Liban: Que le 22 août soit la première étincelle de notre soulèvement contre le régime sectaire et capitaliste
Tribune libre : « Merci les fauxcialistes ! » Patrick MIGNARD
Déclaration de sortie de membres de la section locale de SYRIZA à Paris
Les évolutions politiques accélérées des dernières semaines nous contraignent à rendre nos démissions de membres de SYRIZA, puisque le parti subit une mutation irréversible et sans précédent, se transformant en parti de soutien aix mémorandums; ceci de l’exclusive responsabilité du groupe qui le dirige.
Les faits qui nous ont conduit(e)s à une telle décision sont de deux ordres essentiellement:
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Le détournement des textes programmatiques fondamentaux du parti (décision politique du 1er Comgrès fondateur, programme de Thessalonique) mais aussi des déclarations de programme du gouvernement qui en confirmait les orientations. SYRIZA fut le parti qui, dès le départ, a lutté contre les choix politiques imposées comme des sens uniques: les mémorandums, le néolibéralisme, le déni de démocratie. Les décisions des dernières semaines annulent les orientations essentielles de SYRIZA et conduisent le parti inéluctablement à la soumission à l’establishment autochtone et international dont SYRIZA deviendra dès à présent l’incontournable serviteur.
Onze points mélancoliques sur le devenir de la situation grecque, par Alain Badiou
1 On avait cru comprendre que Syriza, vainqueur des élections en Grèce, avait pour mot d’ordre un vigoureux «non» à l’austérité ; qu’il allait donc refuser catégoriquement toutes les conditions antisociales, régressives, portant atteinte aux principes les plus élémentaires de l’aspiration à l’égalité et à une vie populaire acceptable, dont les autorités financières diverses et leur couverture européenne faisaient la condition de leurs prêts. Beaucoup se réjouissaient alors de la possibilité qu’émerge, en Europe, une orientation politique enfin absolument différente du consensus réactionnaire dans lequel tous les Etats, depuis trente ans, maintiennent leurs opinions publiques, de gré ou de force.
2 Bien entendu, on pouvait déjà trouver bien des arguments pour modérer cette espérance. Ne serait-ce que ce mot très malheureux, «austérité», qui laissait entendre qu’on pourrait avoir son contraire (qui est quoi ? le «bien-être» ?) sans changer grand-chose. Alors que tout semblait indiquer que les adversaires, les gens au pouvoir et leurs commanditaires de l’économie sauvage mondialisée, n’avaient pas la moindre intention de changer quoi que ce soit, et entendaient même consolider et aggraver la tendance dominante dont ils sont les gestionnaires et les profiteurs. On remarquait aussi le péril que représentait l’acceptation, pour parvenir au pouvoir, de règles immuables : élections, majorités incertaines, peu de contrôle sur l’appareil d’Etat, encore moins sur les puissances financières, tentation organisée du compromis corrupteur, bref, une marge de manœuvre très étroite. Et enfin on voyait que Syriza n’entretenait pas vraiment, avec la masse des gens, des liens politiques étroits et organisés : son succès était un succès d’opinion, versatile par définition, et surtout incontrôlé, sans garantie contre l’assaut, interne comme externe, des opportunismes pour lesquels parvenir au pouvoir et y rester est la seule règle. Pour toutes ces raisons, j’appartenais au camp des sceptiques.
Communiqué Journées d’été 2015 : solidarité avec l’AP de la ferme des Bouillons
Alternatives et Autogestion a choisi comme cadre des journées d’été l’auberge paysanne du Mesnil-Rouxelin (Manche), pour donner corps au mouvement et construire collectivement des alternatives grâce aux outils politiques qui permettent de lutter pour ses quatre piliers, l’autogestion, le féminisme, la solidarité, l’écologie avec à l’appui sa publication NRVV.
La réunion publique sur les luttes actuelles d’ici et d’ailleurs du mercredi 19 août a permis avec la rencontre avec des militants antinucléaires et antiproductivistes locaux, de construire des convergences citoyennes et de promouvoir les alternatives à l’agrobusiness.
Alternatives et Autogestion soutient celles et ceux qui ont démontré leur réelle volonté d’agir pour la sauvegarde des terres agricoles, pour des projets durables menés par des collectifs autogérés, indépendants des lobbies de l’argent. L’évacuation par l’État de la ferme des Bouillons (Mont-St-Aignan en Seine-Maritime) est une très mauvaise nouvelle qui condamne un mouvement « reposant sur la compétence collaborative et sur une jeunesse très conscientisée sur ces questions environnementales » à quelques semaines de la COP 21.
Nous défendons l’idée d’une organisation horizontale qui mette en mouvement les alternatives au capitalisme financier et encourage des solutions radicales à la crise climatique.
Le Mesnil Rouxelin, le 20 août 2015
GRECE : NOUVELLE FORCE POLITIQUE : « L’Unité populaire » est née !, par Stathis Kouvelakis
Tôt dans la matinée, 25 députés de SYRIZA ont quitté le groupe parlementaire de leur parti pour créer un nouveau groupe sous le nom d’Unité Populaire. La plupart de ces députés sont affiliés à la plateforme de gauche, mais d’autres également se sont joints comme Vangelis Diamantopoulos ou Rachel Makri, un proche collaborateur de Zoe Kostantopoulou.
