Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, les déplacements forcés de population n’avaient connu une telle ampleur et n’avaient été aussi meurtriers – aussi aléatoires et dangereux, imposant à tant d’enfants, de femmes et d’hommes des conditions d’existence aussi inhumaines, des souffrances aussi intolérables. Une véritable tragédie qui met à nu la vérité du nouvel ordre international instauré par la mondialisation capitaliste, comme en témoignent la multiplicité et l’universalité croissante des flux migratoires.
Les migrations ont une histoire. Dans la période précédente, nous vivions déjà une migration sans espoir, incarnée par cette institutrice philippine devenue domestique en Italie, précaire, clandestine. Nous vivons aujourd’hui à l’heure des migrations de survie. Les Européens n’en sont pas là, mais, signe des temps, dans des pays comme l’Espagne ou la Grèce de véritables mouvements migratoires sont à nouveau à l’œuvre tant l’avenir de la jeunesse est bouché. On n’avait pas vu cela depuis des décennies.