Août 4
La fin de l’Europe. Cédric DURAND
Publié le mardi, 4 août 2015 dans Notre Economie et la leur
Dans cet article initialement paru sur le site états-unien Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.
Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).
Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.
Comme le déclarait il y a quelques mois Ada Colau, la maire nouvellement élue de Barcelone à la tête d’une coalition inspirée des Indignés :
« De cette crise, personne ne sortira comme avant. Ce qui nous attend, c’est, au choix, un horizon féodal, avec une augmentation brutale des inégalités, une concentration sans précédent des richesses, de nouvelles formes de précarité pour la majorité des citoyens. Ou alors, une révolution démocratique, où des milliers de personnes s’engagent, pour changer la fin du film ».
Août 1
Syriza (Grèce) : « Nous faisons face à une lourde défaite ; à l’effondrement d’une stratégie particulière », par Antonis Ntavanellos
Publié le samedi, 1 août 2015 dans A Gauche. . . toute !
Intervention au meeting public, le 27 juillet à Athènes, de la Plateforme de Gauche de Syriza [1].
Camarades,
Merci à Iskra pour l’invitation et je voudrais lui souhaiter, avec l’ensemble des forces de la plate-forme de gauche, avec les plus larges composantes de la gauche radicale au sein de SYRIZA, mais aussi avec celles se situant en dehors de ses rangs, de trouver l’énergie et la fermeté pour faire face à un défi qui a des dimensions historiques.
Nous sommes confrontés à un accord où chaque militant du mouvement ouvrier, chaque combattant des mouvements plus large de résistance sociale, chaque militant de la gauche politique, ne pourrait que le caractériser comme un nouveau mémorandum [le troisième « MoU – Memorandum of Understanding » qui implique donc prétendu accord entre la Commission européenne, agissant au nom des Etats membres de l’Eurozone et la République hellénique].
Et même un mémorandum plus dur :
• équipé d’un turbo TAIPED [TAIPED : Hellenic Republic Asset Development Fund ; le fonds chargé « de valoriser et de vendre » les biens publics dans le cadre du programme [2] privatisations] ;
Août 1
Le report meurtrier de la restructuration de la dette grecque. Yanis Varoufakis
Publié le samedi, 1 août 2015 dans Notre Economie et la leur
La raison d’une restructuration de la dette est de réduire le volume des nouveaux emprunts nécessaires au sauvetage de l’entité insolvable. Les créanciers proposent une restructuration afin de récupérer une partie de leurs engagements et d’accorder le moins possible de nouveaux prêts à l’entité insolvable.
Contre toute attente, les créanciers de la Grèce semblent dans l’incapacité d’apprécier à sa juste valeur ce principe raisonnable de la finance. Lorsque c’est de la dette grecque qu’il s’agit, un schéma très clair est apparu au cours des 5 dernières années. Et ce schéma reste inamovible à ce jour.
En 2010, l’Europe et le Fond Monétaire International ont consenti de nouveaux prêts équivalents à 44% du PIB à une Grèce déjà insolvable. A l’époque, la simple évocation d’une restructuration de la dette était inadmissible et une raison suffisante pour ridiculiser ceux d’entre nous qui suggéraient qu’elle serait inévitable in fine.
En 2012, alors que le ratio dette/PIB atteignait des sommets, les créanciers privés ont subi une décote significative de 34%. Dans le même temps cependant, de nouveaux prêts pour un montant équivalent à 63% du PIB s’ajoutaient à la dette nationale grecque.
Juil 30
Grèce : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons ! », entretien avec Stathis Kouvelakis
Publié le jeudi, 30 juillet 2015 dans Gauche de combat, International
Juil 29
Lettre ouverte à Yanis Varoufakis : le plan B, c’est la démocratie, par Thomas Coutrot (ATTAC)
Publié le mercredi, 29 juillet 2015 dans A Gauche. . . toute !
Cher Yanis Varoufakis,
Pendant cinq mois, vous avez incarné l’espoir de beaucoup de citoyens européens. Vous avez fait souffler un vent de rigueur intellectuelle et de franchise dans le cercle des hommes gris de l’Eurogroupe.
Vous avez tenté avec ténacité de respecter le mandat des électeurs grecs : interrompre les politiques d’austérité tout en restant dans la zone euro. Mais fin juin, renforcés par l’isolement de la Grèce et la faiblesse des mouvements de solidarité en Europe, les morts-vivants de l’Eurogroupe puis le Conseil vous ont adressé un ultimatum : vous soumettre ou sortir de l’euro.
La victoire du « non » au référendum du 5 juillet renforçait votre légitimité pour refuser le véritable diktat des créanciers. Vous avez indiqué le 13 juillet 1 avoir proposé au soir du référendum à Alexis Tsipras « un triptyque d’actions » pour éviter la soumission : « émettre des IOUs » (des reconnaissances de dettes en euros, c’est-à-dire une monnaie fiscale complémentaire), « appliquer une décote sur les obligations grecques » détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette, et « prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE ». Mais Alexis Tsipras a refusé ce plan et accepté votre démission.
Juil 28
La crise grecque , un tournant pour l’Europe…et pour nous. Jeanette HABEL (rédigé suite à un débat au sein d’ATTAC)
Publié le mardi, 28 juillet 2015 dans Construire des alternatives
La stratégie de Syriza…et la nôtre : premiers bilans
Un bilan s’impose sur la stratégie suivie par les dirigeants de Syriza …et la nôtre (nous, la gauche de la gauche). A .Tsipras a négocié avec un pistolet sur la tempe. C’était prévisible. Et depuis 5 mois il a fait des choix politiques, en témoignent les débats internes de Syriza, les critiques de la plate-forme de gauche et les révélations de Varoufakis .
