Un procès et un verdict révoltants

– Strasbourg : 18h30, place Kleber

– Lyon: 18h30, 67 rue Servient, Lyon 3e

– Clermont-Ferrand: 18h15 place de Jaude

– Toulouse : 18h30, 2 allée Jules Guesde

– Lille : 18h30, devant la préfecture

Merci à toutes et tous de partager largement ces informations.

Restons mobilisé-e-s pour que LA HONTE CHANGE DE CAMP.
NON-RECONNAISSANCE DE NOS VIOLS ET RÉCUPÉRATION RACISTE ÇA SUFFIT !

JUSTICE, MEDIAS ET CULTURE DU VIOL
Le verdict rendu par la Cour d’Assises de Créteil suite au procès pour les viols collectifs dont ont été victimes Nina et Aurélie est inacceptable !

Une fois de plus, la « justice » a cautionné les violences dont nous sommes victimes en tant QUE femmes. Une fois de plus, la parole des victimes est niée, au profit de celle des agresseurs. Une fois de plus, la « justice » révèle son vrai visage : un véritable outil de construction de la culture du viol dans notre société.
Nous en avons assez que tous les prétextes soient bons pour remettre notre parole en cause, que nos vêtements, notre boulot, notre comportement sexuel, serve de prétexte à justifier nos viols, à nous culpabiliser, et à excuser nos agresseurs.

Ce verdict est un affront à toutes les femmes ; le message qu’il envoie est une violence de plus, de trop, envers toutes celles qui ont subi ou subiront des violences sexuelles : en ne reconnaissant pas la gravité des actes infligés à Nina et à Aurélie, il ne fait que réaffirmer les mécanismes de domination sexiste, nous réduisant au silence, puisque nos plaintes ne sont de toutes manières jamais entendues, que les violences dont nous sommes victimes ne sont jamais punies.

Aujourd’hui, nous ne pouvons qu’être solidaires de Nina et Aurélie : nous leur affirmons que nous les croyons et nous les soutenons.

CONTRE LE RACISME ET L’INDIGNATION SÉLECTIVE !

Toutes les violences, tous les viols sont intolérables !

Cette barbarie structurante est bel et bien une réalité française, et non une exclusivité des hommes résidant de l’autre côté de la Méditerranée.

Elle permet le contrôle sur nos corps, sur notre présence dans l’espace public et sur nos sexualités et n’est pas l’apanage exclusif des jeunes des quartiers populaires ! Des putes sont régulièrement violées par les policiers !

Nous refusons qu’un consensus féministe se construise sur cette base stigmatisante et raciste laissant au FN la possibilité de s’indigner, de concert avec des féministes, face au verdict de Créteil. Le FN est l’ennemi des femmes : nous ne partageons aucune cause avec ce parti raciste et sexiste !

Nous refusons de céder à une logique nationaliste et coloniale qui érige la société française en exemple universel de libération des femmes.

En réalité, cette société repose sur une mécanique bien huilée des appareils de pouvoir, QUI SERT de protection à la majorité des hommes qui nous violent allègrement et s’en sortent d’autant mieux qu’ils sont en position de pouvoir.
La gravité du viol ne dépend ni de l’activité ou du comportement de la victime ni de l’origine nationale, sociale ou raciale de l’agresseur !
Nos mobilisations ne le doivent pas en dépendre non plus.

Cette indignation politique et médiatique à plusieurs vitesse et les mobilisations partielles ne servent pas les femmes, au contraire.

Au final, elle ne mène qu’à relativiser la violence des hommes blancs hétérosexuels, ces hommes en position de pouvoir (moral, politique, médiatique, policier, judiciaire) qui nous violent, mais bénéficient de tribunes et de points d’appui dans les médias, surfent sur l’ensemble des logiques sexistes et racistes discriminantes afin de discréditer notre parole, nous diviser et nous décourager de nous défendre.

L’indignation sélective affaibli notre force de frappe car cela divise les femmes entre elles.
L’indignation sélective renforce la stigmatisation des putes, le racisme et les approches coloniales des violences sexistes.
Qu’on le veuille ou non, cela protège la mécanique bien huilée…

Afin de dénoncer cette culture du viol dont nous sommes toutes victimes, et d’exiger que TOUTES nos paroles soient entendues, le
collectif 8 mars pour toutes appelle au rassemblement collectif et unitaire.
Toulouse : 18h30, 2 allée Jules Guesde

LUNDI 15 OCTOBRE – 18h30

———
Petite chronologie de ces derniers jours…

1er octobre : DSK
La procédure judiciaire en cours contre Dominique Strauss-Kahn pour viol en réunion a été classée sans suite par le parquet de Lille. La plaignante avait déclaré dans un premier temps avoir subi des actes sexuels contraints, maintenue en place par un complice de DSK : elle est finalement revenue sur ses déclarations.
Lorsque DSK n’est pas blanchi par la justice, les procédures à son encontre sont abandonnées. Le rapport de force judiciaire, politique et médiatique est totalement inversé : aujourd’hui des médias se targuent d’obtenir des interviews « exclusives » de cet homme qui collectionne les mises
en accusation pour violences sexuelles !
Où est l’indignation générale ? Qu’attendons-nous pour nous mobiliser ?

6 octobre : une pute
Toulouse, une pute est allée porter plainte pour viol suite à une relation forcée par un client au moyen d’un couteau : la première relation avait été payée, la seconde était considérée comme due par cet homme qui a d’ailleurs repris l’argent de sa passe à sa victime avant de la mettre
dehors. Entendu par la police, l’homme déjà accusé deux fois de faits similaires, a nié (comme tous les auteurs de viol) et a été relâché. Ce viol a été qualifié de « différend commercial » par le seul journal (La Dépêche du Midi) qui a traité l’affaire !
Où est l’indignation générale ? Qu’attendons-nous pour nous mobiliser ?

Au feu : les pompiers…suite à des plaintes déposées par leurs propres collègues ou par des femmes ayant participé à des « fêtes » au sein des casernes, plusieurs procédures sont en cours à l’encontre de pompiers pour viol en réunion, harcèlement ou violences sexuelles .
Une enquête journalistique publiée dans Causette de septembre 2012 révèle l’accumulation des « affaires » et la centralité de la pratique du viols collectifs dans ce corps de métier pour la « construction du groupe ». Dans la majorité des cas les hiérarchies sont complices. Le 6 octobre, en même temps que tombait le verdict de Créteil : 2 pompiers étaient relaxés et un troisième (le petit ami entremetteur) prenait 4 mois de sursis pour ce que la justice appelle pudiquement « corruption de mineur » (l’affaire avait été dénoncée par des collègues des auteurs suite à la mise en circulation d’un film de leurs ébats collectifs avec la jeune femme).

Où est l’indignation générale ? Qu’attendons-nous pour nous mobiliser ?

https://www.facebook.com/Collectif8MarsPourToutes