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lundi, 25 mai 2015 dans
Gauche de combat
Un jour après le Sommet de Riga, le Premier ministre et Président de SYRIZA, Alexis Tsipras, a prononcé à l’ouverture du Comité central du parti un discours à l’adresse de plusieurs destinataires à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Au peuple grec et aux membres de SYRIZA
La ligne de notre conduite est fixée par notre devoir de ne pas décevoir le peuple, a déclaré A. Tsipras : « ne pas oublier que le peuple pour la première fois a donné sa confiance à la gauche et nous ne devons pas le décevoir. »
Confiant pour l’issue des négociations mettant « fin à une période douloureuse », il a reformulé les quatre conditions de base pour un bon compromis: faibles excédents primaires, pas de nouvelles coupes dans les salaires et les pensions, restructuration de la dette et un sérieux paquet d’investissement.
Il a aussi consacré une grande partie de son discours à l’analyse de l’œuvre du gouvernement qui a déjà eu des résultats bénéfiques pour le peuple malgré la courte période de son exercice et le contexte difficile des négociations : l’acceptation par les créanciers des excédents primaires inférieurs signifie concrètement la fin de la période mémorandaire avec une réduction significative (de 10 milliards) des mesures de recouvrement à la charge des citoyens.
S’adressant à tous ceux qui parlent de l’abandon du programme de Thessalonique, A. Tsipras a procédé à l’examen exhaustif des 100 premiers jours du gouvernement : loi pour pour enrayer la crise humanitaire, mesures pour relancer l’économie et restaurer la justice fiscale, loi contre les échanges triangulaires, démocratisation de l’administration publique, effacement de certaines injustices – licenciement des femmes de ménage du ministère des finances, des gardiens scolaires et d’autres fonctionnaires – mise en application du programme pour la reprise de l’emploi, réouverture de l’ERT (audiovisuel public), décompte des sommes dues par les chaînes de télévision et préparation du projet de loi sur l’octroi de leurs licences, projet de loi pour rétablir l’acquis européen dans les conditions de travail, instauration d’une Commission d’enquête sur les conditions de la mise en place des mémorandums, intensification des contrôles fiscaux…
Aux créanciers
Le Premier Ministre a averti que la méthode de l’asphyxie financière ne se révélera pas efficace sur le long terme, et il a invité tous ceux qui sapent la négociation avec des déclarations personnelles ou des fuites dans la presse à cesser de nuire aux négociations.
« Certains des représentants des créanciers tentent de renverser la décision du 20 Février, en vertu de laquelle le gouvernement grec a entrepris de présenter un cadre de réformes qui laisse derrière lui le Mémorandum et la cinquième évaluation.
Nous en tant que gouvernement grec nous avons respecté et nous continuons de respecter la décision du 20 Février.
Nous attendions cependant, le même [respect] par toutes les institutions et leurs représentants » .
Et je dois dire, au risque de me répéter que nous n’allons pas céder à des exigences déraisonnables.
[…]Tout ce temps, nous avons prouvé que nous étions disposés à faire des concessions, afin que nous puissions parvenir à un accord mutuellement acceptable.
Nous exigeons de nos partenaires le même respect et des concessions similaires.
Nous, nous avons fait notre devoir, il est temps pour l’Europe de faire le sien.
Il est inadmissible et il ne peut pas être toléré qu’au sein de l’Europe continuent d’exister et d’exercer de l’influence des personnes qui minent activement et méthodiquement la construction commune de l’Europe. L’Europe de la démocratie et de la solidarité.
Cette Europe, nous, nous continuerons à la soutenir. Et pour cette Europe nous continuerons aussi à lutter contre ces sommités qui dispensent des leçons de morale non seulement au peuple grec mais à tous les peuples de l’Europe.
Les déclarations et l’attitude de certaines personnes dernièrement – aux moments les plus critiques de la négociation – ne sont bénéfiques ni à la recherche d’une solution ni à l’ Europe même. Ils devraient enfin comprendre que ce qui est en jeu, ici, ce n’est pas un jeu de pouvoir et de suprématie, mais l’avenir de l’Europe elle-même et le projet de l’intégration européenne.
En tout cas, nous, nous restons explicites, sincères et précis face à nos partenaires et face au peuple grec.
Nous avons fait des tentatives de rapprochement afin de trouver un terrain d’entente mais nous avons aussi des lignes rouges.
Nous avons des limites, que le mandat populaire, le besoin de redressement du pays et le bon sens nous obligent à ne pas transgresser. Non pas pour des raisons idéologique, mais pour la survie et la protection de la majorité sociale que nous représentons et qui nous fait confiance ».
Aux instigateurs de la propagande grise
Cependant, l’adversaire le plus acharné se trouve à l’intérieur de notre pays, a souligné A. Tsipras en parlant de la lutte « cruciale » contre la corruption et la collusion de certains intérêts privés et étatiques.
Le gouvernement ne se laissera pas intimider pour autant par la propagande grise, a t il déclaré : « le temps est venu de payer» pour certains et même rétroactivement en qualifiant l’absence des licences de radiodiffusion comme le plus grand scandale de la période politique qui a suivi la dictature.
En concluant son discours, A. Tsipras a mentionné les prochains « fronts » du gouvernement concernant le fonctionnement général de l’État (administration fiscale, éducation, santé, etc.) en rappelant encore une fois « l’obligation morale et politique » de ne pas décevoir le peuple.
Présentation et traduction : SYRIZA Paris
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