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Fév 12

L’effondrement de la social-démocratie et la question de l’Alternative. Philippe Zarifian

Publié le vendredi, 12 février 2016 dans Alternatives et Autogestion, Construire des alternatives

DSCN1931-8-Small-1-300x292Introduction

Nous vivons, depuis plus d’un quart de siècle, un véritable effondrement de la social-démocratie en Europe, non seulement en tant que doctrine politique, corps d’idées, mais aussi réformes institutionnelles, réalisations pratiques, projet et pratique de gouvernement. Le début de cet effondrement date, approximativement, du milieu des années 70, lorsque la période dite des Trente Glorieuses (1945 – 1975) s’est définitivement close. Au départ, il s’est agi davantage d’un affaiblissement que d’un effondrement. Mais à partir du début des années 80 (sous la présidence de François Mitterrand et un gouvernement à majorité socialiste en France), se met en marche un véritable effondrement, qui, actuellement, sous la présidence de Hollande, s’achève.

Nous vivons, en direct, les derniers soubresauts de cette social-démocratie, sous ses différentes formes, qui affectent toute la gauche française, LO et LCR comprises. Pour comprendre ce qui se passe et voir en parallèle, l’émergence, encore largement souterraine, mais forte d’une nouvelle pensée et pratique politique, de nouvelles aspiration, que l’on peut réunir sous le thème de l’Alternative, il faut faire un détour historique.

1. La création de la matrice social-démocrate.

C’est incontestablement la naissance de la social-démocratie allemande, à la fin du 19ème siècle, qui va servir de matrice commune, aux courants  » révolutionnaires de gauche « ,

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Jan 27

« Notre contribution collective au congrès de fondation d’Alternatives et Autogestion ». Groupe local du Tarn

Publié le mercredi, 27 janvier 2016 dans Alternatives et Autogestion, Notre Projet

Alternatives et Autogestion tiendra son Congrès de fondation les 6 et 7 février 2016. Les camarades du Tarn proposent la « contribution » ci-dessous élaborée collectivement en Assemblée Générale départementale le 18 janvier.

autogestion_1Créer une organisation politique nouvelle, vraiment nouvelle, est chose moins aisée que ce que certainEs pourraient l’imaginer. Pourtant, à diverses reprises et le plus souvent individuellement, des idées et des propositions ont été avancées (Vaulry 2014, Journées d’été 2015, échanges sur Internet).
Le Groupe Local du Tarn de A&A ne prétend pas, par cette modeste contribution, faire œuvre originale. Il entend surtout avancer quelques points de consensus et d’autres encore en débat dans le groupe départemental Tarnais.
En supposant que cela recoupe les interrogations des non Tarnais !
Les voici, plus ou moins en vrac !

1- Ce qui fait consensus dans le Tarn :

a)- comme il ne suffit pas de « faire des phrases », il faut une ome-d-oc1adéquation la plus parfaite possible entre la théorie (en gros les idées que nous défendons) et la pratique (entre autres choses, l’organisation autogestionnaire du (parti)-mouvement que nous allons créer).
Nous avons trop d’exemples autour de nous de formations politiques dont le parler est complètement coupé de l’action politique réelle sur le terrain… et vice-versa !

b)- comme nous ne prétendons pas détenir la vérité sur tout, il faut accueillir dans nos modes de fonctionnement l’expérimentation et les remises en causes auxquelles elle peut aboutir.
L’expérimentation doit-elle devenir notre mode d’action militante ? Il faudra en définir les formes et les objets.

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Jan 25

Autogestion !, par Robi Morder, Bruno Della Sudda, Arthur Leduc et Patrick Silberstein

Publié le lundi, 25 janvier 2016 dans Autogestion

Sur le site de l’Association pour l’Autogestion : http://www.autogestion.asso.fr/

Le troisième colloque « penser l’émancipation » se tiendra du 28 au 30 janvier à l’Université libre de Bruxelles. En voici le programme complet : http://www.cetri.be/IMG/pdf/programme-ple-web-fin.pdf.

Lors de l’atelier « autogestion, coopérative et émancipation » du vendredi 29 janvier au matin Robi Morder présentera une contribution élaborée avec Bruno Della Sudda, Arthur Leduc et Patrick Silberstein 1. En voici le texte de synthèse, le document final devant être retravaillé et développé pour la publication des actes ultérieurement. 

image-6-0d0a6Dans le contexte d’approfondissement de la crise systémique du capitalisme, crise économique et sociale, écologique, démocratique et géo-stratégique, nous pouvons faire le constat d’un retour, depuis une vingtaine d’années, d’un ensemble de pratiques de contestation de l’exploitation et de l’aliénation que nous traiterons comme pratiques d’émancipation et montrant en quoi des forces se réclamant de l’autogestion peuvent y déceler une culture politique qui devrait amener les forces politiques à repenser leur fonction et leur fonctionnement et à réinterroger leur pratiques concrètes, leur intégration aux institutions, leur lien à la société comme aux mouvements de contestation.

