Grèce : « La voie de la sagesse, c’est celle de la sortie de l’euro et du changement social », par Costas Lapavitsas
Ce texte est la transcription traduite de l’intervention de Costas Lapavitsas au colloque « Democracy Rising », tenu à Athènes le 17 juillet 2015. Les intertitres sont de notre responsabilité.
Costas Lapavitsas est député élu au Parlement grec, membre de la Plateforme de gauche de Syriza, et professeur d’économie à SOAS (School of Oriental and African Studies, Londres).
Une capitulation désastreuse
Le gouvernement Syriza vient de signer un nouvel accord de sauvetage. C’est un très mauvais accord, pour des raisons évidentes que je vais énumérer.
Tout d’abord, cet accord est récessif. Il va plonger l’économie grecque dans la récession. Parce que les seules augmentations d’impôts s’élèvent à 2% du PIB. Elles concernent surtout la TVA, impôt indirect prélevé sur des produits principalement consommés par les travailleurs. Mais elles concernent aussi les entreprises et vont d’abord frapper les petites et moyennes entreprises, qui demeurent la colonne vertébrale de l’économie grecque. L’agriculture est sans doute le secteur le plus durement touché par cette augmentation : l’impôt sur le revenu versé par les agriculteurs va doubler, et ils seront soumis à de nouvelles obligations. Ces mesures sont incontestablement récessives. Elles arrivent à un moment où l’économie grecque chancelle au bord du précipice. Il ne fait aucun doute qu’elles vont la faire basculer dans la récession.
QUE L’ACCORD RESTE LETTRE MORTE ET NON VALIDE – LA PAROLE AU PARTI ET A SES ORGANES. Communiqué (14 juillet) SECTION LOCALE DE SYRIZA A PARIS
http://syriza-fr.org/
Paris, 14 juillet 2015
Le déroulement des cinq mois de négociations du gouvernement grec révèle de la manière la plus claire que les créanciers n’ont pas pour objectif, ni n’accepteraient un « compromis honorable, mutuellement utile ». A la suite de chaque recul du gouvernement par rapport à ses promesses électorales et ses déclarations de programme, les « institutions » ont éxigé de nouvelles concessions sévères, en imposant la perpétuation sans relâche d’une politique néolibérale absurde, avec le démantèlement des rapports salariaux, la suppression des droits démocratiques, le pillage et la soumission du peuple grec, poussé au désespoir.
L’UE, le FMI et la BCE ont une stratégie commune claire en dépit de leurs dissensions partielles. Leur préoccupation n’est pas d’obtenir des chiffres budgétaires, mais de ne pas autoriser l’unique gouvernement en Europe dont le tronc est un parti de Gauche d’appliquer la politique pour laquelle il a gagné les élections du 25 janvier. C’est de ne permettre à aucun peuple de clamer NON, à l’instar du NON du 5 juillet du peuple grec. C’est pour cela qu’ils ont orchestré la fermeture des banques en Grèce. Leur souci est d’interdire aux peuples d’Europe de refuser la dictature de la Troïka car, dans ce cas, leur pouvoir et les privilèges de ceux qu’ils représentent vraiment, de l’oligarchie européenne, seraient mis en péril. La persévérance des créanciers pour obtenir la signature d’un nouveau mémorandum de soumission et d’humiliation démontre exactement cela, au-delà même des projets de domination économique de certains pays. Par conséquent ils s’efforcent, ou bien d’entrainer le gouvernement grec dans le compromis avec le système, ou de le contraindre à la soumission, de l’isoler des mouvements sociaux, de la base de la Gauche et du peuple qui lui a accordé sa confiance.
Communiqué de Presse A&A 81 / NPA : Soutien au peuple grec : Albi samedi 18 juillet 11h au Vigan
communiqué commun
Le NPA et Alternatives & Autogestion appellent au rassemblement
samedi 18 juillet à 11h au Vigan Albi
sur la base de nos trois mots d ordre:
* non à l’accord Tsipras-UE* soutien au peuple grec* annulation de la dette.
Aucune négociation n’est possible dans ce système sans une forte mobilisation populaire.
Tous ensemble avec le peuple Grec.
A nouveau, vers le totalitarisme ? La fin de l’humain ? Par Philippe Zarifian
C’est volontairement que j’inscris dans le titre un point d’interrogation. Ce qu’on va lire dans ce texte est bel et bien une interrogation, dont je ne détiens pas la réponse. Mais trop de faits et de convergences se font jour, pour qu’on ne pose pas la question, et pour que l’on ne l’instruise pas.
