Le volet social de Pascal Bugis !

Castres, le 15 mai 2007

Droit dans ses bottes, notre maire annonce, le premier en France, la création d’un conseil pour les droits et devoirs des familles, par le biais du conseil municipal de Castres, afin de faire appliquer la loi du 5 mars 2007 qui donne aux maires un pouvoir de justice à l’encontre des mineurs et de leurs parents. Dans la droite ligne de ce que M. Sarkozy propose ! Peut-on encore parler de démocratie dans un pays où les mots « répression » et « prévention » auraient le même sens, où la justice serait confisquée par le pouvoir politique ?

Il s’agit bien d’un choix, celui de privilégier un outil répressif à l’élaboration de mesures d’aide à des familles souvent démunies.De quelle façon ? En saisissant le juge pour enfants et en demandant la suspension des allocations, le contrôle de la présence dans les écoles, le rappel à l’ordre des mineurs, pour tous les jeunes ayant un problème qualifié de délinquance.

Nous nous élevons contre cet arsenal de mesures qui ne feraient que précariser encore des familles affaiblies par des conditions de vie difficiles dues au chômage, au travail précaire et aux revenus insuffisants, bref des conditions impropres à assurer une éducation sereine à leurs enfants.

Ce que nous souhaitons : un accompagnement bien sûr, mais pas par le biais d’une simple informa-tion sur les droits et surtout les devoirs. Un service public de l’enfance où les personnes désorien-tées ainsi que les adolescents pourraient rencontrer des conseillers familiaux, des éducateurs, des psychologues, des personnes soucieuses de les remettre sur les rails. Combien d’enfants et d’adolescents « en difficulté », mais aussi combien d’adolescents « de bonne famille », peuvent, au gré d’une insertion difficile dans la vie sociale, commettre de petits délits ? Evitons de les faire bas-culer définitivement dans la délinquance par des sanctions inappropriées ! Ne vaut-il pas mieux éduquer que réprimer ? Et satisfaire le droit des familles à un revenu décent, à un logement salubre, à un emploi, à une éducation publique gratuite, à un accueil en crèche ou en maternelle avec un nombre de places suffisant !

Non, notre sécurité à tous ne passe pas par la stigmatisation des familles en difficulté, mais par le secours que l’on peut leur apporter, par la solidarité que l’on peut développer. Toute une politique locale, tissant des liens dans les quartiers et entre les habitants est à réinventer.

Nous appelons les Castraises et les Castrais indignés par ces mesures à interpeller le conseil municipal afin de refuser la mise en place de ce « conseil pour les droits et devoirs des familles ».