L’objectif de cette contribution est de présenter synthétiquement la façon dont l’autogestion a été – et demeure – une référence dans le mouvement ouvrier, et plus largement social, en France, en nous limitant ici au seul secteur des luttes dans les entreprises 2

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Jan 13

« Coopératives contre capitalisme », un livre de Benoit BORRITS, par Pierre ZARKA

Publié le mercredi, 13 janvier 2016 dans Autogestion, Construire des alternatives

coopLe titre « Coopératives contre capitalisme » indique de la part de l’auteur l’intention de ne rester ni aux mouvements coopératifs comme solutions ponctuelles et locales, répondant la plupart du temps au défaut de capitalistes, ni à la seule addition de ces mouvements comme solution globale. 

Le titre annonce le prisme par lequel Benoît Borrits analyse minutieusement ce qui est déjà à l’œuvre dans la société. Si l’auteur fait la démonstration du caractère actuel de la nécessité de s’engager vers une appropriation collective des grands moyens de production, à l’aide d’exemples positifs, je retiendrai personnellement, un exemple qui en illustre tant d’autres, où au contraire, la question a fait défaut. 

J’ai en mémoire les deux types de réactions quand Mittal a décidé de larguer les amarres d’Arcelor: celle des salariés, précisant que Mittal n’avait jamais mis le nez dans le concret de la production d’acier – qu’ils s’étaient débrouillés tout seuls (cela c’est moi qui l’ajoute), et ils en tiraient la conclusion …qu’il fallait un repreneur et n’envisageaient pas de s’y substituer collectivement. 

Dans la même période, Montebourg, alors ministre, répondait à un journaliste, « qu’en matière de nationalisation, l’État n’était pas un bon gestionnaire »… « Mais qui parle d’Etat ? » aurait rétorqué Benoît Borrits. 

Et d’aborder la différence entre nationalisation, version étatique, telle que le XXème siècle nous l’a légué, forme soviétique ou française, et appropriation sociale. Il montre la différence de logique entre une entreprise pilotée par la logique des actionnaires ou par celle pilotée par ceux qui ne sont alors plus tout à fait des salariés.

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Nov 11

La transition énergétique, nécessite-t-elle de changer le système économique ?

Publié le mercredi, 11 novembre 2015 dans Construire des alternatives

climatQu’est-ce que la transition ? Trop souvent on la réduit à une transformation du produit. On parle alors de « la voiture à 2 l aux 100 », ou de la voiture électrique, d’éoliennes et autres innovations technologiques.

Mais une véritable transition énergétique, une véritable conversion écologique nécessitent d’agir à trois niveaux :

  1. Changer les produits et leur mode de fabrication, bien sûr.

  2. Changer les modes de consommation et le système des échanges.

  3. Changer l’organisation du territoire.

 

  1. Changer les produits et leur mode de fabrication

Cela consiste :

– à faire de nouveaux produits économes en matières premières, en consommation d’énergie et à durée de vie plus longue

– à diminuer l’usage de matières premières notamment organiques dans le procès de fabrication

– à développer l’économie circulaire permettant de réutiliser les rebuts et les déchets

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Nov 2

Uruguay : un processus historique de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s, par Richard Neuville

Publié le lundi, 2 novembre 2015 dans Autogestion

« Une partie des mouvements sociaux ne se limitent pas à la défense de l’emploi et à l’augmentation des salaires ou bien à la consommation mais ils essaient d’aller au-delà et cherchent, soit par conviction ou par nécessité, à dépasser le lien de subordination que leur a assigné la société  » (Zibechi, 2010).

Le mouvement des entreprises récupérées par les travailleurs uruguayens s’inscrit dans une tradition de luttes pour « l’émancipation économique et sociale »1. Il puise ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier qui, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, a su articuler la formation de syndicats et la constitution d’un mouvement coopératif puissant. Tout au long de son existence, le mouvement coopératif a su conserver une indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Il existe près de 300 coopératives de travail en Uruguay2 (Guerra, 2013 : 28).

La récupération d’entreprises par les travailleur-e-s (ERT) sous la forme coopérative n’est pas une nouveauté dans l’histoire économique uruguayenne. En remontant dans l’histoire des coopératives, nous trouvons des antécédents qui remontent au milieu du XXe siècle. Il est donc possible de parler de processus historique dans ce pays, même s’il intervient principalement dans des périodes de crise.

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Sep 22

UNE PREMIÈRE VICTOIRE « SYMBOLE », communiqué de la SCOP TI

Publié le mardi, 22 septembre 2015 dans Autogestion

PRESENTATION SCOP-TI 3La SCOP TI sera présente samedi 26 juillet à GRAULHET, pour la journée « Se passer de patron? Chiche ! »

Pendant 1336 jours, les Fralibs ont mené une lutte sans pareil pour conserver un fleuron de l’industrie sur le territoire français depuis plus d’un siècle, une usine de + de 12 000m2 située à Gémenos depuis 1989 et dans laquelle sont fabriqués thés et infusions.

