Notre Dame des Landes : le gouvernement repart à l’assaut par Hervé Kempf (Reporterre)
Notre Dame des Landes : béton et pognon n’auront pas raison de la terre vivrière ! Plus que jamais Vinci dégage !
Sous un beau soleil, près de 400 militant-e-s se sont retrouvés samedi 5 octobre à Notre Dame des Landes, à l’appel du COPAIN 44, de l’ADECA et de Sème ta ZAD, pour cultiver une partie des terres destinées à l’installation de la piste de l’aéroport.
Avec l’aide d’une vingtaine de tracteurs et engins, ce sont près de 6 hectares de terre qui ont été ensemencés (de blé, d’épeautre et de seigle notamment) Ces parcelles, désormais propriétés d’AGO (Aéroport du grand Ouest – Groupe Vinci), n’avaient pas été cultivées en 2013.
Cette journée de semailles est un pied de nez réussi au groupe Vinci et à une Justice aux ordres qui la veille, et par deux ordonnances des tribunaux de grande instance de Nantes et de Saint Nazaire, avait interdit « à quiconque de mettre en culture ou de procéder à quelque plantation que ce soit sur les parcelles situées dans la zone d’aménagement différée (Zad) », sous astreinte de 200 euros par contrevenants.
Notre Dame des Landes, samedi 5 octobre : « Semons la Résistance ! ». Appel de l’ADECA, du COPAIN 44 et de Sème ta Zad
Samedi 5 octobre, les trois assemblées agricoles de la ZAD: ADECA, COPAIN 44 et Sème ta ZAD, vous invitent à participer au chantier collectif de mise en culture de 24 hectares sur la zone. Ces parcelles non cultivées en 2013, sont censées accueillir une des deux pistes de l’aéroport.
En cultivant ces terres ensemble, nous, paysan-ne-s impacté-e-s par le projet d’aéroport, paysan-ne-s solidaires installé-e-s à Bellevue et projets Sème ta ZAD, tous occupants de la ZAD à notre manière, réduisons encore l’emprise d’AGO-Vinci sur la zone.
Le coup de force des politiques à Bruxelles conforte notre détermination commune à empêcher tous travaux de commencer. Cela s’inscrit dans la continuité de la lutte sur ce territoire : refuser les expropriations, (suite…)
Vinci : le bétonneur de Notre Dame des Landes sévit à travers le monde. Un livre de Nicolas La Casinière
Peu connu jusqu’à ce que la rébellion de Notre Dame des Landes le mette en lumière, le groupe Vinci est une multinationale comptant plus de deux mille filiales. Un livre retrace l’histoire et l’activité du n° 3 mondial du BTP.
Vinci ne s’attendait pas à une telle notoriété spontanée dans le bocage.
A Notre Dame des Landes, le refus d’un aéroport – pour l’heure enlisé – s’est étendu aux grands chantiers inutiles, tout en portant sous les regards et les bombes à peinture le nom de Vinci. « Et son monde », disent les zadistes et les tritons des zones humides.
Mais Vinci, c’est qui ? S’il n’y a rien de Léonard dans ce géant transnational champion du CAC 40, la machine à profits brasse beaucoup d’oligarchie, un peu de qatari, et de la stratégie. Pinocchio lavant le béton plus vert que vrai. Une utilisation discrète mais efficace de la précarité, des sans papiers aux déchus par la crise…
Face à la responsabilité sociale de l’entreprise claironnée par les patrons de Vinci, mon petit livre dévoile le greenwashing, l’exploitation des salariés au ras du bitume, la mise en danger des ouvriers des route, le rôle des fondations pour l’image, la défiscalisation mais aussi le recrutement d’une main d’œuvre pas si facile à séduire, en puisant dans les associations d’insertion que Vinci subventionne…
La critique ultra libérale de l’Etat n’empêche pas s’en faire un client, grâce aux juteux partenariats public-privé, profitant du retrait de la puissance publique et d’un système qui instaure en système le pillage des usagers et des citoyens. C’est tout ça, Vinci. Peu connu, né en 2000 seulement, ce numéro 3 du BTP mondial incarne une forme de capitalisme moderne.
Mastodonte ? Oui et non. Le groupe joue la carte du géant international et se présente souvent comme un « réseau« , et assemble une constellation de quelque 2 250 filiales, de toutes petites entreprises sans la moindre présence syndicale, et de plus grosses structures comme Eurovia, qui étale le bitume des routes, ou Sogea qui coule du béton jusqu’au sarcophage de Tchernobyl.
