Discours d’ Alexis TSIPRAS à Athènes , hier vendredi 3 Juillet :
Citoyens d’Athènes, peuple grec,
Aujourd’hui nous ne protestons pas, nous ne manifestons pas ; aujourd’hui est un jour de fête. Ce jour est une fête de la démocratie.
La démocratie est une fête et une joie, la démocratie est une libération, la démocratie est une issue.
Et nous célébrons aujourd’hui la victoire de la démocratie. Nous sommes déjà victorieux, quelle que soit l’issue du scrutin de dimanche, car la Grèce a envoyé un message de dignité, un message de fierté.
Personne ne peut ignorer cette passion, cet anxieux désir de vie, cet anxieux désir d’espoir, cet anxieux désir d’optimisme.
Nous célébrons aujourd’hui l’audace et la détermination qui nous ont conduits à prendre notre destin en mains, à rendre la parole au peuple grec.
Aujourd’hui, nous faisons la fête et nous chantons. Nous faisons la fête et chantons pour supplanter le chantage et lapeur.
Le temps des grandes décisions, par Stathis Kouvelakis (en direct d’Athènes)
Opinion 4-2 Tribune Libre Michel COSTADAU : JUNCKER
Vous n’avez rien compris Mr Juncker. Les gouvernements européens ne vous ont pas mis à la tête de la commission pour dire ce que les citoyens d’un pays doivent voter. En donnant votre avis au nom de l’Europe sur le référendum grec vous avez commis une faute qui ne vous permet pas de rester à la tête de la commission. Est ce que demain vous comptiez dire pour qui les français doivent voter à la présidentielle. Est ce que demain vous comptiez dire pourquoi les anglais doivent voter à leur référendum. Vous n’avez rien compris Mr Juncker.
C’est vrai qu’il y a en ce moment un combat sur la nature de l’Europe.
En prenant parti comme un vulgaire financier vous avez suicidé l’Europe. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrait, mais vous vous avez besoin de l’Europe. Seulement vous voulez une Europe des banques et des institutions, c’est à dire l’Europe de ceux qui vous payent, alors qu’il y a aussi des gens qu’on appelle les européens et qui aimeraient bien compter un peu plus.
Vous savez Mr Juncker on peut avoir raison et ne pas avoir le pouvoir.
Synthèse du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque Publié le 22 juin 2015 par Collectif pour un audit citoyen
Synthèse du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque
Publié le 22 juin 2015 par Collectif pour un audit citoyen
Note : Le rapport préliminaire de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque est disponible en version anglaise (cliquer ici).
En juin 2015, la Grèce se trouve à un carrefour. Elle doit choisir entre la poursuite des programmes d’ajustement macroéconomiques imposés par ses créanciers ou briser les chaînes de sa dette. Cinq ans après le début des programmes d’ajustement, le pays reste plongé dans une grave crise économique, sociale, démocratique et écologique. La boîte noire de la dette n’a pas été ouverte. À ce jour, aucune autorité, grecque ou internationale, n’a cherché à faire la lumière sur les causes et les modalités d’assujettissement de la Grèce au régime de laTroïka. La dette, au nom de laquelle rien n’a été épargné à la population, reste le dogme au nom duquel est imposé un programme d’ajustement néolibéral qui s’accompagne de la plus profonde et la plus longue récession jamais connue en Europe en temps de paix.
Prendre à bras-le-corps un ensemble de problèmes sociaux et économiques est une impérieuse nécessité autant qu’une responsabilité sociale. Prenant acte de cela, le Parlement Hellénique a mis en place en avril 2015 la Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque. Il lui a donné mandat pour mener des investigations sur l’origine et l’augmentation de la dette publique, la façon dont cette dette a été contractée et les raisons qui y ont amené, enfin sur ces l’impact qu’ont eu sur l’économie et la population les conditionnalités attachées à ces contrats. La Commission pour la Vérité a pour mission d’amener à une prise de conscience sur les questions relatives à la dette grecque, tant sur le plan interne qu’au niveau international, de formuler des arguments et de proposer des scénarios relatifs à l’annulation de la dette.
La Grèce a un plan B, la démocratie !, par Pierre Khalfa
» En route vers le chaos » titrait le journal Les Echos lundi 29 juin, suite à l’annonce du référendum grec. Cette analyse doit être d’ailleurs partagée par les boursicoteurs puisque toutes les bourses mondiales ont fortement dévissé dans la foulée du discours d’Alexis Tsipras.
C’est que tout ce beau monde s’attendait à ce que le gouvernement grec cède à ses créanciers. Il avait déjà tellement cédé que l’on pouvait s’attendre à ce qu’il cède encore. Toutes les lignes rouges qu’il avait lui-même fixées s’effaçaient les unes après les autres dans la recherche désespérée d’un accord.
Tout d’abord, – point le plus fondamental – il avait admis la logique des dirigeants européens et du FMI, celle de dégager des surplus budgétaires primaires pour rembourser la dette et en avait accepté le chiffrage : 1 % en 2015 alors même que l’activité économique s’est contractée, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % à partir de 2018. Or, c’est justement cette logique qui a été mise en œuvre depuis cinq ans et qui a abouti à une catastrophe sociale et économique… et à l’augmentation de la dette. Et c’est sur la base du refus de cette logique que Syriza a gagné les élections.
Les Grecs n’ont pas à payer une dette qui n’est pas la leur, par Patrick Saurin (CADTM)
De grandes institutions qui violent les règles élémentaires de droit, bafouent leurs propres statuts, tolèrent des malversations et des fraudes, de grands responsables politiques et financiers pris en flagrant délit d’infraction et de malversation, et pour finir un peuple grec floué, humilié et spolié, telle est la triste réalité que révèle en pleine lumière le Rapport préliminaire de la Commission pour la Vérité sur la Dette grecque |1|.
Contrairement à ce que répète à l’envi la cohorte d’experts et de journalistes invités à demeure des plateaux de télévision, des radios et de la presse écrite, la crise grecque ne trouve pas son origine dans un peuple essentialisé comme fainéant, fraudeur et vivant à bon compte sur le dos de l’Europe et de ses habitants. C’est une toute autre histoire que met en évidence la Commission à l’issue de ses premières investigations.
Aléa (moral) jacta est
En effet, la crise de la dette publique grecque est en réalité une crise générée par quelques grandes banques, en particulier françaises et allemandes, qui après avoir privatisé des profits conséquents, ont socialisé une bonne partie de leurs pertes, non moins conséquentes, par une manipulation digne des praticiens du jeu de bonneteau. Dans cette escroquerie à grande échelle, le rôle du bonneteur ou manipulateur est tenu par les banques, celui des complices ou « barons » par la Troïka (le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne), celui des seconds couteaux par les gouvernements des États européens, et enfin celui de la victime par le peuple grec. Le préjudice subi s’élève à 320 milliards d’euros, le montant de la dette grecque