Démocratie et nucléaire
Paru dans le numéro 81 de Confluences.
Colmar : la preuve que le nucléaire est dangereux… pour la démocratie !
Au cas où vous en aviez encore le doute, le nucléaire est une industrie très dangereuse pour la … démocratie !
Militant opposé à l’industrie nucléaire et partisan des énergies renouvelables, je me suis rendu à Colmar, les 3 et 4 octobre 2009, afin de réclamer la fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim.
Cette centrale est la plus vieille centrale actuellement en fonctionnement en France. Elle a 30 ans. Et certaines personnes « bien intentionnées » voudraient la voir fonctionner 10 ans de plus ! Vous me permettrez d’avoir quelques craintes sur les conséquences d’une telle irresponsabilité.
En Suisse, les autorités ont demandé un prolongement à durée illimitée pour une centrale (celle de Beznau) âgée de 40 ans ! C’est à croire qu’ils cherchent les problèmes. Mais heureusement, la frontière nous protège !
Pour en revenir à Colmar. Après un long trajet en bus, nous voici enfin arrivés. Premier choc : l’arsenal répressif mis en place est digne d’un état de siège. Colmar allait-elle devenir la cible de dangereux casseurs en bandes organisées ? Mais qui attendent-ils ?
Des centaines de Policiers, CRS en tenue de combat, policiers en civil… barrières anti-émeutes, centre ville totalement bouclé, hélicoptère tournant toute la journée (même en pleine nuit). Interdiction pour des manifestant-e-s d’accéder au lieu de la manif.
Quel coût pour les contribuables ?
Malgré l’arsenal déployé, nous étions plus de 3000 personnes venues des quatre coins de la France, d’Allemagne, de Suisse (pardon pour celles et ceux que j’oublie) à manifester notre volonté commune de fermer cette centrale vieillissante et réclamer une réflexion sur la sortie du nucléaire et son remplacement par des énergies renouvelables dans une société plus sobre.
Ce déploiement injustifié de forces de l’ordre (du désordre) ne serait-il un message envoyé à la population ?
- « Manifester votre mécontentement n’est plus permis. »
- « Voyez, nous sommes prêts aux insurrections urbaines » (voir d’ailleurs la communication autour des entraînements effectués par les forces de l’ordre les semaines précédant la manifestation).
Cet avis a été partagé par de nombreuses personnes avec qui j’ai discuté.
Moi, naïf, je pensais que le pouvoir dans une démocratie était exercé par le peuple ? Pourquoi donc le gouvernement se protège-t-il du peuple souverain ? Par une « armée » financée par ce même peuple !
L’industrie nucléaire n’a aucun avenir dans une société où le peuple sera souverain. Le nucléaire a besoin d’un système autoritaire pour s’imposer. La catastrophe de Tchernobyl en est une tragique preuve. Dans une démocratie informée, consciente des risques de cette industrie, quels sont les kamikazes qui risqueraient leur vie en acceptant d’éteindre le feu du réacteur comme le firent les centaines de milliers de liquidateurs réquisitionnés (dont les décès, les cancers et autres maladies ne sont toujours pas reconnus par l’OMS et l’AIEA !) ?
Il est plus que temps de sortir du nucléaire et de l’autoritarisme.
- Développons les énergies renouvelables de façon raisonnable (non polluantes et sources d’emplois…).
- Faisons la chasse au gaspillage (isolation des habitations, extinction des enseignes lumineuses en dehors des ouvertures des magasins).
- Allons vers la sobriété (stop au tout électrique).
Alors il y a-t-il eu des débordements ? Pas à ma connaissance : les Huns se sont perdus en route !
Mato Witko
Le 5 octobre 2009
MOLEX : c’est pas le moment de mollir !
Paru dans le numéro 80 de Confluences.
