La lutte contre les OGM est une lutte politique
Castres, le 12 avril 2008
Le Parlement s’apprête à voter une Loi sur les biotechnologies et les cultures OGM qui, sous la pression des lobbies de l’agrochimie et des semenciers, ne fait rien d’autre que transposer une Directive européenne ouvrant la voie à la banalisation de ces cultures en Europe, malgré l’opposition d’une écrasante majorité de la population.
REFUSONS LES RISQUES DE CONTAMINATION DES CULTURES TRADITIONNELLES
Les cultures OGM en plein champ menacent les cultures traditionnelles et un certain nombre de plantes sauvages (diffusion des pollens, mélange des récoltes). Les agriculteurs auront du mal à conserver des cultures indemnes d’OGM et risquent de se retrouver, malgré eux, dans des situations insupportables. Les consommateurs sont eux aussi concernés malgré quelques règles d’étiquetage (risques de mélange de lots, menaces à long terme sur les filiè-res de produits de qualité et biologiques. Les contaminations, impossibles à éviter malgré les précautions et les contraintes imposées aux agriculteurs, représentent un danger de banalisation des OGM et une pression en vue de leur adoption.
REFUSONS LA DOMINATION DE QUELQUES FIRMES MULTINATIONALES
Le développement des cultures OGM est le fait de quelques multinationales oeuvrant dans les domaines de la chi-mie, de la pharmacie et de la production de semences. Aujourd’hui, 7 entreprises (Sygenta, Monsanto, Pionner, Limagrain…) contrôlent le quart du marché mondial des semences. Elles ont bénéficié de la « libéralisation » des échanges dans le cadre des accords de l’Organisation Mondiale du Commerce, qui leur ont ouvert grand la porte pour déposer des brevets sur le vivant. Ces monopoles veulent accroître leurs profits et leur pouvoir à l’échelle du Monde en prenant en otage des millions de paysans, les consommateurs et les citoyens.
Ils contribuent à renforcer les systèmes agro-industriels et productivistes et menacent les agricultures familiales : accroissement de la dépendance des paysans par rapport aux fournisseurs d’intrants ; développement accéléré de l’agro-business dans les Pays du Sud ; dissémination généralisée des pesticides ; dégradation de la qualité des sols. 85 % des surfaces OGM du Monde, avec dominante du soja, servent à l’alimentation animale et favorisent l’industrialisation de l’élevage et de l’ensemble de l’agriculture (en particulier dans les Pays occidentaux où on as-siste à une concentration des productions) au détriment de l’agriculture paysanne, de la qualité de l’alimentation et de l’environnement.
POUR UN MORATOIRE ET L’OUVERTURE D’UN VRAI DEBAT DEMOCRATIQUE
Quelques mois seulement après sa tenue, le Grenelle de l’environnement apparaît de plus en plus comme un écran de fumée destiné à cacher les vraies orientations de Sarkozy et de la droite au pouvoir (nucléaire, OGM, autoroutes, incinération des déchets…) : une politique au service du capital et des lobbies.
Pour ce qui est des OGM, peut-on appeler progrès un processus irréversible qui prend la nature comme laboratoire et les citoyens comme cobayes ? D’autant plus que les rendements de ces cultures ne sont pas sont meilleures que ceux des plants traditionnels et que le recours aux pesticides et herbicides continue avec les plants OGM. Les OGM ne sont pas un moyen de réduire la faim dans le monde: dans 80% des cas, les famines sont organisées politique-ment, et le coût de ces semences sans avantages supplémentaires mène des milliers de paysans pauvres à la ruine.
En tant que citoyens, tant que la preuve n’est pas faite de l’innocuité des produits OGM, réclamons un moratoire sur les cultures OGM et un débat démocratique et transparent sur cette technologie.
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