« Israël a choisi l’occupation et non la paix », » Le dernier jour de l’occupation sera le premier jour de paix ». Marwan BARGHOUTI
L’escalade de violence actuelle n’a pas commencé lorsque deux colons israéliens ont été tués le 3 octobre. Cette escalade a commencé il y a bien longtemps et a continué durant des années. Chaque jour, des Palestiniens sont tués, blessés et arrêtés. Chaque jour, la colonisation avance, le siège de notre peuple à Gaza se prolonge, l’oppression persiste.
Alors que beaucoup veulent que nous nous sentions écrasés par les conséquences potentielles d’une nouvelle spirale de violence, je demande – comme je le plaidais en 2002 – de nous occuper des causes fondamentales de cette situation: la négation de la liberté des Palestiniens.
Quelques-uns ont suggéré que la raison pour laquelle un accord de paix n’avait pu être atteint résidait dans le manque de volonté du président Yasser Arafat [mort en novembre 2004] ou l’incapacité du président Mahmoud Abbas [élu en janvier 2005]. Or, les deux étaient prêts et capables de signer un accord de paix.
Le problème réel est qu’Israël a choisi l’occupation et non la paix, a utilisé les négociations comme un écran de fumée pour camoufler l’avance de son projet colonial.
LGV Lyon-Turin, une victoire pour les opposants : Erri de Luca relaxé !
L’écrivain Erri de Luca a été relaxé de toutes les charges qui pesaient sur lui, le 19 octobre, après un procès de plusieurs mois. Il était accusé d’incitation à commettre des actes terroristes après avoir appelé à s’opposer et à saboter le projet de ligne à grande vitesse Lyon Turin, dénoncé par les habitants du Val de Suse comme un projet inutile et imposé, présentant de graves dangers écologiques. Le ministère public avait requis huit mois xe prison. Nous publions ici la déclaration d’Erri de Luca, le 19 octobre, quelques minutes avant de connaître sa sentence.
« J’aurais été présent dans ce tribunal même si je n’avais pas été l’auteur mis en accusation. Au delà de mon négligeable cas personnel, je considère cette accusation contestée comme une expérience, la tentative d’imposer le silence à la parole contraire. C’est pourquoi je considère ce tribunal comme un avant poste du présent immédiat de notre pays.
« Nous devons nous serrer les coudes au lieu de jouer des coudes, pour démontrer que la notion de suprématie raciale est à mettre dans les oubliettes ! » Intervention de notre camarade Roger WINTERHALTER, 17 octobre 2015, STRASBOURG
J’ai donc été invité à participer en présence des associations algériennes et de Madame la Consule d’Algérie et du Mrap à une manifestation à Strasbourg en mémoire des évènements qui se sont passés le 17/10/61 . Il y avait également des représentants du cercle communiste français, d’autres du PCF et des jeunesses communistes.
Le NPA avait organisé une deuxième manifestation sur le même lieu une heure après pour éviter de s’associer aux représentants du gouvernement algérien!!! Brigitte et moi même étions présents aux deux manifestations, la consul était également resté sur place. c’&tait évidemment dommage, mais….
Ceci étant précisé je vais donc tenter de reprendre l’essentiel de mon intervention.
Roger WINTERHALTER
Nous voilà donc réunis pour commémorer ENSEMBLE les évènements du 17/10/61
Quant je dis Ensemble je pense notamment aus associations algériennes et plus particulièrement à Madame la Consule d’Algérie: pour nous, ils représentent ni plus ni moins celles et ceux qui ont été les victimes de l’acharnement de la Police française et d’un Préfet de sinistre mémoire nommé Papon qui avait déjà sévi avant ces évènements et aussi après.
C’était comme le dit si bien le MRAP dans son dépliant « Une nuit d’épouvante » : 11538 manifestants arrêtés et 265 morts !!!
Tribune libre : 17 octobre 1961 – 17 octobre 2015 : Texte du MRAP 50
Chaque année, nous sommes trop peu nombreux à ne pas oublier les massacres du 17 octobre 1961. C’est pourtant une date qui appartient à notre histoire commune. L’instrumentalisation de l’histoire du conflit algérien alimente la guerre des mémoires. C’est sans doute la cause principale de cette indifférence. Dans le contexte actuel, c’est un constat inquiétant. En effet, le climat politique dans notre pays est singulièrement racialisé et en proie à l’islamophobie. C’est tout autant inquiétant au regard du discours politique mensonger sur l’immigration. La finalité de ce discours est largement de monter une partie du peuple contre l’autre. La finalité de ce discours est d’exciter la fraction la plus raciste et la plus réactionnaire de l’électorat. Tout au contraire, relier les questions de la vérité historique, de la paix et des migrations, permettrait aux citoyens de comprendre et de relever les défis de demain.
S’agissant du 17 octobre 1961, un fossé existe entre la vérité et une trop longue amnésie complète. Ce fossé est révélateur de la manière dont une société s’accommode, ou pas, de la violence d’Etat. Ce fossé est révélateur du mensonge. Ce fossé est révélateur des morts politiques. Ce fossé est révélateur de ce que la société fait des souvenirs. Tous les ans, nous sommes présents avec la même volonté : parvenir à une acceptation, pleine et entière, de ce qui s’est passé ce jour là. Dans l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale, le 17 octobre 1961 a une place particulière. C’est est la répression d’Etat la plus violente que n’ait jamais provoqué une manifestation de rue. L’occultation de cette violence alimente, encore et toujours, le retour du refoulé. C’est une évidence, en France, la vérité sur la colonisation reste un combat toujours inachevé. Malheureusement ces dernières années, le refus de regarder en face le passé colonial a progressé. Cette dénégation s’explique par la soit disant « repentance », dont relèverait toute reconnaissance des exactions coloniales.
