Chômeurs et précaires, en marche pour nos droits !
Appel à soutien
Chômeurs et précaires, en marche pour nos droits !
JUIN 2013
En 1933 eurent lieu les premières grandes marches de chômeurs face à la crise qui sévissait en France et dans toute l’Europe. Ils furent arrêtés par l’armée à l’entrée de Paris… Cette grave crise économique et sociale a débouché sur la catastrophe de la Deuxième Guerre mondiale.
En 2013, quatre-vingt ans après, nous organisons une Marche sur Paris pour alerter l’opinion et mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. Nous les appelons à se ressaisir pour éviter une crise encore bien plus grave que celle d’aujourd’hui. Nous dénonçons la situation faite aux chômeurs, victimes de la double peine : pas d’emploi et des revenus insuffisants, d’un montant inférieur au seuil de pauvreté (950 euros) pour la majorité d’entre eux
Les associations de chômeurs et précaires, depuis l’élection de François Hollande, demandent au gouvernement que soient adoptées des « mesures d’urgence », avec l’ensemble du mouvement des chômeurs et certains syndicats, pour améliorer immédiatement le quotidien de ceux que le système exclut et des mesures de fond pour diminuer massivement le chômage : une réduction du temps de travail à 32 heures et une réforme des politiques de l’emploi, des politiques financières et fiscales d’une autre ampleur que celles conduites actuellement (plate forme revendicative de la marche ci jointe).
Nous n’avons pas été invités à la Conférence sociale de juillet 2012. La Conférence contre la pauvreté de décembre 2012 a accouché d’une souris, sans prise en compte et sans débat de nos propositions.
Depuis cette date, nous, associations de chômeurs et précaires, agissons pour nous faire entendre. Nous avons notamment envahi le ministère de Mme Carlotti pour lui signifier que nous ne nous contenterons pas de miettes… Pas de suite
La réalité a rejoint nos inquiétudes. Les situations à Pôle Emploi, comme dans les CAF, se sont durcies – fin de droits, indus, radiations, allongement de la durée d’inscription au chômage – et ont déclenché des gestes de désespoir. Le 8 juillet 2012 à la CAF de Mantes-la-Jolie et aussi l’immolation de Djamal Chaab devant un Pôle emploi à Nantes le 13 février dernier. A chaque fois nous avons réagi. Dès le lendemain de la mort de Djamal Chaab, nous occupions un Pôle emploi à Paris pour réclamer une rencontre urgente avec le ministre Sapin. Après six heures d’occupation nous obtenions ce rendez-vous… un mois plus tard.
Cette rencontre avec le ministre à la mi-mars n’a encore abouti à rien ! Aucune prise en compte de nos mesures d’urgence. Aucun dialogue. Notre colère grandissante nous a conduit quinze jours plus tard à occuper l’agence Pôle Emploi Beaumarchais à Paris : quatre-vingt chômeurs, précaires et solidaires du MNCP, de l’APEIS, d’AC!, de DAL mais aussi des syndicalistes de Pôle Emploi du SNU/FSU et de SUD/Solidaires… Après cinq heures dans l’agence, bien déterminés à ne pas partir sans obtenir de réponse, Jean-Marc Ayrault que nous demandions à rencontrer nous a envoyés les CRS pour nous évacuer, sans aucune ouverture vers le dialogue.
Lors de l’Assemblée générale des chômeurs et précaires avec le MNCP, à Saint-Dizier les 10 et 11 avril, nous avons décidé de passer la vitesse supérieure en organisant dans toute la France une Marche sur Paris. Elle a pour objectif de porter les propositions d’urgence, de développer une mobilisation générale et d’offrir aux chômeurs et précaires la possibilité d’affirmer leur dignité dans cette société qui les exclut. APEIS, AC!, le DAL et le SNU / FSU, SUD Pôle emploi / Solidaires se sont immédiatement déclarés favorables à notre projet.
Nous souhaitons, à cette occasion et dans ce contexte, avoir une rencontre à brève échéance avec l’ensemble des syndicats et des grands réseaux associatifs concernés. Nous vous demandons de recevoir le plus tôt possible une délégation issue de nos organisation
Notre Marche, en provenance de divers points du territoire métropolitain et des DOM, se déroulera pendant trois semaines en juin. Elle arrivera sur Paris au moment du début des négociations sur l’assurance chômage et juste avant la Conférence sociale. Elle se déroulera alors que certaines des dispositions de l’ANI du 11 janvier commenceront à être transposées dans les lois et règlements et discutées dans diverses négociations interprofessionnelles (dont la Convention Unédic).
