POUR UNE AUTRE REFONDATION DE L’ECOLE
Publié le jeudi, 7 février 2013 dans Communiqués de Presse, Education, Les Alters dans les luttes, Services Publics
Après le bluff de la concertation estivale dont ont été exclus les élèves, les parents d’élèves à la base et les personnels de l’Education Nationale, le gouvernement laisse tomber le masque : une loi d’orientation très vague qui sera précisée au fur et à mesure par décret, donc sans aucun débat, comme viennent d’être signés les décrets sur les rythmes scolaires, le transfert aux régions de la carte de la formation professionnelle et de l’orientation qui démantèlent de fait l’Education Nationale.
Des postes sont certes créés mais ces créations sont insuffisantes pour combler les suppressions opérées sous le quinquennat de Sarkozy , compenser les départs en retraite à venir, tenir compte de la démographie scolaire . Une lutte résolue contre l’échec scolaire nécessite d’autres moyens matériels et d’autres mesures autrement plus ambitieuses.
Une autre refondation est nécessaire
Refonder l’école c’est lui donner d’autres bases et une autre orientation que celles de l’école publique version Vème République, ce n’est certainement pas réformer juste à la marge son fonctionnement et/ ou son contenu .
La loi Peillon ne remet en cause ni le pourquoi ni le comment de l’école et surtout pas l’ensemble de son système inégalitaire, compétitif et élitiste.
La refondation de l’école doit être pensée comme partie intégrante d’un projet global de transformation de la société. C’est l’ensemble des citoyen-ne-s qui doit pouvoir s’exprimer sur le sujet, tous les acteurs économiques et sociaux, les professionnels et aussi les élèves dès qu’ils sont en mesure de prendre part aux débats. L’école prépare la société de demain. Elle est la société de demain.
Dans cette optique les Alternatifs ont accueilli favorablement l’ambition d’une refondation de l’école prônée par Vincent Peillon. Mais ils constatent que cette refondation n’est pas au rendez-vous.
Seul point positif une reprise annoncée de la formation initiale des maîtres qui avait été carrément supprimée par le gouvernement réactionnaire de Sarkozy.
Pour le reste, le collège et le lycée restent quasiment ceux que Fillon en 2005 et Chatel en 2010 ont imaginés et l’école primaire qui est comme le dit Peillon au fondement de l’école ne remet en cause ni ses méthodes, ni ses contenus, ni ses buts….Quelle éducation citoyenne, quelle prise en compte des différences pour obtenir une école de la coopération et de la réussite de toutes et tous, pour transformer le paradigme de la compétition en celui du bien vivre ensemble dans la paix et le respect de toutes et tous, loin de tout esprit de domination et de hiérarchisation autoritaire ? Tout cela n’est que très peu évoqué au travers la promesse de quelques « plus de maîtres que de classe ».
Une autre réforme des rythmes scolaires est indispensable
On s’attaque à la fameuse « réforme des rythmes scolaires » alors que cela ne changera pas grand-chose aux fondamentaux exprimés plus haut. S’il est vrai que la journée scolaire est trop lourde pour les élèves, (les syndicats enseignants et les associations de parents d’élèves comme la FCPE le clament depuis des décennies) ce que propose la loi (45 minutes en moyenne en moins de cours) s’avère insuffisant pour la rééquilibrer intelligemment dans l’intérêt des élèves et de leurs maîtres.
Pourquoi n’avoir pas consulté largement les professionnels de l’Education et les parents d’élèves pour remettre à plat non seulement le fonctionnement et donc les rythmes scolaires mais aussi les finalités éducatives, les objectifs à court et long terme, les méthodes pédagogiques ,et, au travers du « plus de maîtres que de classe » la prise en compte de la pédagogie différenciée et du travail en équipe qui reste le parent pauvre du métier d’enseignant ?
Les syndicats enseignants rejettent cette réforme des rythmes scolaires qui ne raccourcira pas, in fine, la journée scolaire des élèves (puisqu’ils seront pris en charge par…d’autres structures comme celles des collectivités locales) et ne changera rien aux finalités de l’école, aux difficultés rencontrées par les élèves ni aux conditions de travail des maîtres. Ils s’inquiètent de l’embrouillamini qui naîtra de fait entre collectivités locales, associations sportives et culturelles d’une part et l’école publique d’autre part. Une telle conjoncture déséquilibrée ne peut qu’accentuer les inégalités entre élèves et entre territoires, avec, en particulier, la privatisation de certains enseignements.
Une telle loi ne peut pas être votée en l’état : Abrogation du décret sur les rythmes scolaires et du projet de loi Peillon
Pour les Alternatifs LA REFONDATION C’EST MAINTENANT ET C’EST A NOUS DE L’IMPOSER : Des assemblées générales d’enseignant-e-s se tiennent depuis le mois de janvier dans de nombreux établissements scolaires et communes.
Organisons à la base, dans les communes, les départements, des forums locaux pour la refondation de l’Ecole associant citoyennes et citoyens, parents, personnels de l’Education Nationale, syndicats, mouvements pédagogiques pour imposer une véritable refondation de l’Ecole !
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