Villemur/Tarn, dimanche 9 août, 14 h 30. Graffitis sur les murs de l’usine («le Père Molex est une ordure»), drapeaux de l’intersyndicale accrochés aux grilles. « Les Molex » sont une bonne dizaine à terminer leur repas sous l’auvent installé devant l’entreprise. L’un d’eux discute paisiblement avec l’un des gendarmes « locaux » – ils se relaient jour et nuit sur le parking – qui tient un gobelet de café à la main. Tous ont les traits tirés, les yeux cernés par 14 heures de présence chaque jour sur le site depuis le 7 juillet. Ils veillent sur leur « trésor de guerre », le stock de 40 000 connecteurs. Déterminés !
Ils nous accueillent avec convivialité et sympathie, comme de vieux amis que l’on retrouve avec émotion après s’être perdu de vue pendant des années. Nous sommes venus leur porter le soutien des Alternatifs du Tarn (soutien financier également) et du journal Confluences 81. Ce qui à l’évidence ne leur déplaît pas ! La conversation s’engage avec Guy, Patrick, Jacques, « Astérix »… Fabienne se joindra au groupe au cours de l’après-midi. (suite…)
Sale pute !
Paru dans le numéro 80 de Confluences.
Article extrait du dossier de 4 pages intitulé « Prostitution ? »
« Sale pute »,
presque un pléonasme …
Traiter une femme de « pute », c’est l’insulte suprême. Et, de manière générale, lorsqu’on est une pute, on en est une « sale ».
Moi aussi je dis « putes », « putains », « gigolos », ou encore « prostitué-e-s » dans une conversation polie.
« Travailleur-se-s du sexe », jamais. Car, dans le mot « pute », je ne vois rien d’injurieux. Même chose pour les vieux, les aveugles, les balayeurs, les caissières etc. Si on m’entend dire, ne serait-ce qu’une fois, « mal voyant » ou « technicien de surface », je jure devant le dieu des athées que mercredi soir, je me pointe à la messe ! Mais revenons à nos moutons. (suite…)
Circuit automobile d’Albi
Paru dans le numéro 80 de Confluences.
Circuit d’Albi : l’écologie ne se limite pas à une couche de peinture verte
La direction du circuit annonce que « Le circuit d’Albi est en train de «virer au vert» avec la candidature pour un « Eveer’Hy’pôle »,
Ces propos pourraient répondre aux aspirations du Collectif pour une reconversion économique et écologique du site, mais ils ont pour contexte une décision contradictoire, celle de dépenser 2 millions d’euros pour refaire la piste dans son tracé actuel.
Le battage médiatique sur ce qui n’est encore qu’une « candidature », au moment où ces travaux sont votés servirait-elle à légitimer, habiller de vert, un équipement qui reste une calamité écologique ? (suite…)
Une autoroute, vite !
Paru dans le numéro 79 de Confluences.
Que de vagues ! Justifiées bien sûr.
Comment peut-on proposer à 9 futurs licenciés d’une entreprise textile Castraise bien connue un « reclassement à Bangalore avec un salaire de 69€ par mois » ?
Comment un salarié faisant partie de la charrette peut-il s’étonner que personne ne le défende… s’il n’a pas participé à la création d’un syndicat dans son entreprise ?
Comment un PDG qui s’en prend aux 35 h, à la suppression des quotas, à l’aide apportée par le gouvernement à l’industrie automobile (et non à l’industrie textile) peut-il à la fois pleurer la mort de l’entreprise et financer un « voyage d’affaires » à Bora-Bora pour 50 commerciaux et dirigeants de son entreprise ?
Comment ce même PDG n’a-t-il pas eu l’idée de tenter sa propre délocalisation à Bangalore pour 69 € par mois ?
Nos élus de droite comme de gauche s’indignent du procédé. Ils ont raison. Et je ne doute pas qu’ils proposent rapidement la solution miracle pour sauver le textile dans le sud Tarnais : il faut tout mettre en œuvre pour accélérer la réalisation de l’autoroute1 !
Candida ROUET
1 à ce sujet, un dossier complet peut être téléchargé sur http://www.sitego.fr/collectifrn126/constats.html
Question de vocabulaire
Paru dans le numéro 79 de Confluences.
