Premier sophisme: Syriza n’avait « pas de mandat de sortir de l’euro« .S’il était sur cette position, il n’aurait pas gagné les élections. Dit sous cette forme le raisonnement est absurde. Certes, mais il n’avait pas de « mandat de sortir de l’euro« . Mais il n’avait certainement pas de mandat d’abandonner l’essentiel de son programme pour rester dans l’euro! Et il n’y a aucun doute que s’il s’était présenté aux électeurs en disant « voilà mon programme, mais si on voit que son application n’est pas compatible avec le maintien dans l’euro alors oubliοns-le » il n’aurait obtenu le moindre succès électoral. Et pour cause: le maintient dans l’euro A TOUT PRIX est exactement l’argument de base des partis pro-Mémorandum qui ont gouverné la Grèce pendant toutes ces années. Et Syriza, s’il n’avait jamais clarifié sa position sur l’euro avait toujours refusé la logique de « l’euro à tout prix ».
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Le Portugal, la trahison du faux bon élève. . . Par Les invités de Mediapart (Cristina Semblano)
« Mauvaise foi », c’est en ces termes que Cristina Semblano, économiste, et professeur d’économie portugaise à l’Université de Paris IV – Sorbonne, juge les déclarations d’Angela Merkel et Walter Schaüble qui citent le Portugal sur la pertinence de mener des politiques d’austérité.
L’exhibition du Portugal comme un animal de cirque par la chancelière allemande, Angela Merkel et son ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, afin de démontrer le bien-fondé des politiques d’austérité de la Troïka, face à la Grèce, relève de la mauvaise foi.
A l’appui de cette assertion on peut signaler, tout d’abord, en nous référant au premier volet du Mémorandum (restaurer l’équilibre des finances publiques), la non atteinte des objectifs en matière de déficit budgétaire et la croissance vertigineuse de la dette passée de 100% du PIB lors de l’arrivée de la Troïka mi-2011, à 128.7% fin 2014, soit six mois après la sortie officielle de la Troïka du pays.
On peut aussi constater, en nous référant, au deuxième volet du Mémorandum, l’absence de stabilité du système financier dont l’effondrement récent (2014) du troisième groupe financier portugais et deuxième groupe privé du pays – groupe Espírito Santo (GES) – en constitue la preuve irréfutable, quoique non exclusive.
Grèce : réponse aux sophistes, par Stathis Kouvélakis
Tribune libre : Des arguments en défense de l’accord conclu par Syriza. Par Ludovic Lamant – Mediapart.fr
Des intellectuels montent au créneau pour défendre l’accord décroché par Syriza à Bruxelles, qui a le mérite d’« acheter du temps ». Mais ce fragile compromis renforce aussi la voix d’adversaires de l’euro, qui plaident pour une rupture plus musclée avec les institutions.
Dans un entretien publié sur Mediapart trois semaines avant le triomphe électoral de Syriza en Grèce, l’universitaire Gerassimos Moschonas pronostiquait : « Syriza va tester la flexibilité, ou l’inflexibilité, de l’Europe. » Les premiers compromis intervenus à Bruxelles, un mois après l’élection d’Alexis Tsipras, ne permettent pas encore de trancher l’alternative. Mais ils confirment à quel point le pari de Syriza d’infléchir la machine bruxelloise sera difficile, surtout si la coalition de gauche reste à ce point isolée.
Les ministres des finances de la zone euro ont prolongé de quatre mois le programme d’aide qui avait été négocié par le précédent gouvernement d’Antonis Samaras, en novembre 2012, pour éviter la banqueroute du pays. Mardi, Athènes a transmis à ses créanciers (BCE, FMI, commission européenne) la liste de réformes qu’il souhaite mettre en place d’ici juin, dans le cadre de ce programme, en s’engageant à ce qu’elles n’aient pas d’effet négatif sur les comptes publics (lire l’article d’Amélie Poinssot).
