Flux RSS

QUI NOUS SOMMES ?

Publié le jeudi, 16 juin 2016 dans TRAVAIL

Lise MASAROTTO, secrétaire de l’Union Syndicale des retraité-e-s du Tarn a lu ce texte en fin de la manifestation intersyndicale, le 14 juin 2016 à ALBI.  Cri de colère  sur le modèle de la « Proclamation des gueux »* qui accompagnait les manifestations de la révolte des vignerons  en 1907.

 

arton133-378edQUI NOUS SOMMES ?

Nous sommes ceux qui travaillent

Nous sommes ceux qui produisent vos marchandises, vos services et vos richesses

Nous sommes ceux qui éduquent, qui soignent et qui transportent

Nous sommes ceux qui électrifient, qui raccordent et qui construisent

Nous sommes ceux qui ne veulent pas de votre loi « travail »

Nous sommes ceux qui sont privés de travail, qui en veulent et que vous insultez

Nous sommes ceux qui ne travaillent qu’à temps partiel parce que 9_mars-c116dvous l’avez choisi pour nous ou plutôt contre nous

Nous sommes ceux qui étudient pour travailler …plus tard … peut-être … peut-être pour vous

Nous sommes ceux qui recherchent, qui écrivent, chantent, dansent et jouent

Nous sommes ceux qui ne veulent pas de votre loi « travaille ! »

Nous sommes ceux dont les ancêtres ont fait grève en 36 et les parents en 68

Nous sommes ceux qui ont des enfants et des petits enfants qui ne seront pas vos gueux

Nous sommes ceux qui savent qu’il y a des classes sociales et pas seulement des individus

Nous sommes ceux qui défendent la cause du peuple, nous sommes les démocrates contre les ploutocrates/oligarques

Nous sommes ceux qui ne veulent pas de votre loi du capital.

Nous sommes ceux qui ont  voté pour vous

asterix-socialosNous sommes ceux que vous avez une fois de plus trompés

Nous sommes ceux que vous avez une fois de plus abandonnés

Nous sommes ceux qui ne voteront plus pour vous

Nous sommes ceux qui ne veulent pas de vos lois.

Nous sommes ceux qui nous organisons en syndicats combatifs et en mouvements  de résistance

Nous sommes ceux qui allons occuper vos logements vacants, accueillir les migrants, défendre les femmes harcelées ou violées

Nous sommes ceux qui créent de nouvelles façons (?)  de vivre, de persévérer dans l’être  

Nous sommes ceux qui cultivent la joie, qui pensent autrement que vous

Nous sommes ceux qui ne veulent plus de votre pouvoir

 en hommage à  Marcelin Albert , aux révoltés de 1907 et … aux « braves soldats du 17ème »

 * Voici le texte de cette proclamation publiée en 1907 par le journal « le Tocsin », epris dans toutes les manifestations, reproduit sur des affiches ou des cartes postales. Est-il de Marcellin Albert ?  On ne sait pas .

vigneronsQui sommes-nous ?

Nous sommes ceux qui travaillent et qui n’ont pas le sou.

Nous sommes les proprios décavés ou ruinés, les ouvriers sans travail ou peu s’en faut, les commerçants dans la purée ou aux abois. Nos sommes ceux qui crèvent la faim.

Nous sommes ceux qui ont du vin à vendre et qui ne trouvent pas toujours à le donner ; nous sommes ceux qui ont des bras à louer et qui ne peuvent guère les employer ; nous sommes ceux qui ont des boutiques dont les clients paient sans argent. Nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Nous sommes ceux qui sont endettés, les uns jusqu’au cou, les autres par dessus la tête : tous ceux qui paient mal et tous ceux qui ne paient plus. Nous sommes ceux qui ont quelque crédit, ceux qui n’en ont guère et ceux qui n’en ont pas. Nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Nous sommes ceux qui doivent partout : au boulanger, à l’épicier, au percepteur et au cordonnier ; ceux qu’éconduisent les prêteurs, que relancent les huissiers et ceux que traquent les collecteurs d’impôts. Nous sommes ceux qui voudraient vivre en honnêtes gens et qui sont acculés aux expédients et à la misère. Nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Nous sommes ceux qui aiment la République, ceux qui la détestent et ceux qui s’en foutent, nous sommes ses ardents défenseurs ou ses adversaires déclarés : radicaux ou conservateurs, modérés ou syndicalistes, socialistes ou réactionnaires, nous sommes ceux qui ont leur jugeotte et aussi leurs opinions. Mais nous avons un ventre et nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Nous sommes ceux enfin dont chaque espoir s’est traduit par plus de misère. Nous sommes ceux qui, rivés au sol, demandent à ce sol leur pitance ; c’est par nous que la terre est belle et verdoyante ; par nous elle produit plus qu’en tout autre temps. Nous sommes ceux qui la fécondent par leurs soins, leurs efforts, leur travail et leur peine. Hélas, parmi les gueux, nous sommes les plus gueux. Nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Nous sommes enfin des miséreux, des miséreux qui ont femmes et enfants et qui ne peuvent pas vivre de l’air du temps. Nous sommes ceux qui ont des vignes au soleil et des outils au bout des bras, ceux qui veulent manger en travaillant et œux qui ont droit à la vie. Nous sommes ceux qui crèvent de faim.

Soyez le premier à poster un commentaire.

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour écrire un commentaire.