AVOIR VOCATION…
Nul n’en voudra à un individu qui affirme avoir la vocation pour… Après tout le mot vocation implique qu’on se sent appelé par une force irrésistible tournée le plus souvent vers le bien. On pourra seulement conseiller de ne pas tomber dans le fanatisme et de savoir raison garder. Mais le sens de l’expression reste largement positif.
Mais l’évolution du sens des mots peut réserver de grandes surprises, quelquefois désagréables ; un ministre a récemment déclaré que « les sans-papiers avaient vocation à être renvoyés chez eux ». Le mot vocation a perdu sa valeur religieuse pour devenir bassement utilitaire. L’expression du ministre signifie que les « sans-papiers » n’ont pas d’autre choix que de « dégager » ; mais tout cela est présenté avec beaucoup d’hypocrisie : les « vrais Français » ont vocation à être débarrassés des « étrangers ». Et les autorités gouvernementales se chargeront de cette mission quasi religieuse. Avec de tels garants quiconque est en désaccord n’a plus qu’à se taire ! II n’a plus aucune légitimité.
Jean-Pierre SHIEP
N.D.L.R. : quelqu’un pourrait-il rappeler le chiffre défini officiellement des sans papiers qui ont vocation à quitter la France ?
La Fédération en 81
Paru dans le numéro 79 de Confluences.
L’unité de la Gauche (la vraie, la seule, l’authentique, celle estampillée ″anti-libérale″ ou ″gauche du NON″), c’est un peu comme le serpent de mer ou la quadrature du cercle : tout le monde en parle, personne ne l’a jamais vue, ou alors ″c’est reporté à demain″ ! Ce qui est très utile pour commenter le résultat des élections et pour expliquer le chapelet des défilés répétitifs de protestation syndicale.
Depuis quelques mois, cependant, les lignes bougent.
Citons, en vrac, la naissance du NPA et du Parti de Gauche, l’Appel Politis, le processus qui a conduit à la mise en place d’une ″FEDERATION des citoyens et des forces″, sans oublier les rassemblements à caractère électoral (Fronts ″de Gauche″ ou ″Ecologiste″), qu’ils soient amenés ou non à se pérenniser. (suite…)
Combien de divisions ?
Paru dans le numéro 79 de Confluences.
Je m’intéresse à l’état de la gauche locale. Une rencontre (11/06) de «la gauche castraise» sur la question des panneaux de «libre expression» supprimés par le maire a été initiée par les Alternatifs. Y étaient présents : Verts, P.G., Castres à G. Vraiment et les Alternatifs. Castres Cité Solidaire, le PC, le PS, le PRG et le NPA avaient pris la peine de s’excuser tout en se déclarant favorables à une action collective. La proposition, non exclusive, était de faire une affiche commune. Nos partenaires ont estimé qu’il était trop tard, qu’il y avait d’autres affaires en cours pour lesquelles nous pouvions agir ensemble. Donc il a été proposé de créer un collectif de riposte (encore un). Mais si j’ai bien compris, la toile d’araignée qui devrait enserrer la droite a des faiblesses ! (suite…)
Un long tunnel
Paru dans le numéro 78 de Confluences
Je sors d’un long tunnel : presque trois mois d’hospitalisation ! Je ne vais pas ici vous conter mes misères, chacun ayant les siennes ! Mais j’ai souvent fréquenté cliniques et hôpitaux , et j’ai, cette fois, particulièrement remarqué des changements dans le fonctionnement de ces établissements.
Pendant ce laps de temps, à l’exception des trois premiers jours à l’hôpital Purpan, j’étais hospitalisée en secteur privé, maison de convalescence d’une part, centre de rééducation fonctionnelle d’autre part, tous deux appartenant au groupe bancaire Capio. Mon séjour fut assez long dans l’un et l’autre cas, pour que je puisse faire des remarques fiables. (suite…)
A Lisle sur Tarn…
Paru dans le numéro 78 de Confluences.
.. Journée «OGM en question»
Sous un soleil annonçant le printemps, une centaine de personnes est venue s’informer, se divertir, discuter à Lisle/Tarn autour d’un thème principal : les OGM. (suite…)