C’est une évolution majeure dans la politique grecque, mais aussi pour la gauche radicale, en Grèce et à un niveau international.
Trois éléments doivent être soulignés.
Le premier est que « Unité Populaire » est le nom du nouveau front politique qui regroupera les treize organisations de la gauche radicale qui ont signé le texte du 13 août appelant à la constitution du Front du Non. Ce Front est, par conséquent, le premier résultat concret d’une recomposition au sein de la gauche radicale grecque. Une recomposition qui tire les leçons de ces cinq dernières années et bien sûr, de l’expérience de Syriza au pouvoir et de la catastrophe qui en résulte.
GRECE, EUROPE, ÉMANCIPATION : LE DÉBAT CONTINUE…
Publié le lundi 17 août 2015,
Des questions, quelques réponses. (contribution individuelle)
1. Euro ou pas euro ?
Si on considère cette question comme concernant seulement l’outil monétaire au sens restreint on n’aperçoit qu’une partie du problème. La question ne devient claire que si on l’élargit à l’ensemble de la structure dont l’euro est un rouage. La structure, c’est celle de la zone euro dans sa globalité (traités, institutions, monnaie, rapports de force historiques, ou conjoncturels) et c’est le bon niveau pour tenter de répondre à la question. Certes les politiques libérales et pro capitalistes peuvent être (et sont) conduites hors de cette structure, même en Europe, à l’exemple de la Grande Bretagne. Ce n’est donc pas la structure qui les produit. Mais si, par hypothèse, un gouvernement anticapitaliste, ou même juste social démocrate à l’ancienne, voyait le jour en Grande Bretagne, il y aurait toute une plage de mesures possibles antilibérales avant de se heurter au cœur du capitalisme, ou même aux traités signés à l’échelle de l’UE ou de l’OMC. La globalisation a réduit ces marges par rapport, par exemple, aux débuts de la présidence Mitterrand.
Quelques vérités sur l’opération de propagande « Tel Aviv Sur Seine ». Illustration de TARDI
Ci-dessous, quelques éléments d’information suite aux réponses mensongères de la Mairie de Paris face aux larges protestations contre « Tel Aviv Sur Seine »
1) Tel Aviv est « ouverte et tolérante », il ne faut pas la confondre avec le gouvernement israélien
Tel Aviv a été bâtie sur 7 villages palestiniens détruits. Il y est interdit aux réfugiés palestiniens, expulsés de ces villages, d’y retourner.
Le QG de l’armée israélienne qui bombarde et commet des massacres à Gaza se trouve à Tel Aviv.
Grèce. Réflexions après la défaite, par Alexis Cukier
Les six premiers mois du gouvernement conduit par Syriza ont constitué une séquence politique d’une importance décisive pour l’avenir de la Grèce et des gauches radicales européennes. Le résultat est manifeste : le gouvernement d’Alexis Tsipras a échoué à amorcer la mise en œuvre d’une politique alternative à l’austérité et au néolibéralisme. Il a capitulé devant la stratégie de diktat politique et d’asphyxie économique des institutions européennes en acceptant un troisième mémorandum dont les conséquences économiques (par exemple la hausse de la TVA) et politiques (notamment le retour de la Troïka à Athènes) désastreuses sont déjà tangibles. C’est une catastrophe pour la Grèce et pour l’ensemble des forces sociales et politiques européennes progressistes qui s’était engagé aux côtés du gouvernement grec dans la lutte contre l’Europe néolibérale. Il est urgent d’analyser les causes de cette défaite, afin que telle débâcle politique ne puisse plus se réitérer, et que la poursuite de la destruction économique et politique de la Grèce par un gouvernement issu d’un parti de la gauche radicale puisse au moins nous servir de leçon de réalisme pour l’avenir.
L’affrontement inévitable, par Pierre KHALFA.
La signature le 13 juillet d’un accord mettant la Grèce sous tutelle et imposant des mesures d’austérité inouïes constitue une débâcle politique pour un gouvernement qui avait été élu pour restaurer la souveraineté populaire et en finir avec les politiques néolibérales. Quelles leçons peut en tirer pour l’avenir la gauche de transformation sociale et écologique ? Quatre points sont à souligner. 1. Le premier concerne le champ stratégique européen. La Grèce a eu à affronter la coalition de tous les États européens et des institutions européennes. En face, les mouvements de soutien au peuple grec sont restés limités et n’ont pas permis de peser sur le cours des choses. Cette situation renvoie à un échec historique, celui de la construction d’un mouvement social européen capable d’agir comme force unifiée face aux institutions européennes.
La disparition du Forum social européen, la faiblesse du processus qui l’a remplacé (l’Altersummit), la carence totale de ce géant aux pieds d’argile qu’est de la Confédération européenne des syndicats ont empêché l’émergence d’un contre-pouvoir à l’échelle européenne alors même que les politiques se décident essentiellement à ce niveau. Face à cet échec, la tentation est grande d’abandonner le terrain européen. L’exemple de la Grèce vient de nous rappeler qu’une rupture au niveau national peut être étouffée en l’absence d’appui dans d’autres pays. La construction d’un mouvement social européen capable de faire contrepoids aux institutions européennes est décisive pour rééquilibrer les rapports de forces en Europe, même si d’expérience nous savons que cela ne sera pas facile.
(suite…)


