Grèce : les conséquences de la capitulation, par Eric Toussaint (CADTM)
La capitulation du gouvernement et du parlement grecs face aux créanciers (Commission européenne, BCE, FMI,…) a été suivie de changements rapides dans le camp du gouvernement.
Grèce. « Pourquoi j’ai voté contre », par Yanis Varoufakis
J’ai décidé d’entrer en politique pour une raison : pour être aux côtés d’Alexis Tsipras dans la lutte contre la servitude de la dette. De son côté, Alexis Tsipras me fit honneur en me mobilisant pour une raison : une conception très précise de la crise fondée sur le rejet de la doctrine de Giórgos Papakonstantinou [1], selon laquelle entre la faillite désordonnée et les emprunts toxiques, l’emprunt toxique est toujours préférable.
Il s’agit d’une doctrine que je rejetais car elle faisait peser une menace constante dont le but était d’imposer, dans la panique, des politiques qui garantissent une faillite permanente et, en fin de compte, la servitude par la dette. Mercredi soir, au Parlement [dans la nuit du 15 au 16 juillet], j’ai été appelé à choisir entre (a) adopter la doctrine en question, en votant pour le texte que les «partenaires» avaient imposé à la manière d’un coup d’État et avec une brutalité inouïe à Alexis Tsipras lors du sommet européen, et (b) dire «non» à mon Premier ministre.
COMMUNIQUE DE LA JEUNESSE SYRIZA SUR L’ACCORD-MÉMORANDUM ET L’AVENIR DE SYRIZA
L’accord auquel ont abouti le 13 juillet les négociations, longues de plusieurs mois, menées par le gouvernement SYRIZA-ANEL, constitue sans aucun doute une défaite énorme des forces de la Gauche radicale en Grèce. Le coup d’état inédit mis en œuvre par les créanciers, n’était que le dernier épisode d’une série de chantages extrêmes ayant conduit le gouvernement à une impasse politique suffocante.
Il serait cependant bien elliptique d’interpréter le résultat des négociations comme uniquement déterminé par les choix des créanciers. Nous sommes obligés d’évaluer de manière négative la sous-estimation des rapports de force au sein de la zone euro, l’inébranlable conviction que des arguments rationnels pourraient persuader les « institutions » en la faveur d’un accord « mutuellement profitable », mais aussi que la menace d’un GREXIT pourrait jouer un rôle catalysant pour que notre proposition l’emporte. Tous ces points ont contribué de manière décisive à l’absence d’un plan alternatif de rupture qui aurait pu fonctionner aussi bien dans le cadre de la négociation, qu’en tant que choix pour le gouvernement ; tout cela a était facteur décisif pour notre séquestration politique.
Grèce : « La voie de la sagesse, c’est celle de la sortie de l’euro et du changement social », par Costas Lapavitsas
Ce texte est la transcription traduite de l’intervention de Costas Lapavitsas au colloque « Democracy Rising », tenu à Athènes le 17 juillet 2015. Les intertitres sont de notre responsabilité.
Costas Lapavitsas est député élu au Parlement grec, membre de la Plateforme de gauche de Syriza, et professeur d’économie à SOAS (School of Oriental and African Studies, Londres).
Une capitulation désastreuse
Le gouvernement Syriza vient de signer un nouvel accord de sauvetage. C’est un très mauvais accord, pour des raisons évidentes que je vais énumérer.
Tout d’abord, cet accord est récessif. Il va plonger l’économie grecque dans la récession. Parce que les seules augmentations d’impôts s’élèvent à 2% du PIB. Elles concernent surtout la TVA, impôt indirect prélevé sur des produits principalement consommés par les travailleurs. Mais elles concernent aussi les entreprises et vont d’abord frapper les petites et moyennes entreprises, qui demeurent la colonne vertébrale de l’économie grecque. L’agriculture est sans doute le secteur le plus durement touché par cette augmentation : l’impôt sur le revenu versé par les agriculteurs va doubler, et ils seront soumis à de nouvelles obligations. Ces mesures sont incontestablement récessives. Elles arrivent à un moment où l’économie grecque chancelle au bord du précipice. Il ne fait aucun doute qu’elles vont la faire basculer dans la récession.
QUE L’ACCORD RESTE LETTRE MORTE ET NON VALIDE – LA PAROLE AU PARTI ET A SES ORGANES. Communiqué (14 juillet) SECTION LOCALE DE SYRIZA A PARIS
http://syriza-fr.org/
Paris, 14 juillet 2015
Le déroulement des cinq mois de négociations du gouvernement grec révèle de la manière la plus claire que les créanciers n’ont pas pour objectif, ni n’accepteraient un « compromis honorable, mutuellement utile ». A la suite de chaque recul du gouvernement par rapport à ses promesses électorales et ses déclarations de programme, les « institutions » ont éxigé de nouvelles concessions sévères, en imposant la perpétuation sans relâche d’une politique néolibérale absurde, avec le démantèlement des rapports salariaux, la suppression des droits démocratiques, le pillage et la soumission du peuple grec, poussé au désespoir.
L’UE, le FMI et la BCE ont une stratégie commune claire en dépit de leurs dissensions partielles. Leur préoccupation n’est pas d’obtenir des chiffres budgétaires, mais de ne pas autoriser l’unique gouvernement en Europe dont le tronc est un parti de Gauche d’appliquer la politique pour laquelle il a gagné les élections du 25 janvier. C’est de ne permettre à aucun peuple de clamer NON, à l’instar du NON du 5 juillet du peuple grec. C’est pour cela qu’ils ont orchestré la fermeture des banques en Grèce. Leur souci est d’interdire aux peuples d’Europe de refuser la dictature de la Troïka car, dans ce cas, leur pouvoir et les privilèges de ceux qu’ils représentent vraiment, de l’oligarchie européenne, seraient mis en péril. La persévérance des créanciers pour obtenir la signature d’un nouveau mémorandum de soumission et d’humiliation démontre exactement cela, au-delà même des projets de domination économique de certains pays. Par conséquent ils s’efforcent, ou bien d’entrainer le gouvernement grec dans le compromis avec le système, ou de le contraindre à la soumission, de l’isoler des mouvements sociaux, de la base de la Gauche et du peuple qui lui a accordé sa confiance.
Communiqué de Presse A&A 81 / NPA : Soutien au peuple grec : Albi samedi 18 juillet 11h au Vigan
communiqué commun
Le NPA et Alternatives & Autogestion appellent au rassemblement
samedi 18 juillet à 11h au Vigan Albi
sur la base de nos trois mots d ordre:
* non à l’accord Tsipras-UE* soutien au peuple grec* annulation de la dette.
Aucune négociation n’est possible dans ce système sans une forte mobilisation populaire.
Tous ensemble avec le peuple Grec.
Discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015
Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.
Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.
Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010
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En soutien au peuple grec, Rassemblement mercredi 15 juillet, 18h ALBI, place du VIGAN
Appel en soutien au peuple Grec.
Face à la brutalité de la Troïka et de l’Eurogroupe allant jusqu’à piétiner la souveraineté du peuple Grec, il n’y a pas d’autre solution que d’exprimer pleinement notre solidarité à la révolte du peuple Grec contre l’austérité.
rassemblement mercredi 15 juillet, 18 h ,
Place du Vigan ALBI.
premiers signataires :Alternatives & Autogestion 81, NPA 81, CGT chômeurs …