Le 17 octobre 1961 est un crime raciste hautement symbolique de la violence coloniale tout entière.
Notre-Dame-des-Landes : un Premier ministre sous influence et/ou dans l’ignorance ?, par l’ACIPA
Lors des questions au gouvernement au Sénat jeudi 15 octobre 2015, Manuel Valls a réaffirmé sa volonté de poursuivre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Pour justifier ses propos, il a répété comme des mantras des « arguments » dont l’inexactitude a été maintes fois démontrée.
Il est incompréhensible que le Premier ministre ne soit pas en mesure de baser une décision qui engage les finances publiques sur la base d’éléments factuels, détaillés à nombreuses reprises (notamment par les travaux de l’Atelier citoyen ou des Naturalistes en lutte), plutôt que sur les affirmations péremptoires de groupes d’influence ayant un intérêt purement financier et spéculatif à voir le projet se réaliser.
Nous sommes aujourd’hui même au troisième anniversaire du début de la calamiteuse opération « César » qui devait faire « place nette » à Notre-Dame-des-Landes. Après tant de temps passé, les services de l’État n’ont-ils donc pas été en mesure d’ouvrir une réflexion de fond sur les arguments de l’opposition, ni même seulement d’en prendre connaissance ?
Non, Monsieur Valls, les nuisances aériennes n’augmentent pas sur Nantes, le trafic en mouvements ne croît presque pas et les avions sont de moins en moins bruyants.
Élections communales et régionales au Maroc : où sont les femmes ?, par la Dr. Asma Lamrabet
Aucune femme n’a été élue à la tête des conseils régionaux. Les 12 nouveaux présidents des conseils régionaux sont tous des hommes. Les grandes décisions politiques sont une affaire d’hommes. Les femmes ont certes participé, elles avaient même des listes « sur mesure » pour elles. 14 femmes seulement ont obtenu leur siège à la chambre des conseillers contre 106 hommes !
Ce constat est triste et décevant pour un pays comme le Maroc qui essaye tant bien que mal de se frayer un chemin vers la démocratie. La constitution de 2011 nous a donné plein d’espoirs et de rêves avec son article sur l’égalité entre hommes et femmes …Mais sincèrement devront nous être étonnés par cette absence des femmes dans la présidence des régions ?
La chose politique ne fait que refléter l’état d’âme d’une société ! Et comme tout le monde le sait notre société est structurellement minée par un machisme culturel des plus primaires, aggravé par un retour en force d’un conservatisme religieux assez inquiétant.
L’absence de femmes au sein des conseils régionaux n’est finalement qu’un symptôme de plus de ce retour en arrière de la démocratisation du pays. Cela montre une fois de plus que Le Politique est aujourd’hui entre les mains d’un implacable patriarcat fortement renforcé par des mentalités forgées par la misogynie culturelle.
Climat : Le projet d’accord doit-être rejeté ! Non aux crimes climatiques !, par Maxime Combes
Un nouveau texte, pouvant préfigurer ce que pourrait être l’accord de Paris lors de la COP21, a été rendu public par l’ONU. Il est inacceptable. En endossant ce texte, les négociateurs des Etats accepteraient que le chaos climatique devienne l’horizon indépassable de l’humanité. Nous devons le rejeter. Un éventuel sursaut politique et citoyen est à ce prix. Version provisoire au 7 octobre 2015.
Les deux présidents et facilitateurs de la négociation, Ahmed Djoghlaf et Dan Reifsnyder, ont rendu public un nouveau texte lundi 5 octobre, à moins de quinze jours de la dernière session de négociations intermédiaires à Bonn (19 oct – 24 oct). A la grande satisfaction de nombreux commentateurs et journalistes, ce texte ne fait qu’une vingtaines de pages, contre plus de quatrevingt pour les textes qui l’ont précédé. Pour certains, c’est une « avancée » sur un texte « plus court, plus lisible (…) plus facile à manier » qui « permettra de faire avancer les négociations ».
Pourtant, ce texte n’est pas acceptable. Voilà pourquoi. En 10 points.
samedi 10 octobre 2015 à 10h30 Cercle de silence à Mazamet, devant la mairie
Quand l’expulsion se substitue à l’accueil
À l’heure où le gouvernement fait mine de s’intéresser à la qualité de l’accueil des réfugiés en France et qu’il critique avec fermeté les barbelés hissés ici et là pour bloquer les migrants, il expulse des Soudanais du Darfour, il n’hésite pas à enfermer des Iraniens, des Irakiens et même des Syriens ou à expulser un demandeur d’asile gravement malade en Hongrie.
Le discours sur le respect du droit d’asile et la tradition inconditionnelle de l’accueil ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Le 24 septembre, deux Soudanais du Darfour ont été expulsés à Khartoum. L’un depuis le CRA du Mesnil-Amelot, l’autre depuis celui d’Oissel. La France ayant déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), les expulsions effectives vers le Soudan étaient interrompues depuis un an. En effet, la CEDH estime, dans la majorité des situations, que le risque de subir des traitements inhumains et dégradants au Soudan est avéré.
Les préfectures, avec en tête de liste celle du Pas-de-Calais, ont cependant continué de prendre des mesures d’éloignement à l’encontre des Soudanais. Ceux qui ont été enfermés en rétention étaient depuis un an systématiquement libérés par les juges ou par les préfectures qui craignaient de voir leurs décisions sanctionnées.