Circuit automobile d’Albi

Paru dans le numéro 80 de Confluences.

Circuit d’Albi : l’écologie ne se limite pas à une couche de peinture verte

La direction du circuit annonce que « Le circuit d’Albi est en train de «virer au vert» avec la candidature pour un « Eveer’Hy’pôle »,

Ces propos pourraient répondre aux aspirations du Collectif pour une reconversion économique et écologique du site, mais ils ont pour contexte une décision contradictoire, celle de dépenser 2 millions d’euros pour refaire la piste dans son tracé actuel.

Le battage médiatique sur ce qui n’est encore qu’une « candidature », au moment où ces travaux sont votés servirait-elle à légitimer, habiller de vert, un équipement qui reste une calamité écologique ?

Concernant le circuit d’Albi, les énormes investissements envisagés pour refaire la boucle dans son emprise actuelle sont un contresens écologique,

• Au niveau local

Il n’y a aucune justification à maintenir une emprise de 40 hectares, en zone urbaine, pour un grand prix de quelques jours par an.

Comme l’a reconnu récemment le maire d’Albi, l’aérodrome n’a aucun avenir économique et sert aujourd’hui exclusivement d’aéro-club.

la boucle du circuit pourrait être redessinée en libérant la moitié de son emprise actuelle, ce que savent les dirigeants du circuit qui ont ce projet dans leurs cartons.

Ce circuit redessiné serait à la fois opérationnel pour les essais à venir de l’Eveer’Hy’pôle …. et il pourrait même avoir la longueur nécessaire pour le grand prix !

• Au niveau des enjeux énergétiques

Nous soutenons l’idée d’utiliser les équipements actuels pour développer la recherche.

Mais nous restons lucides : les agrocarburants, indûment appelés « bios », sont un véritable fléau puisqu’ils détournent d’énormes quantités de terres agricoles de leur fonction nourricière.

La recherche d’énergies alternatives n’a pas vocation à habiller de vert le gaspillage, elle n’a de sens que si elle s’accompagne de décisions responsables concernant l’utilisation des ressources existantes pour l’intérêt du plus grand nombre.

Faire du circuit «un véritable acteur écologique», selon les mots de son président, ne peut commencer par un énorme investissement qui ne servirait qu’à la pérennisation des activités les plus contradictoires avec cette orientation écologique.

C’est pourquoi nous demandons un moratoire sur les travaux prévus de façon à réfléchir de façon concertée à un projet qui utilise l’argent des contribuables pour la reconversion progressive du circuit en pôle de recherche écologique.

Communiqué du Collectif pour la reconversion économique et écologique du circuit automobile d’Albi.