’un processus une fois qu’il est lancé. Ou on part du bon pied, ou on ne part pas du tout. Si on ne se voit pas soi-même comme une part décisive de ce désir collectif, on n’y adhère pas. On n’adhère pas (ou plus) à un projet pensé en dehors de soi.
Si l’autogestion peut être le fait d’un atelier, d’une usine, d’un bureau, d’une entreprise, d’un groupe de citoyens, dans quelles situations cette idée peut-elle naître et se développer ?
(suite…)