Accord de DURBAN : La COP17 succombe dans l’apartheid climatique. L’antidote est l’Accord des Peuples de Cochabamba.
Alors que les commentaires officiels laissent entendre que la réunion de Durban s’est conclue sur un relatif succès, c’est le contraire qui est vrai.
Il s’agit même d’un résultat catastrophique.
En clair : on repousse l’éventualité d’un nouvel accord à 2015, accord qui, s’il se réalisait, ne prendrait effet qu’en 2020 !
Aucun nouvel engagement concret.
Comme toutes les études sérieuses le montrent, le déjà maigre objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, est en train de se transformer en la réalité d’un réchauffement proche des 4 degrés, avec toute une série de conséquences aggravées, alors que chacun peut voir déjà les conséquences de ce réchauffement et dérèglement climatiques (sachant que le dérèglement est à mon avis plus grave encore que le réchauffement).
Ci-dessous le communiqué de Climate Justice Now! coalition dans laquelle sont engagés Attac France, l’Aitec, les Amis de la Terre, la Via Campesina, etc….
La COP17 succombe dans l’apartheid climatique. L’antidote est l’Accord des Peuples de Cochabamba.
Durban, Afrique du Sud – Les décisions issues du sommet des Nations-Unies sur le climat à Durban – COP17 – constituent un crime contre l’humanité, selon Climate Justice Now ! coalition de mouvements sociaux et de la société civile. Ici en Afrique du Sud, qui a inspiré le monde entier par les luttes de libération menée par la majorité noire du pays, les nations les plus riches ont créé avec cynisme un nouveau régime d’apartheid climatique.
« Retarder toute action réelle après 2020 est un crime aux proportions mondiales », selon Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International. « Une augmentation de 4°C de la température mondiale, permise par ce plan, est une condamnation à mort pour l’Afrique, les petits États insulaires, et les pauvres et les personnes vulnérables de l’ensemble de la planète. Ce sommet a amplifié l’apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu’il était acceptable d’en sacrifier les 99 % ».
Selon Pablo Solon, ancien négociateur en chef de l’Etat plurinational de Bolivie, « il est faux d’affirmer qu’une deuxième période d’engagements du protocole de Kyoto a été adoptée à Durban. La décision actuelle a seulement été reportée à la prochaine COP, sans engagement de réduction d’émissions de la part des pays riches. Cela signifie que le protocole de Kyoto restera en vie jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un nouvel accord encore plus faible ».
Les pollueurs de la planète ont bloqué toute réelle action et ont une fois de plus choisi de renflouer les banques et les investisseurs en décidant d’étendre les marchés du carbone pourtant en train de s’effondrer, ce qui comme toutes les activités des marchés financiers de nos jours permettent surtout d’enrichir quelques privilégiés.
« Ce que certains considèrent comme de l’inaction est en fait une démonstration de l’échec, palpable, de notre système économique actuel pour répondre aux crises économiques, sociales et environnementales » selon Janet Redman, de l’Institute for Policy Studies, basé à Washington. « Les banques qui ont provoqué la crise financière sont en train de faire d’importants profits en spéculant sur le futur de notre planète. Le secteur financier, acculé, cherche un moyen de s’en sortir à nouveau en développant de nouveaux produits pour soutenir un système défaillant ».
Bien que l’on parle d’une « feuille de route » proposée par l’Union Européenne, l’échec de Durban montre que c’est un cul-de-sac, une route pour nulle part. Les porte-paroles de Climate Justice Now ! appellent la communauté internationale à se rappeler qu’un véritable plan pour le climat, basé sur les besoins planétaires identifiés par les scientifiques et issu du mandat de mouvements populaires, a vu le jour lors du Sommet des Peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère en Bolivie en 2010. L’accord des peuples de Cochabamba, porté devant les Nations-Unies, a été supprimé des textes de négociations, alors qu’il proposait un moyen juste et efficace pour avancer, ce qui est terriblement nécessaire.
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