Penser, imaginer l’alternative… Vers une autre société ? Pour l’otium du peuple Une contribution d’Alain VERONESE
. . . Juste pour donner le ton…
A.V.
« Si un futur révolutionnaire est possible, il ne peut que passer que par une remise en cause radicale du travail aliéné. », écrit Dany-Robert Dufour (dans Le délire occidental). Par ailleurs, de nombreuses études, analyses sérieuses et documentées font valoir, que la production automatisée va faire disparaître de très nombreux emploi ce, à l’horizon de deux décennies seulement. Cette crise de l’emploi peut mener au pire, mais, potentiellement offre, augure d’une opportunité pour une « déprolétarisation » du travail, sa transformation radicale et réduction draconienne. L’otium du peuple une utopie réaliste, nécessaire ?
1 – La société…
« La société n’existe pas », assénait la Dame de fer. Logique et cohérent : elle officiait, à l’époque ou la « reaganomic » entamait sa conquête idéologique. Attaques contre l’Etat Providence, apologie du « ruissellement », réhabilitation de l’individualisme méthodologique,… la main invisible fait la richesse des Nations. Avant Adam Smith, Bernard Mandeville avec sa « Fable des abeilles », où les vices privés font les vertus publiques instituait la nécessaire a-moralité du capitalisme. Pour un décryptage de « La société perverse », je renvoie aux livres de Dany-Robert Dufour : plus de limites à l’accumulation, jouir sans entraves, spéculer sans temps morts… Le situationnisme est récupéré par la marchandise. Narcissisme, égoïsme, triomphe du calcul économique. Dans cette jungle dérégulée (tant économiquement que moralement), la société n’existe plus. Madame Tatcher disait juste,… d’un certain point de vue.
2 – La société du travail…
Primaires aux USA : autour de la candidature de Bernie SANDERS . . .
L’effondrement de la social-démocratie et la question de l’Alternative. Philippe Zarifian
Introduction
Nous vivons, depuis plus d’un quart de siècle, un véritable effondrement de la social-démocratie en Europe, non seulement en tant que doctrine politique, corps d’idées, mais aussi réformes institutionnelles, réalisations pratiques, projet et pratique de gouvernement. Le début de cet effondrement date, approximativement, du milieu des années 70, lorsque la période dite des Trente Glorieuses (1945 – 1975) s’est définitivement close. Au départ, il s’est agi davantage d’un affaiblissement que d’un effondrement. Mais à partir du début des années 80 (sous la présidence de François Mitterrand et un gouvernement à majorité socialiste en France), se met en marche un véritable effondrement, qui, actuellement, sous la présidence de Hollande, s’achève.
Nous vivons, en direct, les derniers soubresauts de cette social-démocratie, sous ses différentes formes, qui affectent toute la gauche française, LO et LCR comprises. Pour comprendre ce qui se passe et voir en parallèle, l’émergence, encore largement souterraine, mais forte d’une nouvelle pensée et pratique politique, de nouvelles aspiration, que l’on peut réunir sous le thème de l’Alternative, il faut faire un détour historique.
1. La création de la matrice social-démocrate.
C’est incontestablement la naissance de la social-démocratie allemande, à la fin du 19ème siècle, qui va servir de matrice commune, aux courants » révolutionnaires de gauche « ,
« Coopératives contre capitalisme », un livre de Benoit BORRITS, par Pierre ZARKA
Le titre « Coopératives contre capitalisme » indique de la part de l’auteur l’intention de ne rester ni aux mouvements coopératifs comme solutions ponctuelles et locales, répondant la plupart du temps au défaut de capitalistes, ni à la seule addition de ces mouvements comme solution globale.
Le titre annonce le prisme par lequel Benoît Borrits analyse minutieusement ce qui est déjà à l’œuvre dans la société. Si l’auteur fait la démonstration du caractère actuel de la nécessité de s’engager vers une appropriation collective des grands moyens de production, à l’aide d’exemples positifs, je retiendrai personnellement, un exemple qui en illustre tant d’autres, où au contraire, la question a fait défaut.
J’ai en mémoire les deux types de réactions quand Mittal a décidé de larguer les amarres d’Arcelor: celle des salariés, précisant que Mittal n’avait jamais mis le nez dans le concret de la production d’acier – qu’ils s’étaient débrouillés tout seuls (cela c’est moi qui l’ajoute), et ils en tiraient la conclusion …qu’il fallait un repreneur et n’envisageaient pas de s’y substituer collectivement.
