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Négawatts à Gaillac le 21 mars 2012

Publié le jeudi, 22 mars 2012 dans Alter'actu, Ecologie, Nucléaire, Transition Energétique

Intervention de Jean-Luc Vézinet pour les Alternatifs du Tarn

Les Alternatifs se sont toujours opposés au nucléaire qu’il soit militaire ou prétendument civil. Notre mouvement est depuis sa création en 1998 adhérent du Réseau Sortir du Nucléaire.

Fukushima, Tchernobyl, Three Miles Island, 3 accidents majeurs en 40 ans, de ce type d’accident dont les experts nous assuraient l’infime probabilité.

-Le nucléaire sûr n’existe donc pas et les conséquences d’un accident peuvent être infiniment plus dramatiques que pour tout autre.

Des centaines de kilomètres carrés rendus inhabitables pour des générations, des populations déplacées, la contamination de l’air et des chaînes alimentaires par les radioéléments induisant maladies et cancers.

-Le nucléaire sûr n’existe pas car une centrale en fonctionnement rejette de la radioactivité, une étude récente a confirmé que le risque de leucémie était deux fois plus élevé chez les enfants à proximité des centrales françaises.

-Le nucléaire sûr n’existe pas car il génère par lui même la matière fissile utilisable pour réaliser des armes nucléaires et facilite leur dissémination.

-Le nucléaire sûr n’existe pas, car les déchets radioactifs produits par leur fonctionnement sont dangereux pendant des milliers d’années. Qui peut affirmer que le béton dans lequel ont les enrobe résistera si longtemps, qui peut affirmer que les centres de stockage souterrain seront protégés de toute intrusion pendant des siècles ?

Cela est bien cher payé pour une source d’énergie sans grand avenir et coûteuse.

Sans grand avenir car si la part de l’énergie nucléaire dans le monde ne représente que 3%, les réserves d’uranium, déjà épuisées en France le seront, sur notre planète bien avant la fin du siècle.

Coûteuse car le démantèlement des centrales en fin de vie qui nécessitera des dizaines d’années et la gestion des déchets alourdiront la facture électrique.

Pour toutes ces raisons, les Alternatifs continuent d’exiger, comme s’y était engagé le 17 mars 2011, 67 organisations, associations, partis et syndicats : l’ arrêt de tout nouveau projet, le renoncement de ventes d’installations et la fermeture définitive des réacteurs de 30 ans ou plus, soit la fermeture immédiate de 21 réacteurs sur 58 et de 21 réacteurs supplémentaires avant la fin du quinquennat.

Plusieurs candidats aux présidentielles appartiennent aux partis signataires de l’appel, mais ils semblent au cours de cette campagne devenus bien frileux, paraissant entériner l’idée de prolonger nos vieilles centrales à l’exclusion de Fessenheim.

Ils ne se demandent pas si les sommes astronomiques nécessaires à maintenir leur niveau de sécurité actuel ne seraient pas mieux investies dans les énergies renouvelables.

Depuis le séisme de l’an dernier, le Japon a fait bien davantage (et pour cause) seuls 2 réacteurs sur 54 sont encore en fonctionnement. Tokyo est sans doute moins illuminé, mais le pays n’est pas retourné à l’ère de la bougie ni au Moyen âge.

Comment satisfaire nos besoins énergétiques sans accroître la consommation d’énergies fossiles source de gaz à effet de serre et dont le rejet dans l’atmosphère n’ a jamais été aussi important malgré tous les vœux pieux et les nombreux protocoles souscrits par les gouvernements.

Le scénario Négawatts qui fait appel à la sobriété énergétique et aux énergies renouvelables propose des pistes, en cela il peut être un outil précieux.

Mais nous ne pourrons éviter une réflexion sur la nature même de notre société dont le maître mot, la croissance à tout prix, quels qu’en soient les dégâts humains et écologiques, ne peut nous amener que très rapidement vers l’épuisement des ressources naturelles dans un monde rendu invivable par le dérèglement climatique.

C’est peut être dans cette recherche d’un autre monde possible et ô combien nécessaire que réside le plus grand potentiel d’ économie énergétique.

Jean-Luc Vezinet pour les ALTERNATIFS 81

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  1. Patrice K dit :

    Je partage l’essentiel du propos de Jean-Luc. Là où je diverge c’est dans l’insistance de la réclamation de l’arrêt des plus vieux réacteurs nucléaires ! Il me semble que ce sont TOUTES les centrales qu’il faut urgemment mettre à l’arrêt ! Et nous composerons avec les 25 % d’électricité restants, période que nous appellerons transitoire ! Merci à Jean-Luc et aux Alternatifs de s’engager dans cette lutte.

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