Il n’y avait pas qu’une stratégie possible, le résultat de celle qui a été choisie est terrible pour les Grecs d’abord, pour les peuples européens ensuite. Tsipras a eu l’honnêteté de reconnaître qu’il s’agit d’ « un mauvais accord » (en vérité un diktat), un avis partagé par des analystes de tous bords. A noter l’aveuglement du PCF soulignant le « rôle positif « que la France a joué dans cette affaire. Hollande, il est vrai, a aidé Tsipras à reculer devant Merkel comme il l’avait fait lui-même au lendemain de son élection. Le PCF ne semble pas comprendre que cela va aider les dirigeants européens, Hollande/Valls en particulier, à faire passer leurs plans d’austérité.
Autre conséquence, Syriza se déchire, ce qui est aussi le but recherché par l’Eurogroupe. Qui va profiter de la reddition du gouvernement grec? La droite grecque qui va montrer que ses propositions allaient moins loin dans l’austérité et l’abandon de souveraineté que l’accord signé à Bruxelles (les conditions sont plus dures que celles négociées avant le référendum du 5 juillet comme l’écrit Elie Cohen, Les Echos 15/6/2015). Et peut-être demain Aube Dorée pourrait profiter de la confusion politique.
Juil 28
TRIBUNE LIBRE de Michel COSTADAU : Opinion 4-3 TSIPRAS
Publié le mardi, 28 juillet 2015 dans Point de vue
Les Romains disaient « La roche tarpéienne est près du Capitole ». Et Tsipras l’expérimente d’une belle manière, lui qui le dimanche était le héros de tous les Grecs est devenu le lundi un traître indéfendable. C’est quoi au juste ce bazar.
On va commencer par un rappel : le fonctionnement de l’État c’est de mettre de l’argent dans la boucle de l’économie qui, via le travail, les revenus, la consommation et le patrimoine de la population revient dans ses caisses. Quand il en revient davantage, l’État injecte plus d’argent dans la boucle, quand il en revient moins, l’État s’endette et réinjecte moins dans la boucle. Le volume de la boucle s’appelle le PIB, ce que l’Etat rentre et sort s’appelle le Budget. Quand l’État n’est plus en mesure de rembourser ses dettes, il est en faillite et alors interviennent les instances internationales pour « aider » cet État.
Juil 26
Il s’agit là de nous, entre autres, aussi… Tribune libre Yanis YOULOUNTAS
Publié le dimanche, 26 juillet 2015 dans Point de vue
En dépit des apparences et malgré ce qui est annoncé partout…
PAS SÛR QUE LE PEN SOIT LA GRANDE GAGNANTE, EN FRANCE, DE CE MYTHE GREC CONTEMPORAIN
Je vais peut-être vous étonner, mais j’ai l’impression que, suite aux événements désastreux en Grèce et contre toute attente, il pourrait se passer plus de choses positives en France qu’en Espagne.
Je veux dire par là que je remarque très peu de remises en question (pour l’instant) chez mes amis catalans ou andalous, d’après mes retours, que ce que je relève depuis quelques jours dans l’hexagone : mes compagnons anars s’emparent du sujet et le dissèquent, d’autres mouvements radicaux également, et même une partie de la vraie gauche est en train de rouvrir plusieurs débats en sommeil ou tabous depuis des années. J’ai survolé divers rapports ici et là, et sincèrement, c’est mieux qu’ailleurs dans le sud, pour l’instant.
« TIRER LA LEÇON »
Je sais que certain-e-s s’en fichent, mais pas d’autres, et moi ça m’intéresse : le congrès du PG vient de rouvrir le débat sur la sortie de la zone euro. Et ce 22 juillet, Mélenchon vient de déclarer sur son compte FB : « Il faut sans détour tirer la leçon numéro un de la reddition de Tsipras.
Juil 25
Grèce : une analyse des événements récents et des leçons pour la gauche européenne, par Stathis Kouvelakis
Publié le samedi, 25 juillet 2015 dans A Gauche. . . toute !
Le dernier accord convenu entre le gouvernement de Syriza et les créanciers a choqué une grande partie de la gauche qui a suivi les événements en Grèce. Cet événement semble marquer la fin d’un cycle politique.
Dans cette interview donnée pour le site Jacobin, Stathis Kouvelakis, un des membres dirigeants de la Plate-forme de Gauche de Syriza, couvre les derniers événements, les théories qui se sont confirmées ou pas et les prochaines étapes qui attendent l’aile gauche de Syriza.
Kouvelakis saisit ici l’occasion pour réfléchir de manière plus large sur le bilan de la stratégie de la Plate-forme de Gauche, sur ce qui aurait pu être fait différemment, et sur les perspectives pour une recomposition de la gauche.
Sebastian Budgen – Quelles ont été les raisons du référendum de juillet ? Beaucoup l’ont perçu comme sorti de nulle part ; un joker qu’aurait joué le premier ministre grec Alexis Tsipras. Mais il y a beaucoup d’incertitudes quant à ses motivations — certains ont même spéculé qu’il pensait perdre.
Stathis Kouvelakis – Je pense que le référendum était une tentative de sortir du piège dans lequel était tombé le gouvernement pendant le processus de négociation.
Juil 23
Grèce : Le Parlement vote sous le chantage et la menace, par Zoé Ν. Konstantopoulou, Présidente du Parlement
Publié le jeudi, 23 juillet 2015 dans Point de vue