Nous demandons dans ce cadre à être reçus par le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault ; à participer à la Conférence sociale et à être entendus dans les négociations interprofessionnelles à venir.
La première étape de la Marche se déroulera à La Réunion où le chômage est encore plus élevé qu’en métropole. Nos amis réunionnais seront accueillis à Montpellier. Ils transmettront le flambeau de la marche. Celle-ci ira ensuite à Toulouse puis Clermont- Ferrand, Montluçon, Tours, Blois… D’autres parcours seront mis en place à partir de la Bretagne, d’Alsace et du Nord…
23 avril 2013
MNCP, AC !, APEIS, DAL, SNU-PE/FSU, Sud-PE/Solidaires
Rejoignez-nous : marcheschomeurs2013@gmail.com !
Tract
15 juin 2013 – 6 juillet 2013
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires,
En Marche sur Paris pour nos droits
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, proposons des mesures d’urgence que le gouvernement a, jusqu’à ce jour, refusées de discuter.
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, pour qui les portes du « dialogue social » sont toujours fermées, souhaitons que nos propositions concernant Pôle emploi et la négociation Unédic soient entendues.
Nous, chômeurs, chômeuses en fin de droits à l’assurance chômage, demandons l’indemnisation de toutes les formes de chômage
Nous, salariés et salariées des entreprises menacées de fermeture nous voulons un autre avenir que l’inscription au chômage tandis que dans les services publics la pénurie d’effectifs et de moyens remet en cause la qualité du service.
Nous, femmes en emploi précaire et CDD à temps partiel, demandons que la précarité soit bannie de l’univers du travail.
Nous, chômeurs, chômeuses sans-logis, mal-logés/es, exigeons l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers et le respect de nos droits.
Nous, immigrés/es sans-papiers, demandons la régularisation pour vivre et travailler dignement en France
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, étudiants, étudiantes ne pouvons attendre indéfiniment « l’inversion de la courbe du chômage » tandis que nous vivons avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté.
Nous, chômeurs et salariés solidaires, réclamons le respect du droit au travail pour toutes et tous, notamment par la réduction du temps de travail à 32 heures.
Nous, salariés/es et retraités/es, refusons que le gouvernement fasse payer le chômage à l’ensemble de la société par une politique d’austérité tandis qu’une minorité profite des paradis fiscaux et s’enrichit sans retenue.
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, ensemble, avec le soutien des salariés/es solidaires, parce que nous refusons la fatalité du chômage, nous marcherons sur Paris pour que le Premier ministre ouvre le dialogue et réponde à nos propositions.
Nous, chômeurs, chômeuses et précaires,
nous ne voulons pas la courbe du chômage inversée mais le chômage supprimé !
Rejoignez-nous !
A l’appel de : MNCP, AC, APEIS, DAL, SNU-PE/FSU, SUD-PE/Solidaires
Plate forme revendicative
Marche des chômeurs et précaires sur Paris
Juin 2013
PLAN D’URGENCE POUR LES CHÔMEURS ET PRECAIRES:
· Mise en place d’un « fonds social d’urgence » pour faire face aux dépenses vitales immédiates (se nourrir, se loger…)
· Arrêt des radiations et moratoire sur les indus
· Déclenchement automatique d’une allocation de solidarité (ASS ou RSA) pour tous les fins de droits.
· Rétablissement de l’Allocation Équivalent Retraite (AER) dans son intégralité.
· Mise en place d’un revenu pour les jeunes sans emploi dès la sortie du système scolaire
· Augmentation substantielle des minima afin qu’aucun revenu ne soit inférieur au seuil de pauvreté.
· Rétablissement de la Dispense de Recherche d’Emploi (DRE) pour les chômeurs âgés.
· Des mesures concernant le logement : l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers, la construction de logements sociaux, l’application des lois concernant l’accueil inconditionnel, le DALO et la réquisition de logements vides.
A l’ORDRE du JOUR de la CONFERENCE SOCIALE DE JUILLET
· Participation effective des mouvements de chômeurs et précaires aux travaux de la Conférence sociale et dans toutes les instances où se décide leur sort.
· Une conférence nationale pour refonder le plan stratégique 2015 de Pôle emploi devenu obsolète pour faire face à l’augmentation massive du chômage : avec un accroissement substantiel des moyens mais aussi proposer des solutions aux chômeurs en fin de droits.
· Un système unifié et universel d’indemnisation de toutes les formes de chômage
· Une réduction du temps de travail à 32h
· Accès à des formations choisies, qualifiantes et rémunérées.
· Abrogation des lois 2005 et 2008 et une nouvelle loi sur les droits des chômeurs.
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