1 – La mobilisation extraordinaire du 30 juin au 3 juillet dans toute l’Égypte, à laquelle ont participé plusieurs millions de personnes et qui a débouché sur la destitution par l’armée du président Morsi qui avait bien su se couler dans le mode néo-libéral autoritaire de Moubarak, est un événement historique d’une portée considérable pour l’Égypte, pour le processus révolutionnaire en cours dans le monde arabe, et à l’échelle du monde entier, vu la place géostratégique importante de ce pays.
2 – Ce sont les jeunes, les femmes, les milieux populaires, qui sont ensemble le fer de lance de cette mobilisation populaire égyptienne qui touche maintenant la société tout entière
3 – Cette mobilisation s’inscrit dans le processus en cours, ouvert fin 2010 en Tunisie puis en Égypte quelques semaines plus tard : il s’agit bien d’un processus, d’une révolution longue qui touche à des degrés et des rythmes divers l’ensemble du monde arabe.
4 – Cette mobilisation est le point d’orgue d’une séquence de plusieurs mois de mobilisation populaire marquée par de nombreuses grèves et manifestations, de nombreux actes de désobéissances civiles ainsi que de véritables expériences autogestionnaires notamment à Port Saïd depuis le début de l’année 2013. Cette période a vu une radicalisation des revendications démocratiques, économiques et sociales chez les jeunes, les femmes et les milieux populaires. Il s’agit très clairement d’une volonté populaire d’approfondissement du processus révolutionnaire égyptien.
5 – Durant les années 2000, les luttes sociales du mouvement ouvrier égyptien se sont amplifiées jouant un rôle majeur dans la période pré-révolutionnaire. En 2011, le début du processus révolutionnaire a vu émerger un syndicalisme indépendant et radical avec notamment la création de la Fédération égyptienne de syndicats indépendants qui revendique aujourd’hui 2 millions d’adhérent-e-s. C’est un appui majeur pour les revendications populaires et pour l’approfondissement du processus révolutionnaire égyptien.
6 – Pour la révolution en danger en Tunisie, pour la révolution populaire syrienne en difficulté face à la dictature encore en place et à la lâcheté de la communauté internationale, pour l’ensemble du monde arabe et pour la résistance palestinienne, la mobilisation égyptienne constitue à la fois un stimulant et un point d’appui majeurs.
7 – Pour les peuples européens et en particulier sur les rives nord de la Méditerranée, cette mobilisation exemplaire doit être soutenue sans réserve, et considérée comme le plus bel encouragement à nos propres mobilisations pour une alternative anticapitaliste, démocratique, sociale, féministe et écologiste.
8 – Notre solidarité avec la révolution égyptienne doit être multiforme et le mouvement altermondialiste, dans le prolongement du succès éclatant du FSM de Tunis, peut et doit jouer tout son rôle dans cette optique, en préfigurant les nouvelles relations Nord-Sud qui seront celles du nouveau monde qui émerge et dont les changements de l’Amérique afro-latino-indienne et du monde arabe sont la pointe avancée à l’échelle mondiale.
9 – Les Alternatifs seront particulièrement attentifs :
–à toutes les tentatives de confiscation de cette mobilisation populaire par l’armée comme par la bourgeoisie.
–à toutes les tentatives de négation du caractère profondément démocratique et sociale de cette mobilisation.
–à ce qui émerge de cette mobilisation populaire égyptienne, aux pratiques d’auto-organisation, d’autogestion et de citoyenneté active, à la place majeure des jeunes, des femmes et des milieux populaires.
Là-bas comme ici, ce bloc politico-social est celui de l’émancipation et du changement de société : vive la révolution égyptienne !
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