Vinci et son monde ? Des stationnements à péage, des autoroutes, des ponts payants, des aéroports au Cambodge, au Portugal, en France. Bientôt des TGV. D’autres chantiers sont plus célèbres, comme l’autoroute qui éventre la forêt de Khimki jouxtant Moscou. (suite…)
Notre Dame des Landes : à Bruxelles, le lobby des pro veut faire la loi (sur l’eau) ! – communiqué de l’ACIPA
Nous revenons de Bruxelles avec un sentiment mitigé ; nous pourrions être satisfaits d’avoir entendu la commission européenne dire qu’une procédure d’infraction était en cours depuis 2009 contre la France pour non respect de la directive sur les évaluations environnementales et que le cas de NDL entrait dans ce cadre. Le « saucissonnage » des procédures permet en effet d’éviter de montrer les effets cumulés sur l’environnement des investissements connexes (routes, tram-train, zones d’activités etc.).
Cependant nous regrettons que la commission semble croire sur parole l’État français quand il assure qu’il respectera la loi sur l’eau, à sa manière sans doute. Nous regrettons qu’elle n’ait pas voulu statuer à ce stade sur de possibles infractions sur les autres (suite…)
Notre Dame des Landes : guerre ou paix ?
Nous publions ici ce communiqué de nos camarades de Loire-Atlantique
Alors que le Préfet de Loire Atlantique vient de publier trois arrêtés – en date du 30 août 2013 – interdisant divers « tout transport de matériaux de construction, de carburant, d’explosifs, de produits inflammables et de feu d’artifice » sur les communes de Notre Dame des Landes et de Vigneux entre le 2 septembre et le 4 novembre, comme avant l’opération CESAR de sinistre mémoire; alors que le Président du Conseil Régional réaffirme dans la presse sa foi et sa détermination à voir les travaux démarrer au plus vite pour bétonner le bocage de Notre Dame des Landes, les dernières statistiques de Nantes-Atlantique consolidées fin août 2013, confirment que les (suite…)
« La censure mise en œuvre par sa direction m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes » – Adieu Le Monde, vive Reporterre par Hervé Kempf
Hervé Kempf, un journaliste poussé vers la sortie par les oligarques.
Journaliste d’investigation, Hervé Kempf quitte « Le Monde » après avoir été largement contraint, de par ses travaux de recherche sur le dossier brulant de Notre-Dame des-Landes cher à l’ami des oligarques Jean-Marc Ayrault.
Censuré avec de nombreux papiers évincés, Hervé,l’aiguillon écologique du journal du soir a choisi de ne pas cautionner plus longtemps la presse bourgeoise aux mains des multinationales et en particulier asservie au diktat de Vinci.
Les Alternatifs s’insurgent contre le harcèlement des journalistes qui ne font qu’effectuer leur travail et critiquent les absurdités du modèle néo-libéral : religion de la croissance et du productivisme au mépris des inégalités sociales.
Les adeptes de la liberté de la presse et de l’écologie radicale pourront continuer à lire ses chroniques sur Reporterre.net et suivre sa posture critique contre l’Ayraultport et les grands projets inutiles et imposés.
Cet épisode illustre une fois de plus la collusion d’intérêt entre les mass-media, les pouvoirs économiques,la presse du Capital et la gauche caviar ! Puisse ce départ alimenter la résistance contre les oligarques et les prédateurs de notre planète, vive Reporterre !
Les Alternatifs
2 septembre 2013
Ce 2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte Le Monde : en ce lundi, le dernier lien juridique entre ce journal et moi est défait, par le « solde de tout compte ». Que je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être. Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.
Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.
Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une libération. Je me lance dans l’aventure du site Reporterre, http://www.reporterre.net parce que plus que jamais, une information indépendante est nécessaire pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque, la crise écologique. (suite…)
Pour soutenir la lutte à Notre-Dame des Landes : un nouveau jeu de plateau « Zone A Défendre »
Zone A Défendre
Un nouveau jeu Contrevents pour soutenir la lutte à Notre-Dame des Landes.
Aidez-nous à le financer !
À Notre-Dame des Landes le système veut imposer son projet d’aéroport aussi inutile et destructeur que coûteux. Au quotidien les ZADistes occupent et résistent aux forces de l’ordre et aux bulldozers, avec l’aide d’habitants et paysans des environs et de tout le pays.
Un jeu est né de cette lutte. Pour la faire connaître, créer un jeu de qualité sur un thème engagé, financer les procès et les occupations des terres menacées, et encourager au passage l’émergence des nouvelles ZAD contre d’autres projets inutiles et néfastes.
« Zone à Défendre » est un jeu de société coopératif et semi-coopératif qui se joue de 1 à 5 joueurs, à partir de 10 ans.
Une partie dure entre 60 et 90 minutes. (suite…)
Notre Dame des Landes : retour sur le rassemblement des 3 et 4 août (video – 15 minutes)