Dans la même période, Montebourg, alors ministre, répondait à un journaliste, « qu’en matière de nationalisation, l’État n’était pas un bon gestionnaire »… « Mais qui parle d’Etat ? » aurait rétorqué Benoît Borrits.
Et d’aborder la différence entre nationalisation, version étatique, telle que le XXème siècle nous l’a légué, forme soviétique ou française, et appropriation sociale. Il montre la différence de logique entre une entreprise pilotée par la logique des actionnaires ou par celle pilotée par ceux qui ne sont alors plus tout à fait des salariés.
La transition énergétique, nécessite-t-elle de changer le système économique ?
Qu’est-ce que la transition ? Trop souvent on la réduit à une transformation du produit. On parle alors de « la voiture à 2 l aux 100 », ou de la voiture électrique, d’éoliennes et autres innovations technologiques.
Mais une véritable transition énergétique, une véritable conversion écologique nécessitent d’agir à trois niveaux :
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Changer les produits et leur mode de fabrication, bien sûr.
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Changer les modes de consommation et le système des échanges.
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Changer l’organisation du territoire.
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Changer les produits et leur mode de fabrication
Cela consiste :
– à faire de nouveaux produits économes en matières premières, en consommation d’énergie et à durée de vie plus longue
– à diminuer l’usage de matières premières notamment organiques dans le procès de fabrication
– à développer l’économie circulaire permettant de réutiliser les rebuts et les déchets
26 septembre 2015, à GRAULHET (81)
« Se passer de patron? Chiche ! ». Le 26 septembre à GRAULHET (81)
Créé en 2011, le Collectif Marinaleda 81 a, pour son coup d’essai, fait venir Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire de Marinaleda, une bourgade andalouse près de Séville. Un coup de maître : plus de huit cents personnes venues de toute la région ont participé à l’une ou l’autre des activités prévues au programme, voire à toutes ! Le débat central tournait autour des questions suivantes : ce modèle politique est-il transposable ? Avec quelle prise en compte des questions environnementales ?
Ce succès en appelant d’autres, en septembre 2012, nous avons discuté autour de l’expérience de la Coopérative Intégrale Catalane puis, en septembre 2013, l’autogestion municipale et la démocratie active étaient au centre de la réflexion et des débats.
Cette année, le 26 septembre prochain, le thème choisi est : « Se passer de patron? Chiche ! ».
Nos invités sont tous des acteurs dans ce domaine.
Ils ont repris leur entreprise ou ont créé la leur. Leur point commun ? Prendre collectivement en charge leur travail, son sens, son organisation, la production, la commercialisation. Y associer d’autres producteurs, les clientEs devenuEs usagerEs. Prendre en charge leur environnement, leur avenir, leurs vies.
C’est autour de ces questions que nous pourrons nous informer et échanger, autour de stands le matin, dans des ateliers de discussions l’après-midi, samedi 26 septembre au Foyer Leo Lagrange à GRAULHET, à partir de 9h 30.
Participeront,témoigneront, animeront des ateliers:
– Les coopérateurs audois de « La Coopérative du Sud »(ex-Pilpa) qui ont repris après deux ans de luttes, leur fabrique de glaces
– les coopérateurs de la Société Coopérative Ouvrière Provençale de Thés et Infusions, qui après 4 ans des luttes ont repris leur usine (Fralib, les thés de l’Éléphant)
– la « Chouette Coop », projet de « supermarché coopératif » à Toulouse.
-Archibrazo (Centre Social argentin autogéré)
– la Coopérative Intégrale Toulousaine.
– Charles PIAGET, qui fut un des animateurs de la lutte des LIP en 1972-73 est attendu également (sous réserves)
d’autres expérimentations menées dans la région seront présentes. Leurs membres témoigneront également.
La journée se terminera, en soirée, autour du nouveau film de Yannis YOULOUNTAS, «Je lutte donc je suis»
http://confluences81.fr/category/actu/collectif-marinaleda-81/
Tribune libre : « Merci les fauxcialistes ! » Patrick MIGNARD
Alternatives & Autogestion : notre carte de visite
Au cours de nos Journées d’été – qui viennent de se tenir près de Saint Lô -, nous avons retravaillé notre « carte de visite » , publiée voici quelques semaines sur ce blog : http://alternatifs81.fr/?p=15337