Disons d’entrée de jeu que j’utiliserai le mot « Totalitarisme » selon la signification que Hanna Arendt en a donnée. Celle – ci a commencé à travailler à son livre sur « les Origines du Totalitarisme » dès la fin de la seconde guerre mondiale. C’est en été 1950 qu’elle en publie les premières épreuves, la parution se faisant en février 1951.
Il faut dire que son projet n’a cessé de s’enrichir et de s’étendre pendant ces années.
Nous avons la chance de bénéficier désormais, en langue française, d’une édition en un seul volume (d’un ouvrage primitivement divisé en trois), parue aux éditions Gallimard en juillet 2013, intitulée « Les Origines du Totalitarisme . Eichmann à Jérusalem », puisque, fort à propos, les écrits que Hanna Arendt a consacré au procès d’Eichmann, qu’elle a suivi à Tel Aviv comme « journaliste », y figurent.
Discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015
Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.
Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.
Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010
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En soutien au peuple grec, Rassemblement mercredi 15 juillet, 18h ALBI, place du VIGAN
Appel en soutien au peuple Grec.
Face à la brutalité de la Troïka et de l’Eurogroupe allant jusqu’à piétiner la souveraineté du peuple Grec, il n’y a pas d’autre solution que d’exprimer pleinement notre solidarité à la révolte du peuple Grec contre l’austérité.
rassemblement mercredi 15 juillet, 18 h ,
Place du Vigan ALBI.
premiers signataires :Alternatives & Autogestion 81, NPA 81, CGT chômeurs …
Une alternative est possible au plan négocié entre Alexis Tsipras et les créanciers à Bruxelles. Eric TOUSSAINT
TRAGÉDIE GRECQUE Tribune libre Patrick MIGNARD
Il y a quelque chose de tragique dans cet épisode qui oppose le peuple grec à une Communauté européenne intransigeante dans les politiques de rigueur qu’elle généralise à tous les peuples européens.
Les contraintes, les mesures de rigueur imposées à la Grèce sont inadmissibles, moralement et contraires aux droits de l’Homme. Aggravation des conditions de vie, destruction des régimes de retraites et des services de santé, liquidation, par privatisation, des services publics,… rien ne justifie aujourd’hui de telles mesures. Les difficultés des États européens en général, et de la Grèce en particulier ne viennent pas d’une catastrophe naturelle qui aurait anéanti le potentiel économique du continent. Elles viennent essentiellement de décisions politiques qui ont fabriqué une Europe fondée non pas sur les intérêts vitaux des peuples mais sur les intérêts des marchés financiers. En effet, depuis des années, pour se financer, les États sont dans l’obligation de recourir aux marchés financiers, ce qui les endette à des taux de plus en plus élevés. De plus, l’organisation économique de l’Europe ne s’est pas faite sur les intérêts locaux des peuples qui la composent, mais sur une répartition des activités en fonction des intérêts que le capital pouvait en tirer.
Le malaise général des peuples européens à l’égard de l’Europe actuelle vient de cette organisation qui nous conduit à la catastrophe. La Grèce est le premier maillon de cette chaîne conçue en dépit de l’intérêt général.
Adresse d’Alternatives et Autogestion au XIIème congrès d’Alternative Libertaire (23-25 mai 2015) . . .
Chèr-e-s Camarades,
Nous vous remercions fraternellement de votre invitation, nous saluons votre congrès et ses délégués-e-s et sommes désolés de ne pouvoir en être.
Beaucoup d’entre vous savent déjà que les Alternatifs, par un vote loin d’être « stalinien », ont décidé de se dissoudre dans « Ensemble » comme le fit la GA .
Nous avions, par prudence, anticipé ce choix et constitué une association à but politique « Alternatives et Autogestion » siglée « A&A ».
C’est pour nous une période de turbulence et de reconstruction. Nous devons recoller les morceaux et relancer un fonctionnement interne démocratique et cohérent.
Vous comprendrez donc qu’il nous est encore difficile, par honnêteté, d’exprimer une ligne politique comme un collectif parfaitement et démocratiquement constitué.
Néanmoins, si nous existons, c’est que:
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Une partie d’entre nous n’analyse pas que « Ensemble » soit LA proposition politique unitaire, fédératrice et transversale du paysage politique.
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C’est que nous observions déjà l’apparition d’un porte parolat par trop personnalisé qui n’est pas dans notre conception
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C’est que nous voulons maintenir une ligne et une culture « transversale » des idées et des luttes et ainsi rester ouverts aux formes de combat politique présentes et à venir.
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C’est que nous restons profondément autogestionnaires.
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C’est que nous analysons que nous avons perdu beaucoup de force dans les combats électoralistes.