Pendant 1336 jours, des femmes et des hommes se sont relayés pour faire peser leur droit face aux dérives d’un capitalisme obsédé par les chiffres et peu considérant des conditions de travail et de la qualité du produit vendu au consommateur.

Pendant 1336 jours, médias et citoyens de tous horizons sont venus apporter leur soutien pour que les 182 salariés de Fralibs continuent de faire ronronner les machines sur le territoire français.

Et le 26 Mai 2014, la détermination et le courage de ces salariés ont été récompensés par la signature d’un protocole d’accord avec le géant Unilever.

C’est une victoire exemplaire de grande portée.

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Sep 12

Ce tâtonnement, il faut le conserver. . .

Publié le samedi, 12 septembre 2015 dans Articles, Confluences 81

116 dossier page 10 Pilpa 2Entretien téléphonique avec Michel-Henri MAS, animateur des Amis de la Fabrique du Sud (850 adhérent-e-s). La Fabrique du Sud, ce sont, au départ, une vingtaine de coopérateurs qui, après des mois de luttes et moult péripéties, ont pris le relais de PILPA en reprenant leur fabrique de glaces à CARCASSONNE, sous forme de coopérative. Nous lui avons posé quelques questions, en prélude à la journée du 26 septembre.

Confluences 81 : A l’heure où la plupart des luttes , lors des fermetures d’entreprises visent surtout à permettre de gagner un maximum de droits et d’indemnités pour les salariéEs (“partir avec la valise”), comment les “Pilpa” en sont-ils arrivé à reprendre leur entreprise, qui plus est sous forme de “coopérative” ?

Michel MAS : C’est le résultat d’un long processus dans lesquels différents éléments ont contribué à l’élaboration, à la maturation puis à la mise en œuvre de ce projet. Le parcours des personnes, très attachées à l’entreprise, le fait que celle-ci ait été vendue à un fonds d’investissements – qui ne voulait pas vendre à des concurrents – a été un des éléments forts. Des discussions au forum social de la fête de l’Huma, avec l’association A2P, au sein de la fédération agroalimentaire de la CGT-en particulier avec les Fralib -, avec Claude KOWAL (Association pour l’Autogestion) ont persuadé certainEs salariéEs de tenter l’aventure.

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Sep 11

26 septembre 2015, à GRAULHET (81)

Publié le vendredi, 11 septembre 2015 dans Autogestion, Construire des alternatives

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Sep 9

« Se passer de patron? Chiche ! ». Le 26 septembre à GRAULHET (81)


patron coul dernière versionCréé en 2011, le Collectif Marinaleda 81 a, pour son coup d’essai, fait venir Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire de Marinaleda, une bourgade andalouse près de Séville. Un coup de maître : plus de huit cents personnes venues de toute la région ont participé à l’une ou l’autre des activités prévues au programme, voire à toutes ! Le débat central tournait autour des questions suivantes : ce modèle politique est-il transposable ? Avec quelle prise en compte des questions environnementales ?

Ce succès en appelant d’autres, en septembre 2012, nous avons discuté autour de l’expérience de la Coopérative Intégrale Catalane puis, en septembre 2013, l’autogestion municipale et la démocratie active étaient au centre de la réflexion et des débats.

 

Cette année, le 26 septembre prochain, le thème choisi est : « Se passer de patron? Chiche ! ».

Nos invités sont tous des acteurs dans ce domaine.

Ils ont repris leur entreprise ou ont créé la leur. Leur point commun ? Prendre collectivement en charge leur travail, son sens, son organisation, la production, la commercialisation. Y associer d’autres producteurs, les clientEs devenuEs usagerEs. Prendre en charge leur environnement, leur avenir, leurs vies.

C’est autour de ces questions que nous pourrons nous informer et échanger, autour de stands le matin, dans des ateliers de discussions l’après-midi, samedi 26 septembre au Foyer Leo Lagrange à GRAULHET, à partir de 9h 30.

 

Participeront,témoigneront, animeront des ateliers:

– Les coopérateurs audois de « La Coopérative du Sud »(ex-Pilpa) qui ont repris après deux ans de luttes, leur fabrique de glaces

– les coopérateurs de la Société Coopérative Ouvrière Provençale de Thés et Infusions, qui après 4 ans des luttes ont repris leur usine (Fralib, les thés de l’Éléphant)

– la « Chouette Coop », projet de « supermarché coopératif » à Toulouse.

-Archibrazo (Centre Social argentin autogéré)

– la Coopérative Intégrale Toulousaine.

– Charles PIAGET, qui fut un des animateurs de la lutte des LIP en 1972-73 est attendu également (sous réserves)

 d’autres expérimentations menées dans la région seront présentes. Leurs membres  témoigneront également.

La journée se terminera, en soirée, autour du nouveau film de Yannis YOULOUNTAS, «Je lutte donc je suis»

http://confluences81.fr/category/actu/collectif-marinaleda-81/