Forum Social Mondial Tunis : en direct avec la délégation des Alternatifs
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Forum social mondial Santé
En préouverture du FSM s’est tenu le 5 éme Forum Social Mondial de la Santé et de la Sécurité Sociale, en présence de nombreux participants de 4 continents, et notamment d’Armando De Negri, secrétaire général de l’organisation, pour le Brésil à l’origine de cette manifestation et du Dr Aziz Rheli , coordinateur pour la Tunisie et le Maghreb.
Deux thèmes principaux ont été abordés, concernant le financement de la sécurité sociale et de la protection sociale (dans les pays où elle peut exister !), et le développement d’une Sécurité Sociale Universelle dans tous les pays, dans les suites de la conférence mondiale de Brasilia (décembre 2010). Un communiqué final a enfin été élaboré par les participants au terme de ce FSMS.
Philippe Gasser
Atelier pour la consolidation d’un réseau contre le gaz de schiste
A la suite des rencontres de Marseille (Forum alternatif mondial de l’eau) et de Rio (Rio+20), un atelier a été programmé dans le cadre du FSM de Tunis afin de consolider un réseau international. Les objectifs étaient d’échanger des informations sur la situation et les dynamiques de résistances dans différents pays et de formuler des propositions à l’Assemblée de convergences afin d’envisager des actions internationales.
Plusieurs interventions se sont succédé pour aborder les problématiques locales : Etat espagnol, Etats-Unis, France, Québec mais également en Tunisie où plusieurs interventions ont permis de confronter des positions différentes. Le monde arabe est concerné du Maroc à la Jordanie où de nombreux projets d’exploration et d’exploitation sont envisagés et l’Algérie vient de se prononcer par voie législative et de signer un accord d’exploitation. En Tunisie, compte tenu du stress hydraulique, les conséquences d’une exploitation aurait des conséquences écologiques importantes.
La campagne d’opposition menée principalement par des associations environnementales par un lobbying auprès de députés de l’Assemblée constituante et de membres du gouvernement a été efficace et un projet de prospection concédé à Shell a été gelé. Comme dans différents pays, l’accès à l’information est compliqué et il n’existe pas encore de coordination nationale. Cette difficulté est accentuée car la population tunisienne a pour l’instant d’autres préoccupations et d’autres combats prioritaires. Dans l’ensemble des pays, les collectifs doivent parvenir à démontrer que l’activité du gaz de schiste n’est pas rentable. Par ailleurs, les compagnies pétrolières ont compris qu’en Europe il existe des contraintes auxquelles elles ne sont pas forcément prêtes à se plier, c’est pourquoi elles privilégient les investissements dans d’autres pays.
En conclusion, il est proposé de mobiliser le 19 octobre prochain lors de la journée mondiale contre l’exploitation du gaz de schiste et de lier ce combat aux campagnes pour le droit de l’eau et la souveraineté alimentaire comme élément commun et de revendiquer une transition énergétique en rupture avec la logique actuelle. L’assemblée de convergences de samedi devrait entériner ces propositions.
Richard Neuville
Call center…Cold center.
C’est à l’initiative de Solidaire et plus particulièrement de Sud PTT que nous avons pu assister à la 1ère rencontre de travailleurs des Call Center de Tunisie, du Maroc, de Belgique et de France. La « fête » avait commencé la veille par une manifestation devant le siège d’une des grosse entreprise française qui avait commencé le licenciement de camarades « organisé ». Cette répression est courante mais emblématique en l’absence d’un « droit du travail » et où si le CDI existe, le licenciement est facile et rapide.
Nous avons eu , pendant la réunion, la bonne nouvelle que la direction acceptait une médiation. Nous reviendrons avec plus de détail sur le quotidien de travailleur(e)s, leur salaires et les conditions de travail. Juste une anecdote pour aujourd’hui, les travailleurs belges veulent faire reconnaître les problèmes de corde vocales comme « accident du travail ». Ce n’est pas un gag, 8 heures par jour sans pose, les appel les uns derrière les autres dans un local mal ventilé…
Alain Marcu
La question du Sahara occidental au Forum Social Mondial de Tunis
Comme lors du précédent Forum Social Mondial à Dakar, le Front Polisario est représenté à Tunis par une forte délégation animant plusieurs ateliers. Lors du premier atelier qu’il animait a été rappelé les principales revendications du peuple saharoui résumées sur une banderole ornant la salle où se déroulait la réunion : « Toutes et tous pour la liberté, la dignité, la démocratie et la justice au Maghreb. Toutes et tous pour un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental. » L’intervention liminaire suivie de nombreux témoignages de militant-e-s du Front Polisario rappelait sa principale revendication : le respect du droit international.
En raison du non respect de la résolution 1314 de l’ONU de 1960 prônant un référendum d’autodétermination, le Front Polisario s’est lancé dans la lutte armée en 1975, suite à la « marche verte », et y a renoncé quelques années après. Et plus de 50 ans après, ce référendum n’a toujours pas eu lieu et pendant ce temps là le gouvernement marocain organise un peuplement important du Sahara occidental par ses propres ressortissant-e-s et mène une répression souvent sanglante du peuple saharoui.
Les droits légitimes du peuple saharoui sont à l’instar de ceux du peuple palestinien totalement niés bien que ayant fait l’objet de plusieurs résolutions de l’ONU. Dans les deux cas le droit international n’est qu’une coquille vide. Lors d’autres séminaires, la question des droits légitimes du peuple saharoui continuera d’être évoquée. Il est fort heureusement heureux de noter que contrairement à ce qui s’était passé lors d’autres forums ce premier séminaire n’a pas fait l’objet d’un sabotage de la part de nervis au service de Mohammed VI.
Henri Mermé
Révolutions au XXIème siècle : temps courts ou processus de révolution longue ?
Les Alternatifs organisaient ce mercredi après-midi un atelier autour de la thématique de la révolution longue, thème majeur de réflexion dans notre mouvement. Bruno Della Sudda a introduit la discussion en présentant les enjeux et les conséquences stratégiques d’une approche des processus révolutionnaires passés, présents et futurs en terme de révolution longue, faites d’une accumulation de ruptures plus ou moins radicales et importantes.
Dans ce cadre les pratiques autogestionnaires et les éléments de pouvoir populaire prennent toute leur importance comme moyens d’éviter la confiscation du processus révolutionnaire. L’autogestion comme but, chemin et moyen.
Cet atelier a été l’occasion d’un échange très riche et fructueux avec des militant-e-s tunisien-ne-s, espagnol-le-s et italien-ne-s qui surtout porté sur les processus en cours en Amérique Indienne-Africaine-Latine et dans le monde arabe en pointant à la fois les avancés mais aussi les limites et les remises en cause. La nécessité d’un soutien internationaliste à la révolution tunisienne et à tous les processus révolutionnaires a été affirmée avec force par toutes et tous notamment autour d’une mobilisation pour l’annulation de la dette de la Tunisie et plus largement de toute les dettes illégitimes.
Arthur Leduc
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