Notre Dame des Landes : Acipa, CéDpa et Adeca reçus à la Préfecture

Notre Dame des Landes : Acipa, CéDpa et Adeca reçus à la Préfecture

la mobilisation se renforce.

Dès le début de l’opération « César », un rendez-vous a été demandé avec le Préfet par la coordination et obtenu après une grande semaine de silence malgré des appels répétés. Michel Tarin, Marcel Thébault et Françoise Verchère s’y sont rendus. Ils avaient prévu d’évoquer les entraves à la liberté de circuler et de se réunir, la démesure des moyens mis en œuvre, l’inutilité de démolir maintenant ; ils voulaient aussi dire au Préfet qu’il allait obtenir l’inverse de ce qu’il visait, c’est à dire un mouvement massif d’appui aux expulsés qu’il aurait bien du mal à enrayer. Enfin et surtout ils voulaient demander qu’il sursoie aux dernières démolitions prévues (trois maisons).En réalité le Préfet n’était pas là, mais ils ont été reçus par son directeur de Cabinet, M.Lapouze qui supervise les opérations sur le terrain et un sous-préfet M.Doré. L’entretien a duré deux heures pleines et a été très tendu. M.Lapouze visiblement excédé, leur a reproché un soutien « irresponsable » à de dangereux individus (le mot « terroriste » a été utilisé). Il a lancé en vrac l’existence de tracts menaçants, les tags de la mairie de Couëron, et même l’incendie la nuit passée de la mairie de Bouguenais, comme si c’était bien sûr les « irresponsables » qui l’avaient provoqué. (En réalité, cet incendie est purement accidentel). Il était difficile d’aller jusqu’au bout d’une phrase sans être coupé, le ton est monté à plusieurs reprises.

Pour résumer, tous deux n’ont parlé que légalité, procédures respectées, nettoyage de la zone pour faire partir tous ceux qui n’ont pas à y être, de manière à commencer dès le début 2013 les travaux (fouilles, barreau routier). M.Lapouze a affirmé mettre tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas de blessés et a dit attendre le rapport sur l’incident qui a valu à Geneviève Coiffard 3 fractures au doigt et 21 jours d’ITT, puisqu’elle s’est fait arracher son caméscope; Ils ont contesté le fait que le facteur, les cars scolaires, le camion collecteur de lait n’aient pu circuler correctement. Tout est la faute des opposants et si certains sont empêchés d’aller et venir, c’est parce qu’il faut assurer leur sécurité!

Enfin, M.Lapouze a affirmé qu’il était sûr que l’aéroport se ferait, qu’il n’aurait pas dit cela il y a six mois, mais que maintenant les jeux étaient faits. Puis il nous a demandé à nous tous ( Acipa, CéDpa, Adeca ) d’appeler au calme et de faire partir nous-mêmes de la zone tous ceux qui sont dangereux !

Nous avons rappelé qu’il n’en était pas question, qu’ils ne nous avaient rien demandé avant de lancer leur opération « César » et que donc ils allaient assumer leur décision et ses conséquences. En tout cas, la nervosité de ces messieurs était réelle, ce qui finalement est peut-être le seul signe positif à retirer de cette rencontre.

Publié par Les Alternatifs 44