V pour VAROUFAKIS : parce qu’une autre spéculation est possible. Par Michel FEHER
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Lettre ouverte à François Hollande : « Non au coup de force de la BCE contre la démocratie » (Collectif)
Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent ce mercredi 11 février pour décider du sort de la Grèce. En coupant son refinancement aux banques grecques, la BCE a mis le couteau sous la gorge du gouvernement Tsipras. Des responsables associatifs, syndicaux et politiques et des intellectuels s’adressent à François Hollande pour qu’il ne laisse pas la Troïka (BCE-Commission-FMI) tenter de mettre la Grèce à genoux.
Monsieur le Président,
En coupant abruptement l’accès des banques grecques à son refinancement, la Banque Centrale Européenne a pris une décision politique d’une extrême gravité. Au risque de déclencher une panique bancaire en Grèce et une vague spéculative contre ce pays, la BCE déclare ainsi au nouveau gouvernement grec : si vous mettez fin à l’austérité, nous vous expulsons de la zone euro. C’est le droit du peuple grec à décider de son destin qui est ainsi nié, c’est la démocratie en Europe qui est ainsi bafouée, ce sont les peuples d’Europe que l’on méprise. Déjà M. Juncker avait prévenu : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (Le Figaro, 29/01).
Contre les politiques d’austérité, pour une Europe sociale, écologique et démocratique
Le peuple grec vient de faire un choix démocratique clair : il s’est prononcé contre les politiques néolibérales, pour une politique de gauche, dans l’intérêt général. Il a dénoncé les mémorandums imposés par la troïka de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI. Il a opté en faveur de mesures concrètes afin d’en finir avec le désastre des politiques d’austérité.
Nous sommes solidaires du choix du peuple grec, comme des manifestations massives ces derniers mois en Belgique, au Portugal, en Espagne, en Angleterre, en Irlande ou en Italie contre les politiques d’austérité. Un vent de changement se lève en Europe. Cette victoire, ces espoirs et ces combats sont les nôtres.
Nous nous opposons fermement aux manœuvres de chantage et d’isolement qui visent à empêcher la mise en œuvre en Grèce d’une véritable politique de gauche.
GMT/TAFTA : « Coopération réglementaire » : Une dérégulation qui ne dit pas son nom. Collectif STOP-TAFTA
Le huitième cycle de négociation du traité transatlantique TAFTA s’est ouvert ce lundi à Bruxelles.
Alors que les promoteurs du traité patinent face à l’opposition grandissante à l’arbitrage investisseur-État [1], c’est désormais sur la « coopération réglementaire » que planchent les négociateurs.
Sous ce doux nom de coopération se cache un vaste programme de dé-tricotage des normes sociales, environnementales, alimentaires et sanitaires avec les lobbies des multinationales aux commandes.
La Commission européenne a en effet repris quasiment mot pour mot les demandes de la chambre américaine de commerce et de Business Europe [2]. Étiquetage, autorisation de produits chimiques, règles prudentielles, sécurité automobile etc sont autant de domaines où les normes sont perçues comme des obstacles injustifiés au libre commerce. Et ce qui ne pourra pas être négocié dans le traité, encore trop sujet au regard public malgré l’opacité qui entoure les négociations, le sera par la suite : des groupes de travail sectoriels et un conseil de coopération réglementaire se chargeront de manière permanente d’analyser les législations actuelles et futures à l’aune de leur impact sur le commerce transatlantique, et ce avant même que les élu-es ne soient consultés (voir note CEO) et à l’abri de tout débat public.
Le collectif national Stop TAFTA dénonce ce projet néfaste pour les consommateurs, les travailleurs et l’environnement. Loin d’être un volet technique, la coopération réglementaire est une pièce maîtresse du traité dont le projet est une dérégulation à grande échelle, en dehors de tout contrôle démocratique.
Questions sur la dette grecque, par Pierre Khalfa
1) D’où vient-elle ?
Quadruplant pendant la dictature des colonels entre 1967 et 1974, elle a continué à croître par la suite à cause de l’importance des dépenses militaires (4% du PIB, contre 2,4% en France) dont les entreprises européennes d’armement ont été les grandes bénéficiaires, des dépenses somptuaires, pour la plupart inutiles, des jeux olympiques de 2004, de la corruption généralisée des classes dirigeantes et de l’impossibilité de faire payer l’impôt aux plus riches, parmi lesquels l’Église orthodoxe et les armateurs.