Café Alternatif : bref compte rendu
Castres, le 30 janvier 2007
Café alternatif à Castres
Jean Fauché présente le cadre de la réunion ainsi qu’Evelyne Perrin, militante d’AC ! à Champigny.
Celle-ci brosse d’abord un tableau général du chômage et de la précarité, armes aux mains du patronat pour exercer une pression très forte sur les salariés. Paupérisation accélérée (6 millions de personnes dépendent des minima sociaux), 80 % des embauches se font sous forme de CDD (de ce fait, contrairement à naguère, les licenciements ne représentent plus que 50% des entrées au chômage) alors que le CDI devrait être la norme, stages bidons, etc…
Evelyne Perrin s’attarde ensuite sur la plateforme déjà signée par de nombreuses associations de chômeurs et précaires et quelques syndicats comme Solidaires (propositions de « nouveau statut du salarié ») et Confédération Paysanne. De bons contacts avec la CNT et la FSU sont également en cours. La CGT pour sa part présente un projet de « sécurité sociale professionnelle » qui retient l’intérêt des associations signataires de la plateforme. Il s’agit d’obtenir le maintien des droits sociaux en cas de perte d’emploi (droit au logement, à la santé,…) d’un revenu social garanti, en gardant l’aspect de mutualisation (reposant sur les cotisations sociales).
L’objectif est d’élargir les signataires de la plateforme, de faire connaître ces revendications aux travailleurs à travers leurs syndicats, de les porter au cours des négociations sur la « remise à plat » de l’assurance-chômage. Tout cela devrait être finalisé à la mi-mars.
Le débat avec la salle s’engage alors.
De nombreuses interventions portent sur les formations-bidon, la privatisation « rampante » de l’UNEDIC et de l’ANPE, les chômeurs considérés comme des stocks (Sarkosy : « l’être humain n’est pas une marchandise comme les autres »… mais c’est une marchandise selon lui !), la discrimination subie encore plus par les femmes au travail comme au chômage ( idée reçue : «c’est normal, c’est moins grave que pour les hommes » !), la dénonciation du projet du patronat de supprimer tout contrôle sur les licenciements.
Des interrogations aussi : « la loi Borloo permet-elle d’avoir des recours pour contester une radiation ? »
Malgré la dispersion des chômeurs et des précaires et l’accroissement de l’individualisme, des pistes de mobilisation et de lutte enfin, prenant en compte des revendications fondamentales : le partage du travail (très différent du droit de travailler que contenait le texte du Traité Européen), le droit à un parcours de vie sécurisé, faire connaître à la base, sur le terrain, les projets de Solidaires et de la CGT, informer les jeunes de leurs droits (cf. le dépliant édité par Stop-Précarité), redonner espoir qu’une vraie formation ne mène pas à rien, convaincre les salariés qu’il faut être solidaires des précaires et des chômeurs, lutter contre l’extension des CNE.
Quelques interventions sur la criminalisation des actions syndicales et du mouvement social, avec l’exemple d’Alain Darré, militant d’AC 32, cité la veille au tribunal d’Auch…
Evelyne Perrin conclura en annonçant des assises à la mi mars pour faire avancer cette plateforme. Des réunions comme celles de Castres y contribueront grandement.
Soyez le premier à poster un commentaire.