Publié le
jeudi, 13 décembre 2012 dans
Féminisme
Une déclaration du Planning Familial que nous reproduisons volontiers ci-dessous :
Pourquoi nous défendons le mariage entre personnes de même sexe et serons Dimanche dans la rue (même si le mariage ne nous fait pas rêver !)
Le déferlement de propos et arguments haineux, méprisants et autres procès à l’encontre des homosexuels-les ne cesse de nous surprendre tant il révèle des amalgames proprement révoltants. Ils témoignent, dans un contexte social où les enjeux de l’égalité entre femmes et hommes, entre homosexuels-les et hétérosexuels-les sont enfin sur le devant de la scène, de la difficulté à penser la société en termes d’égalité des droits et non de hiérarchisation de valeur des individus qui la composent.
En refusant aux personnes de même sexe ce droit au mariage, les opposants font ce pas de côté considérant, voir justifiant, cette inégalité d’accès aux droits comme une réponse à une sexualité différente vue comme un danger au regard de la norme hétérosexuelle.
Car en attribuant à l’hétérosexualité, le monopole de la sexualité légitime, on justifie par avance, une inégalité des sexes et des sexualités stigmatisant et renvoyant à la marge de la société toutes celles et ceux qui ne la respecteraient pas.
Mais au-delà du mariage – qui rappelons-le- n’est que civil dans notre République, se pose le deuxième volet de cette injonction : la légitimité et la capacité d’un couple homosexuel à être parent au nom du besoin qu’aurait un enfant d’un père et d’une mère. Celles et ceux qui s’y opposent y voient une désagrégation de la famille et un risque pour l’équilibre psychologique des enfants. La diversification des configurations et des parcours familiaux témoignent que le schéma classique de la famille « papa, maman et les enfants » relèvent désormais de l’image d’Epinal, bien loin de la réalité.
Et de quel père ou de quelle mère parlons-nous ? En s’enfermant dans le primat du lien biologique au détriment du lien affectif et social, les opposants-es au mariage des couples de même sexe font de ce lien biologique l’alpha et l’oméga de l’intérêt des enfants. Pour autant, si la Convention internationale des droits de l’enfant précise que « les enfants ont le droit de connaître leurs parents et d’être élevé par eux » il n’y est nul fait mention de la nature dudit lien entre enfants et parents. Depuis quand cette capacité à être parent, à élever un enfant, dépendrait-elle de l’orientation sexuelle ?
Nous soutenons donc ce projet de loi tout en demandant qu’il aille plus loin et qu’il n’abandonne pas la promesse d’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) réservée aujourd’hui aux seuls couples hétérosexuels, une inégalité sociale dans l’accès à la parentalité pour les couples lesbiens. Qu’il n’abandonne pas également la « présomption de parenté » pour l’enfant né dans un couple marié qui garantit la reconnaissance de la filiation. Et quid des familles fondées en-dehors du cadre strict du mariage ? Quid de l’adoption par les couples pacsés-es ou en concubinage ?
Parce que nous :
• Déplorons l’intrusion du religieux dans le débat, l’immobilisme et les amalgames faits
• Combattons la hiérarchie des sexualités
• Soutenons l’ouverture des droits au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe mariés, pacsés ou en concubinage, comme la PMA pour les lesbiennes
Nous serons présents-es dimanche 16 décembre dans la rue et appelons à participer à cette manifestation pour qu’enfin different-e ne signifie plus inegal-e.
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